Les distributeurs Nexus pourront accéder à l’offre PR de Stellantis en prenant le panneau Distrigo
Le constructeur et l’ITG – International Trading Group - ont ouvert à l’échelle internationale au moins dix chantiers à date ! Une annonce inédite et une histoire à quatre mains que Sylvie Layec, Senior Vice President commerce et marketing Parts & Services de Stellantis, a accepté de décrypter pour Zepros. Au cœur des réflexions communes, la recherche de business additionnel en après-vente en ouvrant leurs flux respectifs mais sans (con)fusion des genres et dans le respect du mode de distribution établi. Forts séparément, puissants ensemble ?
« Les frontières entre l’OEM et l’IAM sont définitivement tombées ! », affirme Sylvie Layec. Dernière confirmation de cette convergence désinhibée annoncée par la Senior Vice President commerce et marketing Parts & Services de Stellantis, ce deal resserré et unique dans l’histoire de la pièce avec Nexus Automotive, l’International Trading Group piloté depuis dix ans par Gaël Escribe (457 distributeurs dans le monde, 42,1 Md€ de CA cumulés). Stellantis est donc prêt à ouvrir son dispositif IAM en pièces et services aux adhérents de Nexus Automotive à l’échelle mondiale et réciproquement ! Une dizaine de chantiers ont déjà été ouverts, là où des points de rationalisation/mutualisation ont été identifiés : sur le business des réseaux d’ateliers des deux parties (réparateurs agréés, agents, Eurorepar Car Service, Nexusauto), les nouvelles mobilités, l’économie circulaire, la formation, l’univers du digital, voire d’éventuelles acquisitions (notamment de distributeurs PR…). Ces solutions en gestation seront ensuite calibrées pour être proposées « à la carte » dans certaines régions, à commencer par l’Amérique du Nord, l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient. L’Europe viendra ensuite. Et dans tous les cas, uniquement où la cohésion fait sens.
« Nous ne créerons pas de confusion »
Les deux protagonistes veulent trouver un terreau fertile à partager et chiffrent les synergies possibles. L’avenir dessinera sous peu les voies officielles choisies. « Attention, il ne s’agit pas de perdre nos identités respectives mais de trouver des complémentarités pertinentes. De même, nous initierons ces chantiers communs dans les zones où des gisements de croissance potentiels ont été détectés, sans conflits de territoire dans les pays matures. Nous ne créerons pas de confusion », a prévenu Gaël Escribe, lors de l’annonce officielle du deal, à l’occasion de la convention internationale de Nexus Automotive à Monaco. Comprendre qu’à l’heure où ce partenariat est dévoilé, les deux acteurs avancent prudemment sur un terrain de jeu férocement concurrencé qu’est la distribution PR. Pas question ni pour Stellantis ni pour Nexus Automotive de remettre en cause certains dispositifs de distribution déjà bien établis.
Nos Distrigo pourront s’adresser à la communauté Nexus pour du dépannage. Dans tous les cas, nous identifions les pays où cela fait sens !
Les modes de distribution respectés
Ainsi, les vannes seront bien ouvertes auprès des réparateurs Nexus pour accéder aux pièces OE, Mopar, Eurorepar, équipementiers et Sustainera, uniquement via les plaques de distribution agréées Distrigo. « Ils auront accès à 100 % de l’offre PR de Stellantis, dans le respect du mode de distribution local ! Et si un distributeur Nexus souhaite lui aussi accéder à une partie de l’offre, Mopar par exemple, il devra prendre le panneau Distrigo, voire un Distrigo Market selon ses besoins. Dans le même temps, nos Distrigo pourront s’adresser à la communauté Nexus pour du dépannage. Dans tous les cas, nous identifions les pays où cela fait sens ! », s’exclame Sylvie Layec.
Autre exploration en cours pour accompagner les réparateurs des deux univers : celui d’un schéma commun en matière de sourcing des pièces pour les marques privées des deux groupes (Eurorepar chez Stellantis, Drive+ chez Nexus). L’objectif est clair : l’amélioration des conditions d’achat permettra de gagner en compétitivité ! Ce qui ne sous-entend pas de la rationalisation agressive de fournisseurs. Pour ôter toute interrogation légitime de la part des équipementiers qui adressent les deux parties en pièces et en services, « rien ne sera fait à leur détriment ! Au contraire, notre but est de les inclure dans ces réflexions, de prendre des engagements sur les volumes et de leur offrir, grâce à nos implantations respectives, de nouvelles opportunités de business sur des territoires où ils sont encore peu présents », explique la Senior Vice Presidente commerce et marketing Parts & Services de Stellantis, soulignant pour ces derniers la (ré)assurance d’obtenir une gestion prévisionnelle claire.
Mutualisation du back-office
« Nous pouvons aussi parfaitement mutualiser certains postes – conditions d’achat, développement de gammes – et nous pouvons également imaginer des développements mutuels de services digitaux (catalogues, concepts atelier…) via un back-office commun, mais tout en conservant nos identités respectives », poursuit Sylvie Layec. Enfin, le sujet de l’économie circulaire, très actuel dans l’écosystème auto et prégnant aussi bien chez Stellantis que Nexus Automotive, est un chantier à ciel ouvert car il va au-delà de la seule pièce de réemploi. Ainsi, la marque B-Parts sera également proposée aux distributeurs Nexus et toutes les voies seront explorées pour verdir à tous les niveaux les ateliers, dans le cadre d’évaluations et de certifications via des cahiers des charges précis.
Au final, devraient poindre au second semestre 2024 les tests pilotes pour chaque chantier. « Reste à connecter les systèmes pour que les vannes s’ouvrent ! Mais le deal est écrit et les engagements sont pris ! », affirme Sylvie Layec, promettant des actions concrètes et rapides de ce deal unique sur le terrain…