Des aides gouvernementales pour les pros et le soutien des réseaux
La possibilité de recourir largement et rapidement au chômage partiel a fait l’unanimité. Le premier réflexe des réparateurs pour protéger leurs collaborateurs et sauver leur trésorerie sans apport de liquidités depuis des semaines. 80 % des PME ont eu recours au chômage partiel, selon l’étude du CNPA réalisée auprès de 5 000 PME. Après les deux premières semaines de tâtonnement, certains ont remis du monde au travail mais en équipes restreintes et en faisant tourner les salariés « pour que tous aient un peu de temps plein sur leur fiche de salaire ». Et parce que personne ne s’attend à une explosion d’activité dès le 11 mai, les pros pensent continuer à s’appuyer sur ce dispositif de chômage partiel pour adapter la masse salariale à la rentrée de chantier. « En attendant que tout reparte, j’ai mis mes cinq collaborateurs en chômage partiel et fait les démarches pour décaler mes échéances de prêts. Et je vais demander un PGE car je pense qu’il va falloir tenir jusqu’en septembre », dixit Thierry Thuillier, ci-contre (Bosch car Service).
- 1 atelier sur 4 aurait souscrit un PGE
Contre toute attente, le report de charges permis en matière fiscale et sociale n’avait pas fait le plein mi-avril. Sur le thème « reculer pour mieux sauter », les patrons d’atelier ont tenté de maintenir leur échéances… Mais plus on s’éloigne du début du confinement, plus cette position est difficile à tenir. Enfin, la mesure phare d’aide à la trésorerie et par excellence celle qui s’inscrit également dans le plan de relance : le prêt garanti par l’État. Selon une étude d’Alliance Automotive Group de début avril auprès de 830 réparateurs, à peine 24 % y avait alors eu recours. La peur d’être retoqué ou de se mettre un nouveau crédit autour du cou… Même avec un taux d’intérêt plus qu’intéressant et la perspective d’avoir un an pour rembourser, les plus petites structures hésitent à actionner ce levier. Enfin, à peine 12 % ont opté pour une demande du Fonds de solidarité (1 555 à 3500 € d’aides par mois) et 10 % ont joué sur les deux tableaux : aide de solidarité et PGE. Dans l’étude CNPA, plus large, on parle de 38 % d’appel au Fonds de solidarité. Mais pour la relance, les entreprises auto veulent plus compter sur des plans de relance à la consommation ramenant les clients chez eux que sur des mesures étatiques de soutien de leur trésorerie.
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Les têtes de réseau en support des ateliers
Aider les réparateurs à tenir, à se protéger et à se préparer à reprendre en mode « barrières » : l’objectif numéro un des enseignes est de garder au maximum ses adhérents à flot.
• Au minimum en donnant un accès facilité voire décrypté aux mesures gouvernementales via des hotlines, des plateformes dédiées… Eurorepar Car Service affirme avoir ainsi gardé le contact avec 70 % de son réseau. Les 136 Technicar Services ont même été appelés un à un. AD a proposé un outil de pilotage de la trésorerie pour aider le chef d’entreprise à arbitrer sur les demandes d’aides. Même démarche d’aide à la gestion chez Midas .
• Pour alléger les trésoreries, Proximeca (Agra) a annulé les redevances mensuelles d’avril. De son côté, l’AD a reporté les cotisations avec un lissage jusqu’à la fin de l’année. Rien d’annoncé chez les autres !
• Enfin, dernier acte : la mise en place des protocoles sanitaires. L’ensemble des enseignes ont construit leur filière pour s’approvisionner en maques et autres protections nécessaires. Et pas question d’exploser les marges ! À l’heure où nous bouclons ce journal, AAG annonce offrir à ses 2300 ateliers (8000 mécaniciens et carrossiers) sous enseigne (Top Garage ...) un kit sanitaire (masques, gel hydroalcoolique et gants).
- Faire revenir les clients dans les garages
À n’en pas douter, c’est là que les garagistes attendent le plus leur enseigne : qu’elle leur propose des offres promotionnelles suffisamment attrayantes (en prix) mais aussi en phase avec les priorités du moment pour être à même d’attirer les automobilistes dans leur atelier. « Dès la reprise le 11 mai, nous mettrons en place une opération promotionnelle avec de la communication digitale pour tenter de motiver les ventes », assure Armelle Dubsay, responsable réseaux Proximeca et Point Repar. Eurorepar Car Service a lancé début avril sa première campagne « Désinfection » offerte à partir de 99 € d’achat. Un plan promo de relance sur les thèmes des pneus, batterie, vidange, assainissement de la climatisation… devrait bientôt être validé. Pas de doute que toutes les autres enseignes « carburent » pour sortir leur plan d’action marketing ! Mais pour l’heure, la majorité n’a pas voulu en dire plus… Soit qu’elles ne sont pas prêtes, soit que ces actions sont trop stratégiques pour être dévoilées trop tôt ! Bataille commerciale en vue…