La lente électrification du parc garde sa place aux MRA

Caroline Ridet
Quand et comment va muter le parc avec les injonctions à son électrification ? Quel impact pour le business de l’écosystème de la maintenance auto ? Début de réponse en trois scénarios dans le Livre blanc que la Feda sort sur ce thème d’avenir.
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Le véhicule électrique n’est plus un fantasme de bobo-écolo, mais une nécessité pour les industriels sommés de décarboner drastiquement le transport. À cela s’ajoute que le « dieselgate » a été un accélérateur du désamour des clients pour le diesel. Dans cette période anxiogène où l’on prédit la fin du diesel et l’avènement du tout-électrique réputé destructeur de business après-vente, il était indispensable d’avoir une vision à quinze ans pour aider les distributeurs mais aussi les réparateurs à orienter leur métier et leur entreprise. D’où la sortie d’un Livre blanc édité par la Feda – et écrit par le journaliste Emmanuel Taillardat – qui décrit par le menu l’écosystème de l’électrification (réglementations, enjeux pour les constructeurs et les équipementiers, ceux de la batterie et des bornes de recharge, attentes du client…).Mais aussi et surtout, l’ouvrage donne des pistes pour mesurer l’impact économique sur le business des pros de l’auto de l’implémentation du VE dans le parc.

Une modélisation à trois têtes

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À l’appui de ce tour d’horizon complet de l’électrification, une vaste étude prospective pilotée par Bernard Jullien, universitaire-chercheur expert de l’écosystème. Et là, on est loin de « l’institut du doigt mouillé » mais bien dans une modélisation économique sérieuse.

Trois scénarios sont imaginés : l’électrique prend un peu, passionnément ou pas du tout. Le consommateur restant l’arbitre suprême. Grosso modo, l’impact à l’horizon 2036 ne devrait pas être si disruptif parce que l’inertie du parc – estimé dorénavant par Bernard Jullien à 39,7 millions de véhicules et plus à 35 millions comme communément admis – est le plus fort et qu’il vieillit toujours plus.

Avec 22 % des ventes en VE et 15 % en VH-VHR, le parc restera à 75 % thermique avec un diesel toujours dominant pour 20 % de véhicules électrifiés dont 10 % en 100 % électrique et un chiffre d’affaires global de l’entretien-réparation en recul de 3 % principalement réalisé sur le thermique (80 %) et dans une moindre mesure sur le VE (5 %).

Les immatriculations VE grimpent à 42 % et les VH-VHR à 10 %, le parc commence à bouger avec 70 % de thermique et 30 % d’électrifiés (dont 20 % de VE). Le business atelier commence à chuter de 10 % mais se fera toujours à 78 % sur les modèles thermiques avec l’essence qui domine pour 22 % d’électrifiés dont 11% en VE.

Enfin, les VE explosent pour représenter 80 % des ventes et pourtant le parc reste à 60 % thermique (30 % de VE), mais avec un CA rogné de 15 % pour un business se faisant à 72 % sur le thermique pour 17 % sur le VE.

Dans ces trois hypothèses, les MRA travaillant le parc ancien ne devraient perdre qu’entre 3 % (hypothèse moyenne) et 5 % « à cause » du VE. Pas de quoi jeter l’éponge, mais autant se préparer et se former maintenant pour être en mesure de récupérer les VE circulants… C.D.F.D.

Caroline Ridet

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