Déchets : Autoéco se concentre sur les petits ateliers

Girault Nicolas
Concessionnaires et réseaux de réparation font de plus en plus attention au parcours de leurs déchets. La plateforme collectant ce type de données compte les aider à s'améliorer encore et à rester des exemples pour l'ensemble des réparateurs.
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« Aujourd’hui, nous avons une vue cohérente sur le recyclage des déchets de 90% des garages existants, notamment grâce à notre travail avec le CNPA. Mais il y a encore des trous dans notre raquette », observe Olivier Fort, président fondateur de la plateforme de collecte de données environnementales. Autoéco a ainsi répertorié 40 300 ateliers de réparation auto ayant fait collecter leurs déchets au moins une fois en 2019 par un professionnel agréé. Un chiffre qui s’étend à 55 949 réparateurs sur trois ans, en comptant ceux qui sont moins réguliers…

Ces opérations sont rapportées par près de 160 collecteurs de déchets agréés. Parmi ces derniers, les dix plus importants en France (Chimirec, Derichebourg, Paprec, Suez, Veolia…) lui fournissent l’essentiel de ses données (590 000 lignes de collectes en 2019), réduisant le nombre de garages échappant encore à Autoéco.

Toutefois, si la traçabilité des circuits de traitement des déchets* a énormément progressé depuis la création de la plateforme en 1997, elle reste néanmoins perfectible. Car tous les garages ne les font pas encore toujours régulièrement traiter par des collecteurs spécialisés ou agréés… « Certains ne refacturent pas ou mal le traitement des déchets. Par exemple, ceux qui divisent leurs coûts entre toutes leurs factures peuvent être condamnés par la DGCCRF : le remplacement d’un essuie-glace ne doit pas être facturé comme celui d’une batterie », prévient Olivier Fort.

Cinq déchets dangereux différents et trois non-dangereux...

La plateforme porte donc désormais ses efforts vers les réparateurs les plus modestes. Pour l'ensemble de la profession, elle met donc en place des outils dédiés : veille réglementaire, calcul de refacturation, aide au déclaratif selon les catégories de déchets (liquides pétroliers, peinture, piles, etc.). Parallèlement, elle s’investit dans un projet en partenariat avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie. Ledit projet vise à scanner les habitudes de 17 000 garages de la zone sous la responsabilité de cet établissement public… pour les inciter et les aider à suivre les bonnes pratiques en matière de gestion des déchets.

L’idée d’Olivier Fort est d’inciter les professionnels à suivre l’exemple de leurs homologues les plus volontaristes. « A partir du moment où un garage fait traiter cinq déchets dangereux différents et trois non-dangereux, on peut déterminer qu’il fait plus que respecter la loi et entreprend une véritable démarche écoresponsable », précise-t-il. Une approche qui est célébrée par les Trophées de l’Environnement décernés par la plateforme.

Pour l’instant, les meilleurs élèves en matière de traitement des déchets sont souvent les réparateurs les plus importants. Autoéco compte ainsi une quarantaine d’adhérents parmi les réseaux de réparation indépendants (AD, Eurorepar, Five Star...), centres autos (Speedy) et concessionnaires représentant 45 marques (VP et VI)**. Autant d’enseignes qui poussent leurs membres à se faire référencer auprès de la plateforme pour afficher la gestion écoresponsable de leurs déchets. Une démarche vouée à s’étendre à l’ensemble de la profession… Aux réparateurs de s’adapter à ces exigences environnementales croissantes, quelle que soit leur taille.

*Via une trentaine de filières spécialisées.

**Seules Suzuki et Ford manquent à l’appel.

Girault Nicolas
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