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Gipa : les premiers chiffres de l’étude 2016

Romain Thirion
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A l’occasion de la "Rentrée connectée" des professeurs du GARAC, le 30 août dernier, l’institut GiPA a, dans le cadre d’une conférence sur le thème des véhicules connectés, dévoilé quelques chiffres issus de ses études Automobilistes et Réparateurs 2016…
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Invité à ouvrir la matinée de conférences de la « Rentrée connectée du GARAC » le 30 août dernier, Xavier Pacilly, directeur général France du GiPA, s’est adressé au parterre d’enseignants de la célèbre école des métiers de l’automobile à coups de chiffres. Des chiffres issus, bien entendu, de l’étude 2016 du GiPA, permettant aux professeurs de transmettre à leurs élèves, futurs professionnels de l’après-vente, quelles sont les tendances marquantes du parc roulant français et, surtout, de ses usagers. Un parc VP évalué à quelque 30,84 millions de véhicules, ce qui le situe à la hausse par rapport au chiffre de 2015. « Mais l’effet de seuil est atteint depuis 2005 : en neuf ans, le parc n’a augmenté que de 3% », souligne Xavier Pacilly.
Les Français roulent plus… et mieux
Un parc dont l’âge moyen atteint aujourd’hui les 8,8 ans, quand il n’était encore que de 5,7 ans en 2005. Et ce sont les véhicules âgés de 10 à 14 ans qui représentent la plus grosse part de ce gâteau qui rassit, avec 23% du total des VP. Suivent les véhicules de moins de 2 ans (18%), ceux âgés de 7 à 9 ans (17%) et de 15 ans et plus (15%). Les véhicules de 5-6 ans (14%) et de 3-4 ans (13%) ferment la marche. En somme, il y a du travail pour les professionnels de la réparation indépendante, puisque les véhicules encore sous garantie sont loin d’être les plus nombreux. « Mais il y a une vraie prise de conscience des réseaux constructeurs, qui sont en reconquête », affirme le DG France du GiPA.Petite statistique presque surprenante, avec 12 990 km parcourus en moyenne par véhicule lors de l’année 2015, le kilométrage moyen a augmenté, alors qu’il accusait une petite baisse de 100 km par an environ depuis quelques années. « L’effet des cours du pétrole moins élevés ont encouragé les Français à rouler davantage », précise Xavier Pacilly. Et surtout, à rouler mieux, c’est à dire avec des motorisations plus conformes à l’usage des véhicules : le diesel, aujourd’hui, ne représente plus que 63% du parc, et l’essence a repris du poil de la bête avec 37% des véhicules. « On assiste véritablement à une chute très forte car, en 2013, les véhicules diesel représentaient encore 73% des ventes de VN au total, alors qu’elles représentent moins de 50% cette année, ajoute le DG. Cette évolution fait sens compte tenu des décisions politiques en matière d’environnement et des choix économiques des automobilistes. »
Les automobilistes délèguent plus… et mieux aussi
Côté comportement d’entretien, là encore, les nouvelles sont bonnes : selon le GiPA, 63% des automobilistes délèguent totalement leur entretien à un professionnel, et ils sont 28% à le faire «en partie» eux-mêmes, c’est-à-dire à prendre en charge les opérations les plus simples et à déléguer pour les prestations les plus techniques. Le “do it yourself” intégral, lui, ne représenterait que 10%, ce qui le place en baisse et fait mécaniquement remonter le taux de délégation. L’année passée, selon le GiPA, 175 millions d’opérations d’entretien ont été réalisées, soient 5,7 par véhicule. Les réseaux agréés des constructeurs restent numéro 1 en la matière, avec 27% des prestations effectuées dans leurs ateliers. Suivent les centres auto (20%), les MRA (19%), les hyper et supermarchés (17%) et enfin les réparateurs rapides et Internet (4% chacun), les 9% restant étant réalisés sur d’autres canaux.Le “do it yourself” est en réalité divisé entre grande distribution, naturellement, et centres auto, à travers leur boutique en libre-service. Chose rassurante pour les professionnels de l’entretien-réparation, ce sont les opérations simples qui sont le plus l’objet de “do it yourself”, avec 78%. Suivent les opérations semi-techniques (31%), les opérations techniques (21%) et les très techniques (17%). Cependant, la tendance au “do it for me” a doublé par rapport à l’année précédente : le “buy and fit”, c’est-à-dire l’achat en ligne et la pose en atelier, est passé de 1% en 2014 à 2% en 2015. « Mais c’est une tendance tirée vers le haut par la pose de pneus », tempère Xavier Pacilly.Néanmoins, le canal d’approvisionnement favori des “do-iteurs” n’est pas le web, qui ne représente que 10% du « do it yourself » mais dont les parts de marché ont été multipliées par trois. C’est bel et bien le canal des hyper et supermarchés qui domine le“do it yourself”, avec 41%, suivi par les centres auto (30%). Les grossistes ferment la marche (6%).
