L'esprit coopératif de la Capail garde ses adeptes

Jérémie Morvan
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Bruno Biard CAPAIL

La Capail réunit dans le Centre et l’Ouest quelque 500 pros de tous bords : MRA, carrossiers, sous enseigne ou non, et même des représentants de marque ! Progressivement, la coopérative retrouve son rythme de croisière...

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En 2022, il a fallu composer avec la sortie de plusieurs adhérents, une réorganisation du personnel en interne et l’adoption d’un nouveau système informatique venu perturber le taux de service. Elle clôture un exercice fiscal au 30juin 2022 à 10,5 M€, perdant ainsi 1 M€ par rapport à 2021. Mais l’exercice 2022-2023 (qui doit cette année se clôturer au 30 septembre) démontre une très bonne tenue de l’activité puisque s’établissant, à date, à 11,7 M€. Soit une progression de près de 11,5 %, et qui laisse entrevoir le cap des 15 M€ sur dix-huit mois. «L’activité est très bien orientée et on note d’ailleurs que les ateliers adhérents prennent en charge des réparations lourdes», commente Bruno Biard, directeur de la coopérative.

Commandes en hausse

Cette performance est tout autant le fruit des actions menées depuis 2020 pour renforcer sa logistique que du contexte inflationniste, poussant les pros dans les bras de la Capail : «Les “coopérateurs” [N.D.L.R.: réparateurs adhérents] semblent avoir maximisé leurs achats auprès de la coopérative qui leur propose une offre complète au meilleur prix ; les agents de marque notamment ont massifié leurs commandes alors que les relations avec les constructeurs se tendent. Et ils comprennent aussi qu’en privilégiant leurs achats auprès de la coopérative, ils en sortent bénéficiaires», poursuit-il. Pour répondre à une demande soutenue et pour éviter les ruptures d’approvisionnement, la Capail a d’ailleurs dû surstocker en 2022 sur la plateforme de Joué-lès-Tours (30000 références, 3 M€ de stock), passant sur des familles de produits à six mois de stock ! Et si les taux de service, problématiques l’an dernier – au point d’imposer à la coopérative de trouver des solutions alternatives – semblent s’améliorer, reste l’épineux sujet de l’inflation qui s’installe, «avec des changements de tarifs qui interviennent tous les mois ou presque», s’inquiète Bruno Biard.

Plus d'accompagnement

La hausse des coûts a incité la coopérative à travailler sur des économies d’énergie. Cela l’a également amené à sensibiliser ses adhérents sur le coût des tournées, les frais de port représentant 10 % de la valeur de la pièce. D’un mal est né un bien : «Le contexte inflationniste a rapproché la coopérative de ses adhérents», considère le directeur. Non seulement ils concentrent davantage leurs achats de pièces vers elle, mais «ce rapprochement s’opère aussi au niveau du conseil. La Capail a par exemple lancé une réflexion sur la revalorisation du taux horaire des réparateurs. Après une phase pilote avec quelques adhérents, nous lançons un nouveau service dédié, avec des audits gratuits pour les adhérents afin de voir comment mieux valoriser leur savoir-faire et dégager plus de marge. Car ils paient leurs compagnons au prix d’une concession sans faire payer le même prix au client automobiliste !», justifie Bruno Biard.

Jérémie Morvan
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