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L’avenir de l’après-vente est-il aux VL et PL thermiques… à gaz ?
Publié le 27/11/2014
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La disponibilité croissante de gaz en Europe et dans le monde doit-elle imposer une revisite drastique de nos motorisations au profit du GPL et du GNL?
Le VE (véhicule électrique) est présenté à l’envi comme l'alternative majeure au véhicule thermique. Et si une révolution énergétique déjà en cours rendait la thèse en partie caduque ? Et s'il fallait réorienter la production automobile et donc le parc VL et PL −et même les entreprises qui en vivent− vers une solution GPL et GNL... plein gaz ?
La géo-politique de l’énergie change à vitesse grand V. Le moteur de ce changement ? Le coût du baril de brut qui, en grimpant au-delà des 100 dollars l’unité et en se stabilisant probablement aux alentours des 80 dollars actuels, a rendu accessible des approvisionnements fossiles jusqu’alors oubliés car économiquement hors d’atteinte.C’est le cas du célèbre gaz de schiste. Les États-Unis, gros consommateurs d'hydrocarbures, se sont déjà rués sur leurs gisements nationaux jusqu’à devenir quasi-autonomes en matière de besoins énergétiques et même exportateurs. C'est là une partie importante de leur croissance retrouvée. Certes, ils n’ont guère pris de précautions environnementales alors que l’extraction est polluante et destructrice ; certes aussi, on a sûrement raison en France d’attendre que les modes d'exploitation deviennent moins dévastateurs pour nos sous-sols et par conséquence, pour la vie de ceux qui habitent en surface.Mais les pays producteurs de pétrole l'ont compris, qui s'inquiètent de leur destin : leur monopole en la matière est tendanciellement remis en question. Ce n'est pas pour rien si, de nos jours, beaucoup de leurs multi-milliardaires s'en vont frénétiquement investir leurs pétro-dollars dans tous les pays du monde, dans des équipes de football pour “le fun”, dans toutes autres sortes d'entreprises pour l'avenir de leurs fortunes. Il se prépare des lendemains difficiles pour les pays dont l'économie restera principalement fondée sur la production d'énergie fossile...Posons-nous une seule question à partir d'un indice d’actualité : pourquoi donc la plupart des grands fournisseurs de gaz proposent-ils gentiment aux ménages français concernés des contrats d'approvisionnement qui en garantissent le prix bloqué pendant trois ans ? Peut-être pour fidéliser leurs achats ; mais plus probablement parce que ces fournisseurs savent aussi que l’accroissement de l’offre fait inexorablement et durablement baisser le prix du gaz.C’est déjà une évidence même si ce n'est pas (encore) le cas en France, l'extraction du gaz de schiste est autorisée dans d’autres pays d’Europe Continentale dont beaucoup de pays de l'Est, mais aussi l'Espagne et l'Angleterre. Et profusion énergétique locale il y aura. Quand la France le décidera, elle pourra s'attaquer à sa réserve nationale estimée à 5 094 milliards de m3, la seconde en Europe derrière la Pologne selon l'UFIP (Union Française des Industries Pétrolières).
L’inattendu “coût” de grisou
Pour notre chère France, le gaz de schiste n’est pas la seule source d’approvisionnement à portée de main. Car à en croire la livraison de notre confrère “Science & Vie” de novembre dernier, en France, on n’a certes pas de pétrole… mais on a du gaz. Beaucoup de gaz.Nos historiques bassins houillers mis en sommeil depuis les années 80 regorgent en effet de “grisou”, cet ennemi mortel des mineurs. Et le grisou, c’est du méthane. A en croire les plus récentes estimations de nos géologues, il y a assez de méthane immédiatement disponible dans nos mines désertées pour satisfaire…. nos besoins nationaux en gaz pour au moins 10 ans. Et à en croire le même magazine scientifique, l’extraction semble devenue plus facile grâce une “fracturation” apparemment peu polluante. 420 milliards de m3 se répartissent entre la Lorraine et le Pas-de-Calais, au rythme de 3 m3 de gaz piégés dans chaque tonne de charbon. Pas de quoi bien sûr voter notre indépendance énergétique. Mais déjà assez pour mieux négocier le coût de nos approvisionnements, puisque alternative locale il y a...Cerise sur le coron : ce gaz est peu coûteux, en tout cas au regard du poids économique de nos actuelles importations d’énergie. Pour faire très schématique, il n’y a qu’à se baisser et pomper. Les mineurs du “Ch’Nord” apprécieront sûrement cette ironie de leur histoire : après les sinistres coups de grisou qui les ont régulièrement décimés, voilà que le “coût du grisou” peut maintenant les aider à mieux vivre en leur rendant partie des emplois que l’abandon des mines de charbon leur avait massivement enlevés…Le potentiel de la “Méthanisation”
