Renault : Luca de Meo présente sa Renaulution pour 2021
C’est fait, Renault part sur un plan à 2025 pour retrouver son oxygène. Une refonte totale de son écosystème et un plan marketing bien ficelé pour le présenter : Renaulution en nom de code et trois piliers porteurs baptisés Résurrection, Rénovation et Révolution. Une feuille de route jusqu’en 2025 pour monter en gammes et retrouver ses niveaux. Parce-que les petites voitures ne payent plus…
Désormais aux commandes, Luca de Meo a présenté la stratégie du groupe mi-janvier, sachant que les contours étaient déjà bien dessinés depuis des mois (lire Nouvelle trajectoire pour Renault ). Finies les zones géographiques avec une marque dédiée. Terminée la recherche de volumes ! Renault cible « la valeur et la rentabilité », avec quatre marques et un patron pour chacune*, chacun responsable de la compétitivité, coûts et délai de mise sur le marché. Dans le détail :
- Renault qui veut être « leader dans l’électrification d’ici quatre ans » avec un Electro Pôle basé dans le Nord de la France, une joint-venture hydrogène, un mix produit « le plus vert d’Europe », et un ancrage fort dans l’économie circulaire via sa Re-Factory de Flins (lire la nouvelle vie de Flins ). "Nous sommes le plus grand recycleur du pays !", a ainsi indiqué Luca de Meo.
- Alpine avec une gamme 100% électrique mais qui inclut également Renault Sport Cars et Renault Sport Racing.
- Dacia (avec Lada) lancera 7 modèles dont 2 dans le segment C, rétabliera des modèles emblématiques et sera plus efficace en termes de CO2.
- Mobilize pour les nouvelles mobilités – comme l’autopartage, le service avec chauffeur… et services dédiés (Pay As You Drive, plateforme de données…), doit générer 20% des revenus du groupe dans 10 ans.
- Luca de Meo, CEO Groupe Renault,
- Denis Le Vot, CEO Dacia,
- Laurent Rossi, CEO Alpine,
- Clotilde Delbos, CEO Mobilize (et CFO Groupe Renault)
Resserrer les boulons à tous les étages
Objectif : Retrouver de la compétitivité à tous les étages d’ici 2025, en passant en revue la R&D (en réduisant de 10 à 8 % du CA), la production, les sites industriels, les services de mobilités, la data, les relations avec l’Alliance, les concessionnaires… sous-entendant des réductions de coûts fixes (- 3 Md€ d’ici 2025), et amélioration des coûts variables, soit 600€ par véhicule d’ici 2023. Le groupe resserre les boulons de l'ingénierie et passe de 6 à 3 plateformes (80% des volumes du groupe avec l’Alliance), lancera ses modèles en moins de 3 ans, et revoit ses relations avec les équipementiers. Il oriente sa présence internationale vers les marchés à fortes marges (Amérique Latine, Inde, Corée). Luca de Meo prévoit 24 lancements d'ici 2025 - dont la moitié dans les segments C/D - et au moins 10 véhicules électriques. « Nous passerons d'une entreprise automobile utilisant la technologie à une entreprise technologique utilisant des voitures, dont au moins 20 % des revenus proviendront des services des données et du commerce de l'énergie d’ici 2030 », a ainsi formulé Luca de Meo. Dans son plan, ce dernier veut réduire son point mort de 30% d’ici 2023, vise les 5% de marge opérationnelle d’ici 2025 et 6 Md€ de free cash flow opérationnel.
Muriel Blancheton
Renault en 2020
Baisse des ventes mondiales de 21,3%, soit 2 950 000 véhicules, sur un marché à -14,2%.
En Europe, la baisse est de 23,6% pour le groupe français. En Chine, le groupe est en repli de 13,3% (avec 0,7% de parts de marché).
La marque Renault a chuté de 24 % et Dacia de 29 %. Alpine tombe à - 68% (1 526 exemplaires écoulés en 2020).
Renault a vendu plus de 100 000 Zoe (+114%).