Déconfinement : les garagistes se posent des questions

Muriel Blancheton
Partager sur
Image

« Puis-je refacturer à mes clients les surcoûts liés au Covid (EPI…) ? », « Qui peut nous aider dans la mise à jour du document unique ou la rédaction du Plan de Continuité d’Activité ? », « Comment maintenir la profitabilité de nos entreprises avec une productivité en baisse », « Comment expliquer aussi bien aux clients qu'aux salariés l'obligation des gestes barrières ? » … Avalanche de questions concrètes posées en direct par plus de 130 réparateurs connectés au webinar organisé par le comparateur Vroomly. Au cœur des préoccupations des pros : l’incertitude de voir revenir le client à la sortie du confinement et l’impact d’un protocole sanitaire strict mais obligatoire pour accueillir leurs salariés et les clients en toute sécurité. La soif d’informations est très palpable chez les réparateurs, car tous savent qu’ils doivent se tenir prêts le 11 mai, mais dans le flot continu d’annonces concernant les mesures sanitaires, les équipements… depuis la semaine dernière, le besoin de savoir est devenu épidermique. Car la rigueur du protocole vient bouleverser les habitudes de chacun, socialement et structurellement. L’organisation globale de l’atelier doit être totalement revue. « Plus personne ne travaillera comme avant ! Il faut éviter toute contamination, donc tout contact est proscrit, entre les salariés comme avec les clients. Idéalement, il faut une distance de 2 mètres entre les personnes et 4 m2 au sol pour un salarié », a confirmé Delphine Lamy. Pour plus de clarté, la responsable QSE au CNPA a résumé les 5 clés obligatoires que doit détenir le réparateur pour rouvrir son atelier en toute sécurité :

  • Informer les salariés sur la reprise et la réorganisation du travail
  • Mettre à jour le DUERP (Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels)
  • Se procurer les EPI (à commander de toute urgence)
  • Sécuriser les espaces de travail et revoir le parcours du client dans le point de vente (sens unique de circulation et interdiction pour le client de pénétrer dans l’atelier)
  • Organiser le nettoyage des locaux : aération une fois par jour, nettoyage de parties contacts (rampes, poignées, interrupteurs, ordinateurs, téléphones…), ainsi que les outils au moins une fois par jour
Image
Image
Image
Image

Pour les clients : la rigueur du protocole pousse le détail jusqu’à la désinfection du terminal de carte bleue à chaque utilisation, la venue du client avec son propre stylo, le dépôt des clés et des papiers… « La venue à l’improviste du client est proscrite. Il faut obligatoirement prendre rendez-vous pour laisser le temps de s’organiser à l’atelier. » Le masque est obligatoire pour tout le monde quand on ne peut respecter les deux mètres de distance.

Pour les salariés, les process sont également stricts : lavage régulier des mains, aération du véhicule pendant 15 minutes avant sa prise en charge, toutes les parties du véhicule touchées (poignées, rétro, levier de vitesse, volant…) sont désinfectées avant et après…

Delphine Lamy a rappelé que le guide des bonnes pratiques d'IRP-Auto indiquait la marche à suivre et guidait le pro pour trouver les aides dans les rédactions des documents liés au Covid (Document Unique, PCA…).

Parmi les points de crispation relevés chez les pros, le coup de frein sur la productivité a été largement souligné. « Comment faire accepter autant de manipulations par nos salariés comme par nos clients d’ailleurs ? », ont-ils demandé. Il n’y a pas de choix possible, ces mesures sont généralisées et des contrôles avec sanctions sont prévus. Un réparateur a suggéré la tenue d’un journal quotidien avec tous les justificatifs prouvant le respect du protocole.

Autre point, la refacturation aux clients des achats en EPI, gel… est possible après explication dans le devis. Un MRA a indiqué qu’il avait mis en place un forfait spécifique à 26€ TTC intégrant le nettoyage complet du véhicule. Tandis qu’un autre témoignait de la hausse soudaine des tarifs sur les masques et les gels de la part de ses fournisseurs !

A suivre, pas de source tarie en pièces de rechange, au contraire (Fabrice Godefroy, IDLP) et la prise de pouls du marché de la réparation par GIPA !

Muriel Blancheton

Image
Muriel Blancheton
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire