Tuto Zepros : un spot repair dans les règles de l’art

Girault Nicolas
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Les petites réparations en carrosserie sont trop souvent négligées par les professionnels. Pourtant, faciles et rapides à effectuer, elles s’avèrent lucratives. Un bon plan pour améliorer son chiffre d’affaires. Voici la méthodologie à suivre. (Remerciements à la carrosserie Lecoq pour son aimable collaboration).

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Un spot repair : c’est quoi, comment et pourquoi ?

Un spot repair est une réparation avec application de peinture d’un défaut mineur (coup de porte, éraflure…) sur un élément de carrosserie. Outre le fait que ce type de réparation impose une maîtrise parfaite de l’activité carrosserie-peinture, cette tâche nécessite l’utilisation de produits spécifiques et surtout le respect d’une méthode bien définie. Enfin, c’est une réparation rapide, globalement sans démontage de l’élément ni de dégarnissage, et qui peut s’insérer facilement dans le planning d’un atelier. Ce service d’appel et de fidélisation génère facilement du business. Que des avantages.

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Étape 1 – Évaluer les dégâts et nettoyer la surfaceNettoyez la zone autour du choc à l’aide d’un chiffon de nettoyage professionnel et d’une solution nettoyante adaptée. Cela permet d’expertiser précisément l’emplacement, la taille et la profondeur du dommage.
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Etape 2 – Réduire le dommageSi l’enfoncement est supérieur à 3 mm, le réduire via un système de traction, une masse à inertie avec un plot à coller (notre opération). On peut également utiliser une tige de repoussage en refoulant le creux de l’intérieur. Cette opération permettra de réduire l’épaisseur de mastic à appliquer.
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Etape 3 – délimiter une zone de traitementLe principe étant de minimiser la surface à traiter, mieux vaut la délimiter avec un tiro. Cela évite une fausse manœuvre (débordement de ponçage par exemple) lors des opérations suivantes.
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Etape 4 – Poncer le défaut et ses alentoursCette opération s’effectue en deux étapes. Tout d’abord, dépolir la peinture de la zone autour du creux en débordant légèrement (4 à 5 cm) pour assurer une adhésion parfaite du mastic. Ensuite, poncer le défaut sur toute sa profondeur à l’aide d’un disque abrasif (P150 ou P220). Commencer toujours avec le grain le plus fin possible. L’utilisation de disques de 75 mm permet de réduire la taille de la zone à réparer.
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Etape 5 – Appliquer un masticPour des petites surfaces, privilégier un mastic de finition polyester. Sa finesse (grains) permettra d’assurer une très haute finition lisse, voire glacée, après ponçage. Attention, c’est un bi-composant avec une quantité infime (inférieure à un grain de café) de durcisseur surtout pour les petites quantités comme c’est le cas ici. Les deux composants doivent impérativement être mélangés de façon à former un produit homogène en prenant soin de ne pas inclure des bulles d’air qui seront à l’origine de porosités. Deux ou trois couches fines peuvent être appliquées selon la surface et l’épaisseur à combler en laissant polymériser la précédente. Ne pas hésiter à déborder légèrement (2 à 5 cm) du défaut à combler.
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Etape 6 – Accélérer la polymérisation du masticDans l’esprit de la réparation rapide, une exposition sous infrarouge reste la solution idéale pour faire polymériser un mastic. 3 à 5 minutes suffisent pour un séchage à cœur, contre 30 minutes à l’air libre.
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Etape 7 - Poncer le masticUne fois bien polymérisé à cœur, le ponçage du mastic s’effectue manuellement avec une cale de manière à bien araser le surplus de matière et à ne pas le creuser car il est plus tendre que la tôle. Le but est qu’en fin de ponçage il vienne en parfait affleurement avec la surface de la tôle. Pour cela, choisir une cale d’une surface sensiblement plus grande (au moins plus longue) que celle à poncer de façon à ce qu’elle reste en appui permanent avec la surface alentour. Commencer le ponçage avec du P250 puis finir au P600 pour obtenir une surface la plus lisse possible.
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Étape 8 – MarouflageCette étape permet de délimiter en élargissant la zone de traitement de quelques centimètres afin que les produits à venir – apprêt, peinture et vernis – couvrent une zone élargie à celle jusqu’ici traitée. Cela permet de réaliser un raccord noyé bien accordé avec le reste de l’élément et d’éviter la création de démarcations nettes de peinture, ou de surépaisseurs de vernis. Enfin, couvrir avec du papier toute la partie du véhicule risquant d’être polluée par du brouillard de peinture ou vernis.
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Étape 9 – Appliquer et poncer l’apprêtAprès avoir bien nettoyé avec un chiffon imbibé d’un dégraissant et l’avoir laissé s’évaporer, appliquer un apprêt. Dans notre cas, nous avons opté pour une solution en aérosol à séchage très rapide, polymérisant sous UV. Bien couvrir la totalité de la surface mastiquée en débordant légèrement de sa zone, puis l’exposer sous UV avec la lampe appropriée. Le temps de séchage ne dépasse pas les deux minutes. Le ponçage de l’apprêt est effectué avec un grain P320/P400 à l’aide de feuilles abrasives installées sur un bloc manuel. Surtout faire attention de ne pas atteindre la tôle. Finaliser avec une feuille P600 afin d’éliminer toutes traces de rayures des précédents ponçages.
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Etape 10 – Préparer la teinte et appliquerLa préparation de la teinte est l’opération la plus minutieuse. La couleur doit parfaitement « coller » à celle du véhicule en prenant comme référence le code peinture. L’utilisation d’un spectrophotomètre permet de faire des ajustements, si nécessaire, des courbes de chaque composantes (bases). La quantité préparée – une cinquantaine de grammes – suffit. Appliquer la teinte, suivie du vernis, puis dans la foulée un diluant pour raccord en aérosol et exposer sous un IRT pour séchage.
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Etape 11 - FinitionSi tout a été fait dans le respect de la procédure, la réparation doit être invisible. Exceptionnellement, certaines interventions imposent un lustrage pour éliminer un léger surplus d’épaisseur de vernis sur les bords de la réparation.
Girault Nicolas
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