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Sondage exclusif Zepros/ Fiev : les réparateurs gardent le moral

Muriel Blancheton
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Alors que certaines cassandres leur promettent la fin de règne au profit des ateliers des réseaux constructeurs pour cause de technologies mutantes, les réparateurs de la rechange indépendante croient en leur avenir. 95 % des pros interrogés par Zepros sont plutôt confiants, dont quatre sur dix se déclarent très confiants. « Si vous aviez posé la question à un concessionnaire, la réponse ne serait pas la même », assure un distributeur PR. Plusieurs raisons et leviers président à leur optimisme :
• La proximité. Ils savent que leur position de « voisin utile » est leur plus gros atout. Une position privilégiée qu’ils sont quasiment sûrs de conserver à moyen terme (au moins) sur un parc vieillissant affichant plus de neuf ans, porteur de symptômes de « maladies » qu’ils maîtrisent bien. Et si l’on ajoute les efforts d’approche marketing qu’ils ont faits – poussés par leur tête de réseau – et notamment en matière de visibilité digitale, ils pensent pouvoir cultiver leur marché local.• La capacité d’adaptation aux nouvelles technologies. Ils estiment qu’il est dans leurs gênes d’intégrer les sauts technologiques qu’a connus l’automobile depuis sa mise sur route. Les mutations annoncées, notamment en matière de mécatronique, ne leur semblent donc pas inaccessibles. En 2017, Zepros avait interrogé un panel de réparateurs de la rechange indépendante (62 %) et sans panneau (38 %) sur leur capacité à prendre le virage. Ils étaient alors très confiants. Boîte de vitesses robotisée, automatisée ou encore chaîne de distribution nouvelle génération ne les effrayaient alors pas et un sur deux assurait ne pas hésiter à prendre en charge un véhicule équipé de ces technologies. Deux ans plus tard, la formation est passée par là, renforçant les compétences en la matière.• L’électrification dans le viseur. Soyons honnête : si six réparateurs sur dix estimaient il y a deux ans accessibles les véhicules électrifiés et 48 % annonçaient s’être formés, ils sont encore rares à accepter ces véhicules dans leurs ateliers. Un point à améliorer largement et pris en compte par les réseaux qui, depuis deux ans, poussent fort sur les formations et habilitations électriques. Reste du chemin à parcourir, mais il est pris !• Le véhicule connecté fait encore peur. En 2017, un réparateur sur deux considérait la maintenance des véhicules connectés ou équipés d’une batterie de capteurs et autres technologies d’électroniques embarquées dans leur corde. Sauf que deux ans plus tard, il se dit que de très nombreux véhicules sortent des ateliers avec des Adas non recalibrés ! De même, les réparateurs passent leur tour – ou sous-traitent aux ateliers constructeurs – lorsqu’il s’agit de reprogrammer un calculateur. Dommage, car selon DAD Conseil, trois véhicules sur dix entrant dans leur atelier nécessitent cette reprogrammation. Là encore, les réseaux, organismes de formation et fournisseurs de matériel multiplient les initiatives pour retourner la tendance. Le dossier Pass-Thru largement pris en charge par ces acteurs en ait l’illustration. Donc s’ils savent que certaines technologies leur échappent encore, les réparateurs savent que l’on défriche pour eux… Reste cependant un impératif incontournable : se former toujours plus et plus régulièrement.Caroline Ridet
  • Méthodologie du sondage
Sur le mois de juin, 1500 personnes ont été interrogées en mode digital par les équipes de Tokster. 100 % des 480 répondants étaient de réparateurs indépendants avec enseigne ou non, répartis sur toute la France. L’enquête a été réalisée dans le cadre d’un partenariat Fiev-Zepros Auto.
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  • La marque privée gagne du terrain
Il y a trois ans, la marque privée plafonnait de 10 à 15 % du marché selon les familles (enquête Zepros). Si aujourd’hui sa pdm n’explose pas, en revanche la MDD est définitivement entrée dans les mœurs des réparateurs : un répondant sur deux l’a définitivement adopté tandis que quatre sur dix y vont ponctuellement. Et pour cause : ces dernières années, la distribution déjà pilote de sa MDD a enrichi ses offres, installé l’image de qualité, et assuré une couverture de parc intéressante. « Les distributeurs ont beaucoup travaillé leurs gammes qui couvrent aujourd’hui pour certains 70 % du parc, pour atteindre le bon compromis qualité-prix et pour pousser cette offre différenciante. lLs réparateurs sont à la recherche d’un bon rapport qualité-prix pour des interventions qui sont très bataillée », affirme Laurent Desrouffet (Autodistribution). Les réparateurs ont dorénavant un large choix entre pléthore d’offres. On citera en vrac : Isotech (Autodistribution) MGA (Ragot-Barrault), Technik’a de Flauraud, Alternative Autoparts avec One Parts, TecDrive pour l’Agra… Les nouveaux entrants : Automotor France a lancé AF ; Alliance Automotive Group a annoncé l’arrivée de Napa (issu de son propriétaire américain GCP) qui vient compléter le portefeuille du groupe en PR (Tech’in chez Précisium, Axcar chez Groupauto et GT Parts chez Partner’s). S’y ajoutent Eurorepar (Distrigo PSA Aftermarket), Motrio (Renault) ou encore Omnicraft et Motorcraft pour la filière multimarque de Ford…
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Outre l’offre, l’image a également changé, notamment du côté des équipementiers qui n’hésitent plus à être proactifs pour fournir les MDD. « Aujourd’hui, les équipementiers ont une double stratégie associant leur marque premium et la fabrication de marque pour les distributeurs. Ils ont ainsi l’espoir de devenir les industriels incontournables sur certaines familles de produits », décrypte un distributeur. Les MDD ont fait leur preuve en matière de qualité, « ce qui fait beaucoup baisser la résistance à y aller ». Et clairement, le positionnement prix est en phase avec les attentes du marché.La perception est donc meilleure. Mais attention, cela dépend aussi du type de pièces. Une étude réalisée par SKF auprès de ses réparateurs privilégiés fait ressortir que « la pièce équipementier est arrivée très loin devant la MDD dans leurs habitudes d’achat », assure Nourddine El Gersifi (responsable marketing et service SKF Europe de l’Ouest). Explication de l’écart de résultat avec l’étude Zepros : lorsqu’on leur parle organe technique, « ils privilégient sans hésiter les pièces équipementier pour la facilité de montage, l’accompagnement technique ». Et ils recherchent plutôt le prix sur les pièces d’usure classiques (67 % du critère de choix MDD dans l’étude Zepros). « Même si l’on voit bien une montée en puissance de la MDD, le premier choix des réparateurs reste la pièce équipementier. C’est un bon message », conclut Thierry Leblanc (Bosch).
  • Qualité et prix au cœur du choix
« La qualité reste le critère numéro un de choix d’une pièce », se réjouit Thierry Leblanc (Bosch), que ce soit pour sélectionner une pièce équipementier ou une MDD. Sans surprise, le prix reste tout de même le moteur de la MDD. À noter que sa qualité arrive en deuxième intention pour 48 % des réparateurs interrogés, alors qu’à la même question posée il y a trois ans par Zepros, ils n’étaient que 26 % à invoquer cette raison. À noter également que les réparateurs ne font plus de grande différence dans les services liés à la pièce, qu’elle soit équipementier ou de marque privée. Résultat : de l’investissement fait par les groupements de distributeurs sur l’accompagnement et un support technique de leur marque propre. Il ne faut pas non plus passer à côté de la disponibilité et des délais de livraison qui restent des points de satisfaction pour les réparateurs.
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