Le CNPA craint la baisse d’activité en dépit des ateliers ouverts

Romain Thirion
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Tout en s'affirmant très légaliste dans le respect des mesures de fermeture administratives liées au reconfinement, le CNPA affirme réfléchir à la réouverture des showrooms des concessions même s'il concède que les commandes de véhicules ont déjà baissé. Et que les prises de rendez-vous en atelier se sont déjà réduites en dépit de garages résolument ouverts...
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Elle a beau s'annoncer moins brutale qu'entre le 17 mars et le 11 mai, dates du premier confinement et bien que nombre de professionnels sont autorisés à continuer d'exercer en présentiel, la baisse d'activité dans les services de l’automobile est déjà d'actualité. Le CNPA s'en alerte, qui cite des chiffres issus de Dataneo, agence spécialisée dans l'analyse de données marketing et de statistiques autour du SIV.

L'espoir de bien finir l'année terni

« Les immatriculations d’octobre marquent clairement un avertissement de -9,5 % et l’après-vente accusait une baisse de -11 % par rapport à l’année 2019, avant même le reconfinement, affirme l'organisation professionnelle. Les loueurs de véhicules étaient également toujours à -49 % d’activité avant le reconfinement. » Et d'ajouter que, « à J+5 du confinement, les premiers chiffres remontés au CNPA laissent apparaître une baisse drastique des nouvelles prises de commandes et un premier décrochage de l’après-vente. Le niveau de commandes de nouveaux VN est à 5 % de son niveau habituel ».

En ce qui concerne spécifiquement l'entretien-réparation, Francis Bartholomé, président national du CNPA, souliqne qu'au-delà « des rendez-vous déjà prévus à l'agenda des ateliers, on est déjà tombé à 80 % d'activité ». Et cela pourrait encore descendre, rendant le recours au chômage partiel nécessaire pour certains garages.

Le CNPA se montre donc presque fataliste vis-à-vis de la clôture de l'exercice 2020. «L’espoir d’une reprise rapide s’éloigne donc pour le moment, le point d’atterrissage du marché, en termes d’immatriculations VN, risquant de tangenter voire de dépasser les -30% sur l’année 2020 –soit un recul de l’ordre de 500 000 véhicules par rapport à l’année 2019– et une incertitude complète pour 2021. » Un marché à 1,5 million de VP ne s'est pas vu depuis... 1975, vient d'ailleurs de rappeler notre confrère AutoActu...

La réouverture des showrooms dans le viseur du CNPA

Le CNPA reconnaît bien sûr le reconfinement comme «absolument nécessaire compte tenu de la situation sanitaire» et rappelle «[la] préoccupation [du CNPA] envers la santé des collaborateurs et des clients». Désireux de « rester ferme sur le respect des décisions administratives », Francis Bartholomé précise toutefois que l'organisation professionnelle prépare un dossier en faveur de la réouverture des showrooms pour le 12 novembre, date fixée par le gouvernement pour réévaluer l'efficacité des mesures mises en place pour endiguer la deuxième vague épidémique de Covid-19.

« Les showrooms de nos entreprises sont des établissements recevant du public (ERP) classés ERP 5, donc parmi les espaces commerciaux où la densité de clients est la plus faible, relève le président national du CNPA. Nous voulons prouver que nous avons largement les capacités de rouvrir ces showrooms même si cela apparaît compliqué aujourd'hui. »

Le classement ERP 5 est en effet dédié aux surfaces recevant le plus petit nombre de clients en même temps et à l'instar des petits commerces de proximité, les distributeurs VN/VO rappellent par la voix du CNPA qu'ils sont en mesure de « gérer parfaitement la densité du flux de clientèle dans le strict respect des conditions sanitaires ».

La réactivation du plan de soutien à l'automobile réclamée

Afin d'aider la filière, le CNPA réclame que soit réactivé le plan de soutien à l'automobile. « Nous allons le rappeler dans le cadre du prochain comité stratégique de la filière automobile au Ministère de l'Économie, en soulignant l'importance du report ou de l'allègement des mesures fiscales », détaille Francis Bartholomé. Les ETI, TPE et PME de la filière des services restent en effet en situation de grande fragilité selon l'organisation professionnelle.

« Le second confinement, s’il n’était accompagné d’aucune mesure spécifique lui étant destinée, peut être dramatique pour les 500 000 emplois qu’elle porte ; un nouveau plan de soutien dédié doit être à ce titre anticipé par les pouvoirs publics, ainsi que le soutien de la solvabilité des ménages dans leur consommation de mobilité », insiste le CNPA. Il compte sur la discussion de certaines de ces mesures dans les débats parlementaires autour du projet de loi de finances 2021.

Romain Thirion
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