Mais il n’y a pas que les ressources fossiles de méthane qui émergent. Derrière les récents débats “agriculto-écologistes” autour la fameuse et polémique «ferme des 1 000 vaches», il y a l’enjeu de la méthanisation des déchets. Et là, beaucoup de choses sont possibles. Et les perspectives, énormes. A elle seule, si on la laisse faire, la ferme des 1 000 vaches peut produire 1,4 mégawatts/an. Les méthaniseurs “classiques” déjà présents dans des fermes “normales” en produisent en moyenne 0,2/an. Si donc les seules 105 000 exploitations agricoles de France faisant de l'élevage s'y mettaient, on obtiendrait la bagatelle de 21 000 mégawatts/an, soit l'équivalent d'environ 4% de la consommation annuelle française d'électricité !Et on peut faire bien mieux : partout où il y a production de déchets organiques (la fameuse biomasse), il peut y avoir production de biogaz (mélange de méthane et de gaz carbonique). Les Allemands ne s'y sont pas trompés : le modèle de notre unique ferme expérimentale si décrié ici est devenu la règle outre-Rhin. En France comme dans beaucoup de pays, si on n'a pas de pétrole, on en a, des fermes et des “sites de production” de déchets organiques...Les perspectives sont énormes, puisque dès lors, plus besoin de gisements fossiles, mais simplement de sites de production ex nihilo doublés d’une logistique de proximité déjà existante et surtout, bien plus locale que celle qu’implique les paquebots-méthanier et les gazoducs qui zèbrent les mers et les continents. Croyez-nous : les grandes entreprises de vente de gaz ne regardent pas ça comme un délire écologiste de plus. Mais bel et bien comme un prochain eldorado énergétique en émergence rapide...GPL et GNL, grands oubliés des carburants “presque propres”
Le méthane, c'est directement du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) utilisable en PL, transports urbains, bateaux. Le gaz de schiste, lui, génère du GPL à profusion (gaz de pétrole liquéfié), parfaitement maîtrisé en matière de VL... Pendant que l’on nous annonce l’électrification comme la seule voie menant à des véhicules propres, il serait peut-être temps de repenser −et vite− nos choix de motorisation. En Italie où, pour mémoire, le GPL n’a pas été aussi maltraité qu’en France, 5% du parc transalpin en est équipé. 1,3 million de véhicules. Et si l’hybridation électrique/GPL est oubliée par nos constructeurs, elle n'en demeure pas moins très facile à réaliser. Écologiquement parlant, elle se révèle d'ailleurs bien plus performante que l'hybridation électricité/diesel prônée par PSA. Et peut-être même préférable à la voiture 100% électrique si chère à Renault, tant il est vrai que la production d'électricité, elle, reste écologiquement floue, qu'elle soit d'origine nucléaire ou thermique...le GPL rejette 96% de NOX en moins et aucune particule. Le GNL n'est pas en reste : 96% de particules fines et 70% de NOx en moins qu’un moteur diesel, de quoi passer Euro6 haut la main pour les poids lourd et réduire les coûts de roulage. Et ce, avant tout traitement complémentaire post-combustion. Ce n’est évidemment pas anodin, dans notre pays du "tout Diesel" où les carburants GNL et GPL sont restés en jachère. Dans nos villes où l'on respire certains jours autant de particules que dans une pièces où huit fumeurs se délectent ; où les pollutions à l’ozone atmosphériques se multiplient.. Dans notre pays où près de 2 000 stations-service sont déjà équipées pour délivrer du GPL, alors même que l'infrastructure du rechargement électrique reste à déployer. Dans notre pays où les deux premières stations de GNL pour PL viennent d'ouvrir en septembre.Le gaz au secours de l'après-vente et de ses entreprises
Et ce n'est pas tout ! Du seul point de vue qui nous intéresse plus particulièrement à apres-vente-auto.com −l’avenir des ateliers comme de la distribution de pièces− le gaz (méthane, butane ou propane) a d’autres sympathiques atouts. En restant thermique, le véhicule à gaz restera complexe. Et en demeurant complexe, il présente de bien meilleures perspectives, pour toute l'activité de l’entretien-réparation, que celles du dévastateur véhicule électrique. Car ce dernier, théoriquement au moins plus fiable, plus simple d’entretien et donc, moins consommateur d’heures de MO et de pièces, n'est pas l'ami de la réparation, de la rechange et donc, de leurs entreprises liées et de leurs emplois...Dernier point qui plaide pour une stratégie “gazière” : pour les professionnels de l’entretien-réparation (de l'usine équipementière jusqu'au plus petit des garages), la profusion annoncée de cette énergie pose aussi la question du choix énergétique immédiat pour faire fonctionner leurs entreprises. Si le gaz doit devenir une énergie non seulement moins coûteuse, non seulement moins polluante mais aussi et surtout pérenne et locale en termes d’accessibilité, il ne faut pas l’ignorer à l’heure où le chef d’entreprise doit opter pour une énergie chauffant l’entreprise et alimentant l’outillage de l’atelier. En ces temps difficiles, il n'y a pas de trop petites réductions de coûts...Pour toutes ses raisons et parce que l’enjeu du parc automobile comme celui du choix énergétique des entreprises de services de l’automobile sont particulièrement d’actualité, la rédaction d’Après-Vente Automobile va s’y coller et reviendra prochainement et régulièrement sur le sujet.Alors : plein gaz ?Sur le même sujet
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