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Eagle Spare Parts baisse le rideau

Caroline Ridet
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Dans un courrier envoyé à ses clients, le distributeur rhônalpin de Van Heck Interpieces a annoncé mi-mars sa cessation d’activité. Arrêt net après quatre ans d’un développement -trop- fulgurant ?

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Le 17 mars, LKQ-Van Heck Interpieces a fermé le compte et bloqué les livraisons à son adhérent Eagle Spare Parts couvrant la région Rhône-Alpes et glissant vers la Nouvelle-Aquitaine. Une décision difficile pour le groupement, dont Eagles Spare Parts était un pilier dynamique sur le secteur et l’un des plus importants distributeurs. C’est bien un baissé de rideau qu’a annoncé Francis Bacconnier dans un courrier envoyé à ses partenaires.

Comment cette belle dynamique a-t-elle pu être stoppée nette ? Une croissance trop rapide et des investissements en cascades, sans consolidation d’étape ? Un effet aggravant de la crise Covid sur une situation financière déjà fragilisée par de lourds investissements ?

Une croissance peut-être trop rapide…

Il faut dire que le dynamique patron d’ESP voulait aller vite. « Je dois arriver à une taille stratégique et rester autonome », confiait-il à Zepros Après-Vente en 2020. Et de fait, le business suivait : de moins de 2 M€ sur son premier exercice, il avait dépassé les 12 M€ en 2020. À cette date, le groupe avait investi dans sept sites dont deux plateformes, annonçait une équipe de 65 personnes. Sur 2021, il cumulait les investissements lourds pour s’assurer un puissant dispositif régional de logistique intégrée : migration d’ERP (avec les bugs techniques inhérents !), ouverture d’une nouvelle plateforme à Orange (84), déménagement du siège social avec plateforme centrale…

Des amoncellements de coûts et un alourdissement de la masse salariale qui ont pu être difficiles à assumer pour la société en plein développement. Cette organisation pouvant paraître surdimensionnée aux yeux des banquiers comme de son fournisseur principal, qui a sifflé l’arrêt de jeu supportant des encours qui « étaient très importants » reconnaît Francis Bacconnier.

Qui pour reprendre la main ?

Trop de risques dans la situation économique incertaine actuelle condamnant l’entreprise à un dépôt de bilan ou liquidation judiciaire ? À ce stade, nous n’avons pas plus de précision sur la nature exacte de la procédure qui devrait être officialisée dans les tous prochains jours.

Reste maintenant pour LKQ-VHIP France à gérer la suite. On imagine bien que le groupement ne va pas laisser le territoire conquis et le volant d’affaires s’aiguiller vers la concurrence. Une fois la procédure ESP engagée, la priorité sera de rassurer et servir les clients VHIP du territoire. Le groupement pourrait alors s’appuyer sur un distributeur référent sur la région. Autre adhérent de LKQ-VHIP France et voisin de territoire d’Eagle Spare Parts, BAP serait le mieux placé. Mais quelques jours à peine après l’annonce de la cessation d’activité, aucun des acteurs n’est encore prêt à communiquer de plan d’action.

À suivre…

BEEM continue

Malgré la prochaine défection Eagle Spare Parts, les trois autres partenaires LKQ-VHIP France et créateurs du groupe coopératif ont décidé de garder le cap. S’ils sont humainement bousculés par les difficultés de leur collègue et ami Francis Bacconnier, Mehmet Altun (BAP), Antoine Beaudet (EUDIFF) et Boris Hourcade (MaxoPièces) maintiennent les projets initiés dans BEEM.

À eux trois, la « team » des trentenaires affiche une puissance de près de 30 M€ d’activité, avec en ligne de mire des progressions à deux chiffres d’ici 2025. Un poids et une dynamique suffisamment prometteurs pour donner sens à une mutualisation des forces en termes d’achats, asseoir l’expansion programmée avec des ouvertures « maîtrisées » de nouveaux sites pour chacun des acteurs, ainsi que la volonté d’intégrer le pneumatique et de regarder du côté de l’activité carrosserie et du vitrage.

Caroline Ridet
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