Du Nord au Sud, les garagistes prêts à assurer l'urgence

Girault Nicolas
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« D’habitude nous recevons plus de 100 appels par jour, alors que ce matin je n’en ai reçus qu’un seul… J’ai informé EDF, notre plus gros client, que nous sommes prêts à les aider. En cas de besoin, je peux rappeler mes mécaniciens pour gérer les urgences en travaillant portes fermées », explique Jacques Rigaill, AD Expert à Perpignan. La fermeture des concessionnaires et de leur activité pièces l’a poussé à arrêter son activité mardi à midi. Il reste seul dans son atelier. Malgré les mesures de précaution prises pour travailler pendant le confinement (masque, gel hydroalcoolique, etc.), il a dû renvoyer ses huit techniciens chez eux. Seule la plateforme A3 pros (Peugeot et Renault) livre encore de nuit. « Pour l’instant nous subissons l’inertie du début du confinement, mais nous devrions voir arriver des chantiers d’ici à une semaine, de la part des gens qui roulent encore », pense-t-il.

A Aix-en-Provence, Marc Binda a réparé la voiture d’un médecin ce matin. Mais il ne lui reste plus que deux gros chantiers à réaliser et travaille désormais au jour le jour… Le personnel du Top Garage Binda a donc été mis au chômage partiel. Seul, ce garagiste se tient prêt à réparer les véhicules de son client, le parc auto de l’hôpital. Lui aussi constate des problèmes d’approvisionnement : « Mon fournisseur reste ouvert, mais n’assure plus de livraison et vend au compte-gouttes ». Dépendant aussi de la plateforme PSA de Clermont-Ferrand qui a cessé ses livraisons, il ne peut pas s’y approvisionner en références des constructeurs de ce groupe…

Beaucoup plus au Nord, l’AD Expert de Hazebrouck ne voit plus de clients aussi. « Nous allons terminer demain soir le travail qui nous reste, puis nous allons fermer. Après nous n’assurerons plus que les services d’urgence », déclare Julien Pruvo. Pourtant, lui aussi a anticipé les mesures sanitaires de confinement en mettant en place des règles strictes : fermeture de la salle d’attente, désinfection et usage de gants pour les restitutions de véhicules. Il bénéficie aussi de l’appui des plateformes AD locales, qui ont néanmoins réduit leurs livraisons à une par jour.

A Dunkerque, le centre Speedy a fermé depuis hier. « Nous avons livré ce matin le véhicule qu’un infirmier nous a laissé hier… Mais nous ne pouvons plus travailler, car nous ne sommes plus approvisionnés sur les références les plus vendues (pneus et freins). Nous n’avons plus de stock et sommes organisés en approvisionnement à J+1 », explique Rudy Roly, son gérant. Très concrètement, à travers toute la France, l’approvisionnement en pièces restera donc un facteur déterminant pour permettre aux réparateurs de répondre aux besoins, y compris les plus urgents…

Girault Nicolas
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