Francis Bartholomé, CNPA : "Licencier n'est jamais la solution"
Crise sociale en vue chez les concessionnaires ? C’est ce que craint le CNPA d’après un sondage réalisé auprès de ses adhérents. 10 000 postes sont ainsi fragilisés. En cause, des ventes VP freinées par la crise sanitaire depuis deux ans et celle des semi-composants depuis plusieurs mois. « Mais licencier n’a jamais été la solution », clame Francis Bartholomé, le président de la fédération.
Les vendeurs VN payés à la livraison, les secrétaires administratives ou encore les préparateurs, tous ces postes directement liés à l’activité VN d’une concession sont fortement impactés par la crise des semi-composants et une chute des ventes VP, récurrente depuis bientôt deux ans. « En 2021, nous avons livré moins de VN qu’en 2020 qui comportait pourtant deux mois de fermeture totale ! », s’exclame Francis Bartholomé (1,65 millions de VP écoulés en 2020 versus 1,5 millions en 2021). Le président du Conseil National des Professions de l’Automobile alerte donc méthodiquement et médiatiquement d’une situation conjoncturelle tendue, sans porte de sortie d’ici 2023. Car si le portefeuille commercial est bien en stock, les clients doivent s’armer de patience pour être livrés, crise des semi-composants oblige : jusqu’à 5 à 6 mois voire 1 an selon les marques de véhicule ! « D’autant que les clients ne savent plus quel modèle acheter, perdus en pleine transition écologique et avec des réglementations durcies », a ainsi estimé Francis Bartholomé (sur une matinale de RMC). Le président est donc inquiet des conséquences sociales à venir. Car d’après un sondage réalisé auprès de la branche des concessionnaires VP du CNPA en décembre, 60% d’entre eux envisageraient des suppressions d’emplois au premier semestre 2022, soit 10 000 postes menacés. Licencier n’est jamais la solution ! Mais pour tenir, nous demandons de la souplesse au gouvernement, avec une prise en charge de 84% du chômage partiel pour maintenir les métiers. Les aides vont toujours vers l’industrie, jamais les services. Les équipementiers viennent d’obtenir 300 M€, c’est bien. Mais la filière avale représente 500 000 personnes. Nous demandons donc le même traitement que nos amis de l’industrie », a par ailleurs indiqué Francis Bartholomé, sur le plateau de BFM Business.