Agents Peugeot : 800 RA2 en danger de résiliation!

Jean-Marc Pierret
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Pour 800 agents Peugeot, le compte à rebours a commencé. S’ils n’ont pas sacrifié à la «mise à l’image» d’ici fin décembre, ils seront résiliés en 2015. Une menace de Peugeot ou de ses concessionnaires ? C’est plus compliqué : le contrat doit s’appliquer, au risque sinon d’être remis en question. Un risque que les 1 500 agents déjà convertis ne veulent pas prendre...
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Il fut un temps où la «Blueboxisation» du réseau secondaire de Peugeot faisait grincer bien des dents. Elle exigeait un budget pharaonique qui s’imposait peu ou prou à tout agent, qu’il soit de niveau 1 (+ de 100 VN/an et un vendeur dédié) comme de niveau 4 (moins de 30 VN/an sans exigence de vendeur). La norme de la mise à l’image avait été définie mondialement et devait dogmatiquement s’appliquer à tous, quelles que soient les réalités historiques ou économiques.

Des exigences plus réalistes
Mais ça, c’était avant. Cette période est révolue depuis longtemps, suite aux efforts du Groupement des Agents Automobiles Peugeot (GAAP) pour faire atterrir les exigences du constructeur sur un terrain plus réaliste. Une approche plus adaptée au très spécifique réseau français de 2 300 agents était alors négociée et adoptée.Et parallèlement, la vie économique du réseau s’est enfin redressée. Depuis début 2014, l’effet 308/208/2008 se fait sentir. Fort d’une image alliant bons produits et bons prix, les ventes VN sont reparties à la hausse dans le réseau secondaire: +40% depuis janvier. Quant aux ateliers, ils affichent un rassérénant +10%.Jerome_flachy Jérôme Flachy, président du Groupement des Agents d'Automobiles PeugeotMais même devenue bien plus économiquement accessible et bien plus absorbable financièrement, cette mise à l’image n’a pas encore été entreprise par quelque 800 agents, le tiers du réseau. Ce n’est donc plus un problème de budget, mais seulement de volonté : Jérôme Flachy, le président du groupement, estime qu’il faut investir 7 500 à 15 000 €, en fonction des agences, pour satisfaire aux «canons» minimum de la marque. Rien qui puisse empêcher de «bleuir» les affaires et sortir de la zone rouge.Car zone rouge il y a, souligne en substance Jérôme Flachy. Si ces 800 agents ne sont pas aux normes fin 2014, ils seront résiliés. Parce que le constructeur et les concessionnaires se fâcheront ? Pas vraiment. La raison est bien plus pragmatiquement juridique : si les agents n’ont pas sacrifié à l’obligation contractuelle et qu’elle n’est pas suivie d’effet début 2015, c’est tout le contrat d’agent Peugeot qui peut être remis en cause. Il suffirait qu’un concurrent mal intentionné constate que des agents n’ont pas converti leur affaire dans les délais contractuels et la nullité du contrat pourrait être demandée. Et obtenue. Et ce risque là, les agents ne veulent pas en entendre parler :  «Nous sommes très satisfaits d'un contrat qui a mis du temps à devenir tel que nous le souhaitions»...
Le risque : résiliation + 10 ans d’interdiction de panneau
Le risque est tel que la seule alternative est la suivante : se soumettre ou se faire démettre. Jérôme Flachy ne veut pas croire à une telle fin : «Il faut que les 800 agents comprennent que le temps de la négociation est passée et qu’ils sont à l’heure ultime du choix : personne ne veut voir ainsi remis en question un contrat qui nous satisfait». Il faut que les récalcitrants se dépêchent. Les fournisseurs d'enseignes et de PLV feront leur possible, mais le risque d'embouteillage et de délais s'accroît au fur et à mesure que les décisions reculent...Pour les potentiels exclus, le contrat s’appliquera en outre dans toutes ses clauses. La résiliation sera donc prononcée pour faute, assortie de sa lourde sanction contractuelle : 10 ans d’interdiction de reprendre le panneau Peugeot. «Le jeu n’en vaut pas la chandelle, veut croire J. Flachy ; les affaires concernées vaudront beaucoup moins cher une fois le panneau descendu.» Il se dit convaincu que les agents vont massivement se réveiller : «Pour eux comme pour la marque, 800 agents de moins, ce serait catastrophique»,  conclut-il.
Jean-Marc Pierret
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