Ventes VO pros : la guerre du « deux-tiers/un-tiers »

Muriel Blancheton
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Les ventes de secondes mains sont toujours trustés par les particuliers à 63 %. Ainsi, sur un volume de 5,56 millions de VO vendues en 2020 – sur un marché en légère baisse de 3,5 % - ce sont 3,5 millions d’unités qui échappent encore aux pros. Ces derniers bataillent pourtant sévèrement. Mais le chemin est long et les handicaps solides...
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La reprise en main des secondes mains chez les pros est en mode accéléré depuis 10 ans : labels calibrés et segmentés (petits prix, Premium…), constructeurs et concessionnaires aux aguets, développement d’offres de financement attractives en LOA et LLD, phygitalisation, concepts 0KM multimarques, modules de reprises…

Et c'est logique. La bataille fait rage car le VO est devenu LE produit financier qui rapporte. Concessionnaires, marchands, garagistes, enchèristes… tous l’ont bien compris et leur menu déroulant s’est enrichi de services au fil du temps.

Cependant, la marche pour dépasser les 40 % est encore haute et un constat récurrent demeure. Le curseur de l’âge a du mal à se déplacer car les pros sont encore très axés sur les occasions récentes. Et pour diverses raisons propres au quotidien des RA1 et RA2 : reprises de retour de LLD et LCD, immatriculations tactiques, voitures de démonstration... Difficile donc pour eux de s'extraire du mix suivant : sur les 2 millions de VO écoulés l’an passé par le canal pro, la moitié concernait les moins de cinq ans* contre 25 % de 5 à 15 ans. Le solde de 200 000 unités concernait les anciennes de +15 ans.

Le VO pro recule de mois en mois

Les particuliers sont plus équilibrés dans leurs transactions. Sur les 3,5 millions d’occasions vendues, la répartition est proche des 50/50 avec des marqueurs tournant autour des 876 000 unités pour les moins de 5 ans et jusqu’à 961 000 unités pour les +15 ans.

Résultat : en 2020, la distribution a faibli de 9 % en VO quand les particuliers, avec 3,5 millions de véhicules, se paient le luxe d’un solde étal de… 0 % !

Et la tendance se poursuit dangereusement. En février dernier -et comme en janvier-, seules les ventes entre particuliers tiraient toujours le marché avec une légère croissance de +1 % (+3 % pour les voitures de plus de 10 ans). Les ventes pros, elles, dévissaient de -12 %. Les stocks gonflent et les pros perdent du terrain. Leur part de marché s'érode mois après mois : 41 % en décembre 2020, 37 % en janvier 2021 et 34 % en février...

*(Source : AAA Data)

Muriel Blancheton
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