L’électrification en rétrofit dans les starting-blocks

Caroline Ridet
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À partir du 1er trimestre 2020, il sera possible de rouler avec un véhicule thermique (essence ou diesel) de plus de 5 ans transformé en électrique par un professionnel du rétrofit ! Bel optimisme des acteurs de cette industrie en devenir qui ont réussi à obtenir un projet d’arrêté autorisant et encadrant la conversion des modèles thermiques en électrique. AIRe, leur association, a travaillé en partenariat avec les services de l’État (DGEC, CNRV et UTAC-CERAM), pour sortir ce texte dans un délai record d’un an. Aujourd’hui, le texte attend le retour de la commission européenne à laquelle il a été soumis pour avis. « Nous avons rapidement senti une vraie volonté politique de faire avancer le dossier. Ils ont accepté de faire sauter certaines barrières trop bloquantes (l’accord du constructeur et l’obligation de ré-homologation totale de la voiture convertie) à condition que nous adoptions des batteries ayant subi plus de tests que ceux de première monte et que nous soyons capables de construire un process de transformation reproductible », précise Aymeric Libeau, patron de Transition-One. « Il ne reste plus qu’à attendre le retour de Bruxelles du projet d’arrêté en février pour la mise en signature du texte et sa parution au Journal Officiel » précise Arnaud Pigounides, Co- Président de AIRe et co-fondateur de Rétrofuture dans le communiqué de l’association. À la clef un potentiel de 65 000 véhicules transformés entre 2020 et 2025 pesant un business de 1 Md€. Un marché porteur en devenir qui va également s’ouvrir aux garages souhaitant intégrer la prestation de montage des groupe motopropulseur pré-assemblés des acteurs du rétrofit.
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Des réseaux de monteurs à l'horizonLa FNA qui était également dans la boucle de la préparation de ce texte précise les conditions. Ainsi, les installateurs habilités pour un ou plusieurs types de véhicules devront, en lien avec les fabricants de dispositifs de conversion, vérifier que les conditions de transformation du véhicule sont compatibles avec les exigences en matière de sécurité de la réception du véhicule sur lequel il est installé. De plus, ils s’assureront que le véhicule à transformer est en bon état mécanique. Une voie de diversification intéressante pour les réparateurs. Les acteurs du rétrofit ont maintenant un an pour passer d’un modèle artisanal de prototypage à celui d’industriel, aller chercher des clients (des précommandes sont déjà enregistrés), consolider le circuit d’approvisionnement en organes (batteries…) et ainsi de monter en capacité de production. Mais au préalable, ils doivent aller chercher les homologations. « Le Graal serait d’obtenir des homologations de séries et pas à l’unité », précise Aymeric Libeau qui annonce déjà chez Transition-One des prototypes pour la Renault Twingo, la Fiat 500, une Citroën C1 en cours (même plateforme pour la Peugeot 107 et la Toyota Aygo) et à venir la Volkswagen Polo.Si aujourd’hui, une dizaine de start-up travaillent sur le sujet, d’autres devraient émerger dans les mois qui viennent. L’AIRe table sur la conversion de 400 à un millier de véhicules en 2020 pour passer à une vitesse de croisière de 2000 à 4000 véhicules par an ensuite.Caroline Ridet
Belle plaidoirie pour le rétrofit électrique d'Aymeric Libeau.
Caroline Ridet
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