« Les ZFE, sujet délicat et explosif à la fois ! » lance la Feda

Muriel Blancheton
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Le dossier des Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE m) promet une rapide montée en pression du terrain. D’après les estimations de la Feda, l’application des zones à faibles émissions dans 45 villes en 2024 – déjà en test sur quatre métropoles (Lyon, Grenoble-Alpes-Métropole, Paris et Grand Paris, dont 6,4 millions de voitures) – exclura d’office 75% des véhicules, avec verbalisation à la clé. Le sujet est sérieux. L’article 27 du projet de loi (dans le cadre de la loi Climat et Résilience) prévoit l’extension des ZFE à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants dès 2025. Seront ainsi interdites de circuler les Crit’air 3, 4, 5 et ceux non-classés (antérieurs à 1997). Puis les Crit’air 2. En clair, tous les véhicules essence immatriculés avant le 1er janvier 2006 et toutes les voitures diesel immatriculées avant le 1er janvier 2011. En Ile de France et depuis le 1er juin, des restrictions s’appliquent déjà depuis le 1er juin en semaine pour les Crit’Air 4, Crit’Air 5 et non classés… soit 79 communes et 5,6 millions d’habitants. Sauf que les ménages sont encore peu alertés par l’impact d’une telle décision sur leur vie au quotidien : 60% des français ignorent tout de ce dispositif (Source : 40 Millions d'Automobilistes). « Peut-on imaginer que la majorité des gens ne puisse plus se rendre au travail en voiture, déposer les enfants à l’école, aller faire les courses, se rendre chez le médecin… ? Peut-on imaginer l’impact sur le chiffre d’affaires des commerces dont les pros de l’auto en font partie, dans ces zones où les clients ne pourront plus accéder ? », s'interroge Alain Landec, lors du dernier CDA de la Feda.

Réaménagement du calendrier

« Le sujet des ZFE est délicat et explosif ! Il faut prendre en compte l’objectif de réduire les émissions de CO2, mais il ne faut exclure personne », déclare le président qui prédit un tollé général avec une nouvelle vague jaune. Il réclame plus de souplesse dans le calendrier, dont l’autorisation d’accès dans les ZFE des Crit’air 3 jusqu’en 2024, et des Crit’air 2 jusqu’en 2028 (40% du parc tout de même). « Nous demandons également un plan d’indemnisation des professionnels pour les aider à sortir leur activité de ces zones ». Le président mentionne donc la campagne de communication lancée ces jours-ci dans la presse généraliste et en régions, pour tenter d’alerter la population sur les dangers d’une telle mesure. Baptisée ZFE : Pour que les Zones à faibles émissions ne deviennent pas Zones à fortes exclusions, elle espère également réveiller l’attention des politiques, tous préoccupés par leurs (ré)élections au niveau régional et départemental, et à un an des élections présidentielles ? Surtout, comment expliquer à 75% de la population française, qui n’a ni l’envie ni les moyens d’acheter un nouveau véhicule, qu’elle sera à pied, même si les auteurs de ces ZFE promettent des aides pour leur reconversion ? Le sujet est pour l'instant sur la table, sachant que les élections à venir freine les ardeurs. "Il ne faut pas créer de crise passion ni heurter les écologistes en revenant en arrière. Ce sera difficile pour le gouvernement ", estime Alain Landec.

ZFE à venir en 2021 :

• Métropole d’Aix-Marseille-Provence

• Métropole Nice-Côte d’Azur

• Métropole Toulon-Provence-Méditerranée

• Toulouse Métropole

• Montpellier-Méditerannée Métropole

• Eurométropole de Strasbourg

• Métropole Rouen-Normandie

2022

Métropole Européenne de Lille

2025 (hors métropoles)

• Nantes

• Bordeaux

• Rennes

• Reims

• Saint-Étienne

• Le Havre

• Dijon

• Angers

• Douai-Lens

• Béthune

• Tours

• Valenciennes

• Avignon

• Metz

• Bayonne

• Nancy

• Orléans

• Clermont-Ferrand

• Mulhouse

Muriel Blancheton
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