Renault/Motrio : Fixter, une étape de plus dans la révolution IAM

À l’instar d’Autobutler chez Stellantis, d'iDGARAGES au sein de l’Autodistribution ou encore de Vroomly (incubée chez Mobivia ID), le rachat du spécialiste britannique du devis en ligne Fixter signe la volonté de Renault de digitaliser le parcours client. Fixter a été créée à Londres en 2017 par le Britannique Limvirak Chea et les Français Frédéric Dermer et Cristian Vrabie. « Elle est  devenue la référence outre-Manche », souligne le constructeur.

Au menu, la prise de rendez-vous en ligne et l’élaboration des devis avec une démarcation assez nette sur le service client, poussé à l’extrême via la collecte du véhicule à domicile jusqu’au réseau partenaire du groupe, la facturation et la garantie des réparations. Et ce, sans que le client automobiliste ne connaisse ni ne rencontre le réparateur multimarque sélectionné par Fixter.

« Nous sommes un fournisseur de services de maintenance en ligne, pas un service de mise en relation directe. Via notre application, nous venons récupérer le véhicule, nous gérons la maintenance, fixons le tarif et gérons la qualité de la réparation. Puis nous redéposons le véhicule chez le client qui ne voit pas le garagiste ! C’est ce qui nous différencie des autres plateformes », confirment les fondateurs, qui soulignent une sélection drastique du MRA avec la promesse d’un « maximum de trafic, ce qui nous permet de négocier des tarifs préférentiels – d’où ils extraient leur marge –  et un prix facial qui sera toujours moins cher qu’un concessionnaire ». On ne peut plus clair...

Bien évidemment, Fixter s'appuiera prioritairement sur le réseau multimarque Motrio, soit 2500 points de vente en Europe (1250 en France). Mais si ces derniers n’ont aucune obligation de travailler avec Fixter, Fixter ne compte pas se fermer à ce seul panneau. « Nous comptons 400 garages multimarques au Royaume-Uni, avec un objectif de couvrir 75 % du marché et de rentrer des véhicules encore sous garantie. Nous ferons la même chose en France, en appui sur Motrio. Mais nous avons besoin de garages d’autres panneaux pour assurer la densité du maillage, que ce soit à Paris, Lyon ou ailleurs. Les zones urbaines sont demandeuses de ce type de service. »

Si en Angleterre un deal est noué avec Euro Car Parts (LKQ) pour la commande et la livraison des pièces aux garages, il n’est pas envisagé de duplication similaire ailleurs, sachant que là encore, aucune porte ne reste fermée. Comprendre que pour l’heure, en France, le souhait de la plateforme est de se connecter « aux meilleurs fournisseurs dans chaque pays ! Pour l’instant, nous sommes en appui des catalogues Motrio et Renault. Nous travaillons en France sur les connexions à établir avec Partakus pour les identifications de véhicules par exemple… Sachant aussi que le garage reste pilote de ses commandes PR. Tout dépendra de la disponibilité des pièces à l’instant T, et des deals futurs que nous aurons noués. »

Des deals futurs qui sont d’ores et déjà avancés par Hakan Dogu en citant le manufacturier Goodyear et le spécialiste du lubrifiant Castrol. Ces deals seraient actuellement en cours de négociation. « Le Groupe Renault travaille en étroite collaboration avec Castrol et Goodyear sur le développement d’une proposition de valeur en rechange indépendante, construite autour d’un réseau, de produits et de solutions complètes. Nous devrions être prêts en septembre prochain », évoque ainsi le patron Monde de l’après-vente. 

Il n'en dira pas plus sur les contours de cette nouvelle chaîne de valeur : il n'évoque visiblement pas les huiles et les pneus des deux équipementiers mais bel et bien les réseaux que ces derniers déploient déjà. On peut dès lors facilement imaginer les mutualisations possibles pour les réseaux concernés en pièces et autres services proposés par la stratégie IAM du constructeur. À suivre bien évidemment.

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