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Réouvert, Centaure s'adapte

Girault Nicolas
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« Tous les membres de Centaure sont ouverts au moins par demi-journées, tandis que la plateforme du groupement ouvre en moyenne deux jours par semaine. Si les distributeurs de peinture avaient fermé leurs portes le mardi 17 avril, premier jour du confinement contre le Covid-19, dès le lundi suivant, ils ont repris leur activité en s’adaptant à la situation», annonce Éric Mallen, président du groupement et de la société EPS. «Pour nous, il fallait prouver que l’on assurait un courant de veille, pour nos clients restés ouverts, alors que les fabricants de peinture continuent de nous livrer. » Hors de question de céder leur place à d’autres. A commencer par les pure-players, dont la crise actuelle souligne forces et faiblesses de la distribution. Car si les sites internet livrent facilement à travers toute la France, ils ne parviennent pas à être aussi efficaces que les distributeurs traditionnels pour l’approvisionnement local…

« En revanche, nous sommes confrontés à deux problèmes : d’abord la fermeture de la majorité des réparateurs et ensuite, des difficultés logistiques. Par exemple depuis Valence, EPS approvisionne plus facilement mon entreprise de Nice qu’un client situé à 40 kilomètres », précise Éric Mallen. Les rares carrossiers encore en activité finalisent leurs chantiers entrés avant la crise ou se consacrent à la restauration d’anciennes… Il évalue précisément la baisse d’activité de son entreprise à 88 %. Si l’activité est meilleure dans certaines zones, elle reste pire dans l’Est, le Nord et l’Île-de-France. Une tendance qui varie dans les régions proportionellement à l’impact local de l’épidémie.

Actions locales contre situation globale

Le président du groupement mentionne les « petits gestes » des adhérents de Centaure, nombreux à mener des actions pour soutenir l’effort local contre l’épidémie… A commencer par lui : « J’ai distribué tous les masques que j’avais aux hôpitaux et cliniques. Je n’en ai même pas gardé pour moi et ma famille », explique-t-il. Au passage, il mentionne les abus tarifaires des fournisseurs chinois et des transporteurs internationaux. « Payés d’avance, sans connaître leur date de livraison exacte, leur prix a été multiplié par quatre ou six. On vend quasiment les masques au prix de leur boîte avec une marge infime », précise-t-il.

Côté dispositif d’aides aux entreprises, il constate que les démarches pour obtenir un prêt garanti par l’État fonctionnent globalement bien pour lui et les adhérents du groupement. « Nous avons la chance de bénéficier d’une perfusion de l’Etat. Peut-être que certains n’en bénéficieront pas assez et d’autres en recevront trop… Mais il faut garder à l’esprit qu’au Royaume-Uni, aux USA et en Afrique, cela n’existe pas », tempère-t-il.

Sa principale inquiétude, c’est l’inconnue sur l’intervalle entre la fin du confinement et le redémmarrage de l’activité – période coûteuse pour les entreprises. « Quand il y a moins à manger, les gros maigrissent et les maigres meurent. Je suis donc inquiet pour les petits carrossiers, alors que les plus grands devraient s’en sortir… Cette crise laissera aussi des traces dans la distribution », pense-t-il. Mais ici aussi, la situation locale sera déterminante. Ainsi, dans la Drôme, l’épisode de grêle de l’été 2019 a laissé un gisement inépuisé de véhicules à réparer. Plus globalement, les contrôles techniques suivant la fin du confinement pourraient aussi apporter des chantiers dans les ateliers. Affaires à suivre de très près, donc.

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Girault Nicolas
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