Romain Boscher, « Aramisauto ne refuse jamais aucun véhicule »

Muriel Blancheton
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Romain Boscher, Aramisauto

Après Donzère (26) en 2014, le spécialiste de la vente online de VO reconditionnés applique ses méthodes industrielles en proche banlieue parisienne. Un déploiement synchrone avec l’actualité pour l’entité rachetée par Stellantis en 2016 et entrée en bourse en juin dernier : source d’approvisionnement bienvenue en ces temps de pénurie, le VO reconditionné est un argument porteur pour l’économie circulaire et le pouvoir d’achat. Explications de Romain Boscher, le directeur général d’Aramisauto.

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Comment alimentez-vous vos sites de reconditionnement ?

Romain Boscher : Nous avons une offre de reprise sèche, sans condition de rachat de VO, sachant que nous ne refusons jamais aucun véhicule ! Bien sûr, nous regardons attentivement sa valeur marché, les frais de remise en état et la marge potentielle. Tout n’est qu’une question d’équation économique et de rentabilité à la clé (2400 € de marge moyenne par VO reconditionné). Mais ce canal pour le reconditionnement représente jusqu’à 60 % de nos flux. Notre but avec la reprise 100 % est de capter l’attention du client ! Il s’ôte le poids d’un véhicule dont il ne veut plus et il est payé en 24 heures. Les 40 % restants sont des véhicules repris mais non reconditionnés et partant directement sur notre plateforme d’enchères à pros, des marchands VO sélectionnés par nos soins.

(Aramisauto réunit les marques Aramisauto, Cardoen, Clicars et CarSupermarket (France, Belgique, Espagne et Royaume-Uni) et génère un CA de 1,361 Md€).

Il y a des solutions. Il faut aller vite car les ZFE vont interdire bientôt à près de 12 millions de véhicules de circuler en France. Ce qui est un vrai scandale social.

Comment comblez-vous les carences actuelles en sourcing ?

Romain Boscher : Nous achetons moins de lots, d’autant que les prix ont augmenté très fortement. Un frein pour les clients finaux et pour nous-mêmes puisque cela suggère beaucoup de cash et l’immobilisation coûte chère. En revanche, le canal des particuliers reste dynamique avec 5 millions de VO en transaction chaque année. Une vraie manne puisque nous avons doublé cette activité depuis un an, avec des acheteurs dédiés. Nous sommes devenus des acteurs CtoB.

Pourquoi dites-vous que le reconditionnement participe à l’économie circulaire et solidaire ?

Romain Boscher : Parce que notre fonctionnement répond à l’enjeu environnemental : selon la région où la voiture a été reprise à des particuliers, elle est acheminée en priorité vers le site de reconditionnement le plus proche. Notre taux de valorisation des déchets s'élève à 76 %.Et avec une ancienneté moyenne inférieure à cinq ans, nos VO bénéficient encore d’une durée de vie importante et sont moins polluants que des véhicules plus anciens non reconditionnés. Socialement, il s’agit d’une solution immédiate et accessible à tous ! Nous travaillons avec nos partenaires financiers pour allonger la durée de financement et diminuer les mensualités, proposer de la location par abonnement mais sans engagement (moins longue et moins contraignante pour les budgets modestes). Il y a des solutions. Il faut aller vite car les ZFE vont interdire bientôt à près de 12 millions de véhicules de circuler en France. Ce qui est un vrai scandale social.
 

Reconditionnement en mode industriel

Sur 5 hectares et dans un bâtiment de presque 5 000 m2, le site de reconditionnement d’Aramisauto à Saint-Pierre-Lès-Nemours (77) emploiera 150 personnes (trois équipes, 24h/24 sur cinq jours) et pourra stocker jusqu’à 1000 VO traités. Le temps de reconditionnement actuel ne dépasse pas trois jours par véhicule via une mécanique hyper-standardisée : lavage, expertise, entretien rapide, peinture, esthétisme, labo photo en 360° via Cosméticar. Une deuxième ligne a même été dédiée aux VO récents sans opération mécanique, sans travaux de carrosserie et de peinture importants. Ce deuxième site – le cinquième en Europe – porte la capacité de traitement d’Aramisauto à 50 000 véhicules par an en France et doit accélérer encore les délais de rotation des véhicules.

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Aramisauto Nemours
Muriel Blancheton
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