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Logistique des ateliers : « Le volume n’y est plus et nous ne disposons pas de masques »

Girault Nicolas
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Dans certaines régions, la fermeture des concessions a fortement perturbé la logistique. Un phénomène qui entraîne mécaniquement des difficultés d’approvisionnement en pièces et peinture pour les réparateurs restés ouverts. Ainsi, dans la vallée du Rhône, le spécialiste de transport et messagerie Cotrex 26 a dû cesser totalement l’activité de sa flotte de 25 fourgons avant de reprendre en mode dégradé. Cette coopérative basée à Portes-lès-Valence réunit treize artisans roulant à 80 % pour 300 clients de l’après-vente automobile (et 20 % pour le bâtiment), en livrant deux fois par jour la Drôme, l’Ardèche et le Sud-Isère en pièces et peinture.

« Nous rencontrons deux gros problèmes : le volume n’y est plus et nous ne disposons pas de masques », explique Sidonie Millers, responsable administrative de Cotrex. Les concessions alimentant les réparateurs indépendants étant en tête de ses gros clients, la coopérative a été forcée de fermer pendant quinze jours à l’annonce du confinement, perdant 50 % de son CA mensuel : 120 000 € en mars et probablement 280 000 € estimé en avril (sur un CA de 3 M€ en 2019).

Aujourd’hui, si certaines concessions ont relancé leur atelier, elles n’ont pas toutes rouvert leur magasin. Cotrex a repris son activité travaillant à perte. Une reprise contrainte sous la pression de certains gros clients, alors que la sécurité sanitaire n’est pas entièrement assurée. « Les gens qui veulent nous remettre sur le terrain sont en télétravail, alors que nos gars ont le sentiment de partir au casse-pipe », constate amèrement Sidonie Millers. Néanmoins, ils reprennent la route, notamment pour affronter la concurrence des entreprises de messagerie de régions voisines.

Pourtant, « dans notre zone, 80 à 85 % des garages sont fermés. En début de semaine, j’ai vu ceux qui étaient fermés rouvrir et ceux qui avaient maintenu leur activité s'arrêter. Ceux qui sont actifs montent par exemple des pneus sur rendez-vous pendant deux ou trois demi-journées par semaine. Certains clients garagistes réalisant habituellement un CA quotidien de 4 000 € sont passés à 250 € par jour. La plupart des carrossiers sont fermés. Certains traitent les urgences ou gèrent leur administratif », observe Sidonie Millers. Pour les membres de sa structure, elle redoute la sortie de crise, les aides prévues lui paraissant faibles pour les coopératives et les artisans à leur compte les plus vulnérables. La défection de ce type d’entreprise serait pourtant un coup dur pour les réparateurs.

Girault Nicolas
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