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Patrick Cholton : « Toute la filière doit avoir repris son activité à la mi-mai »

Girault Nicolas
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Constructeurs de VI et VUL, équipementiers et carrossiers industriels redémarrent progressivement depuis quinze jours. « Entre 90 et 100 % des membres de la filière sont aujourd’hui ouverts à un niveau d’activité de 25 à 30 % par rapport à d’habitude », annonce Patrick Cholton, président de la FFC Industrie et Services. Il précise qu’à la mi-avril, seuls 45 % des carrossiers industriels, 70 % des équipementiers et 10 à 20 % des constructeurs étaient ouverts. Mais l’enjeu est encore plus exigeant : « il faut que l’ensemble de la filière ait repris son activité à la mi-mai à un niveau de 50 à 70 % par rapport à sa production habituelle, pour créer de la trésorerie dans les entreprises. Cela nous permettrait d’envisager une relance économique dès le troisième trimestre de cette année, alors même que l’on ne sait pas encore quelle sera la situation en juillet-août », martèle-t-il.

« Mais l’ensemble de la filière est une chaîne et il est primordial que chacun y fasse son travail à sa place et que les paiements soient réglés dans les délais pour éviter un effet domino », précise-t-il. Car des retards de 30 à 60 jours étaient encore observés pour 35 % des transactions autour du 20 avril. Pour éviter leur effet pervers s'ils se poursuivent, plusieurs pistes sont envisagées par les pouvoirs publics : suspension des aides de l’Etat, publication du nom des mauvais payeurs…

Redémarrage beaucoup plus rapide qu'en 2009

Les recommandations du président de la FFC s’appuient sur une étude commandée au BIPE-BDO Advisory* sur les perspectives de la filière du véhicule industriel et urbain. Cette analyse repose notamment sur l’observation du taux d’épargne des ménages et la forte baisse des prix de l’énergie qui devraient relancer la consommation et l’ensemble de l’économie dans les prochains mois, malgré de nombreux paramètres encore inconnus. Elle prévoit un fort rebond des immatriculations de VI et VUL à partir du quatrième trimestre 2020 et du premier de l’année prochaine.

Car si pour la filière du VI la crise actuelle voit certaines similitudes avec celle de 2008-2009 – à commencer par la chute brutale de 80 % des prises de commandes –, elle connaît aussi d’importantes différences qui devraient permettre de la surmonter plus rapidement. A commencer par les aides et outils déployés par le gouvernement (chômage partiel, prêt garanti, etc.), qui ont notamment permis aux entreprises de préserver leur trésorerie et de ne pas s’affaiblir en licenciant leurs salariés. Ensuite, une institution comme la PFA** permet aux entreprises de faire remonter les réalités du terrain et de collaborer étroitement avec l’État.

Outre un redémarrage économique plus rapide que lors de la précédente crise, ces dispositifs devraient mieux préserver l’industrie. « Grâce à ces outils, nous allons sauver pas mal d’entreprises… Même s’il ne faut pas non plus cacher qu’il y aura aussi du dégât », affirme le président de la FFC. La filière du VI et VUL bénéficie ainsi de sa meilleure structuration que celle de l’après-vente automobile. Plus vaste et nombreuse, cette dernière affronte une situation plus compliquée, mais devrait aussi mécaniquement bénéficier de la relance économique entrevue par l’étude BIPE-FFC... Dont les analyses et prévisions sont corroborées par celles des constructeurs et grands équipementiers.

*Bureau d’information et de prévision économique (BIPE-BDO Advisory), cabinet d'analyse, prévision et conseil en stratégie.

**Plateforme de la filière automobile, créée à la suite de la crise de 2008.

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