NPS revoit ses fondamentaux

Muriel Blancheton
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Jean-François Desmet, NPS

Après deux années ballotées par la crise sanitaire, l’importateur de pièces asiatiques retrouve peu à peu son rythme de croisière et accélère même sur le multimarquisme. En France, NPS s’attaque à un nouveau chantier : celui d’une logistique revue de fond en comble. 

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Comme tous les importateurs dépendants du transport maritime en provenance d’Asie, Nippon Pièces Services a subi la saturation des usines de production, le blocage de certaines commandes par la pénurie de containers et l’explosion incontrôlable de leurs prix, passés de 2500 à 19000 $ ! « La décongestion de la situation est lente mais semble cependant se confirmer », souffle Jean-François Desmet. Le co-dirigeant reçoit toujours des commandes passées il y a douze mois (voire dix-huit mois pour certaines), venant grossir un stock devenu très onéreux sur un marché inflationniste, imposant une logistique réactive au quotidien mais aussi une répercussion quasi obligatoire des hausses de prix vers les clients. Ce mode agile a placé NPS dans le sens d’une nouvelle piste : l’accélération de la diversification de ses pièces – déjà opérée depuis quelques années – et l’optimisation des transports. Il n’est évidemment pas question de changer un business model qui a fait sa success story, mais NPS a ouvert son catalogue de pièces à d’autres marques plus européennes afin de suivre les évolutions du parc circulant. « C’est le sens de l’histoire car nous connaissons parfaitement les fournisseurs OE, qu’ils soient européens ou asiatiques, et qui partagent les mêmes plateformes via des alliances industrielles. Les alliances entre constructeurs font que pas mal de pièces de Corée, Japon et Chine se retrouvent sur des véhicules européens et inversement (Renault, Nissan, Dacia…). C’est ce qui nous permet d’ajouter régulièrement de nouvelles références communes, comme les amortisseurs… Nous avons des prix ultra-compétitifs, ce qui doit nous permettre de sortir notre épingle du jeu et pousser nos clients distributeurs à faire de belles campagnes promotionnelles. » 

Transport revu et filialisation en marche

En France, le coût du transport ayant littéralement explosé (coût du carburant, taxe Covid encore en cours, surfacturation non justifiée de certains transporteurs…), NPS a revu son organisation « sur un marché imposant la livraison en H+4 coûte que coûte pour arriver jusqu’au réparateur, donc sur toute la chaîne de valeur. Nous avons revu nos process en ouvrant de nouveaux appels d’offres chez les transporteurs, mais également en planchant sur de nouvelles solutions de livraison, comme le SAS de nuit », indique le co-dirigeant.

Autres sujets de développements à venir : sa présence accrue sur les plateformes de groupements indépendants, les centres autos et fast-fitters, ainsi que, selon les besoins, les plaques de concessionnaires en régions. « Nous nous adaptons au marché. Voire nous nous inspirons de notre voisin italien avec les pièces issues des Microcar (freinage, filtration), un secteur de niche mais que nous développons à la fois en France et en Italie. » 
Le Français poursuit son implantation hors du territoire : propriétaire du distributeur italien IPS depuis quatre ans (lire NPS prend 75% de l'italien IPS), son objectif de le convertir en NPS est visiblement atteint, avec un logo réaménagé et un catalogue étoffé. Surtout, le stock est à présent 100 % Nippon Pièces Services dans les racks transalpins. « NPS est vraiment devenue la marque de distribution locale », s’enthousiasme Jean-François Desmet, qui compte également une structure espagnole. L’export représente aujourd’hui 15 % du CA de NPS en zone métropolitaine, soit 20 M€.

Muriel Blancheton
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