L’indispensable web
Mais pour les professionnels, l’une des façons incontournables de toucher le consommateur, aujourd’hui, reste le web : 41% des automobilistes y ont recours pour préparer l’entretien de leur véhicule. 17% utilisent Internet pour s’informer, 14% pour acheter et 5% d’entre eux déclarent prendre rendez-vous en ligne. Lorsqu’ils se rendent sur le web pour prévoir l’entretien de leur véhicule, 12% des conducteurs disent qu’ils accordent de l’importance aux commentaires laissés en ligne par les clients précédents des garages. Un point essentiel à prendre en compte pour les réparateurs, même si cette proportion reste moindre que dans l’hôtellerie, ou 42% des consommateurs en France font confiance aux avis des clients.La prise de conscience de l’importance du web dans la consommation des automobilistes varie grandement d’un canal de distribution à l’autre, à en croire le GiPA. Souvent, d’ailleurs, c’est grâce à leur tête de réseau, qui signe des partenariats pour eux avec des sites comme Allogarage.fr ou IDgarages.com. Résultat, 37% des MRA sous enseigne distributeur ont au moins un partenariat avec des sites web. Seuls les pneumaticiens les dépassent, avec 39%, car le pneu a été le premier produit à voir le « buy and fit » exploser, grâce à des sites comme Allopneus ou 123pneus. Les MRA sous enseigne constructeur –les Motrio, Euro Repar Car Service et autres Motorcraft– sont 34% à jouir des partenariats avec de tels sites. La tendance tombe à 24% dans les centres auto et à 14% chez les concessionnaires !Ce sont ces mêmes RA1 qui refusent le plus aux clients de monter des pièces achetées sur Internet (74%), devant les réparateurs rapides (69%), les agents de marque (63%), alors que moins de 50% des MRA refusent le montage de pièces venant du web. La proportion varie en effet de 46 à 49% entre les MRA sous enseigne distributeurs, ceux des réseaux de constructeurs et les MRA sans enseigne. Ce sont ces canaux-là qui s’avèrent les plus souples lorsqu’il s’agit d’adapter leur taux de main d’œuvre, de le valoriser, lorsqu’ils montent une pièce achetée sur le net par leurs clients. « Ils y voient une opportunité », selon Xavier Pacilly.
Des rapports de force qui s’équilibrent
Pour ce qui est de l’équilibre des forces sur le marché de l’entretien-réparation, le constat du GiPA est clair : rechange constructeur et après-vente traditionnelle sont presque similaires. RA1 et RA2 conservent 35% des entrées atelier, contre 32% aux MRA, toutes enseignes confondues. Le reste se répartit entre centres auto (15%), pneumaticiens (8%) et réparateurs rapides (6%). C’est sur les véhicules âgés de 2 ans et moins que les réseaux constructeurs font l’essentiel de leurs parts de marché (71%). Leurs parts tombent à 49% sur les véhicules âgés de 3 et 4 ans, preuve que l’après-vente indépendante a su tirer son épingle du jeu auprès de leurs propriétaires.Les critères de sélection les plus importants de ces propriétaires ne sont d’ailleurs pas ceux que l’on croit : 37% choisissent leur réparateur en fonction de sa proximité géographique, 36% pour sa fiabilité et la sécurité qu’il leur inspire, 34% par habitude, 29% pour leur accueil et seulement 24% parce qu’ils pratiquent des tarifs moins cher. Comme quoi le prix n’est pas un critère fondamental lorsqu’il s’agit de faire (bien) entretenir son véhicule : pour un entretien de qualité, le client est donc prêt à y mettre la somme nécessaire.
Romain Thirion
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