Marché pneumatique : bonne surprise pour 2013 !

Philippe Lamigeon
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Régis Audugé a dévoilé les chiffres des ventes de pneus en France en 2013. Selon une étude réalisée par l’organisme et le groupe d’études de marché GFK -et contrairement à toute attente- ils sont plutôt bons !
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Régis Audugé, directeur général du Syndicat du Pneugis Audugé, directeur général du Syndicat du Pneu, vient de présenter les résultats de l’étude menée par le Syndicat du Pneu et la société GFK sur le marché du pneumatique en France en 2013. Elle concerne en fait 62,9% du marché global, puisqu’elle intègre les données réelles des canaux de distribution des négociants spécialistes, centres auto et Fast-Fitters, distribution en ligne incluse. Les garages/réseaux constructeurs et les «Pure Players» (vente exclusivement en ligne) ne sont pas inclus dans cette étude, alors qu’ils représentent tout de même 37,1% du marché. Mais ils ne souhaitent pas communiquer, sous prétexte de ne pas donner leurs chiffres à la concurrence.

Une bonne année
Bonne surprise : l’année 2013 n’aura pas été aussi mauvaise que l’on aurait pu le croire, puisque pour le panel TC4 (incluant les pneus tourisme, camionnette et 4x4, soit environ 30 millions d’unités), l’année se termine sur un sympathique +3,5% par rapport à 2012. Il y a donc fort à parier que si l’on incluait les chiffres des manquants, la variation ne serait pas supérieure ou inférieure à quelques dixièmes de points.  À noter aussi que pour l’ensemble des pneumatiques tourisme commercialisés par les principaux manufacturiers ("Sell In") le chiffre est de +2,4% par rapport à 2012.

La crise touche les VUL
Si l’on regarde l’ensemble de l’année 2013, on s’aperçoit que le premier semestre a été plutôt moyen. Mais le vent a tourné au second, en particulier grâce à des ventes de pneus hiver importantes. Dans le détail, on constate que si le marché global du TC4 est à +3,5%, les pneus tourisme affichent +3,9%, ceux pour 4X4 culminent +8,5% et ceux pour  camionnettes... chutent de -1,3%. Pour ces derniers, il est facile de comprendre que la crise économique touche de plein fouet les nombreuses PME/PMI et artisans utilisateurs de ce type de véhicules.

Le Premium en tête
Autre surprise, cette fois à contre-crise : les Premium représentent les deux tiers du marché avec 62,3% en 2013, suivies par les marques secondaires (17,7%), les marques de distributeurs ou d’appel (10,3%). Enfin, fermant la marche, ont trouve les classifiés dans «Autres» (9,8%), dénomination pudique pour "exotiques"... Côté prix, l’ensemble des pneus est facturé en moyenne autour des 100 € pour un produit Premium, 60/70 € pour une marque secondaire et 50/60 € pour un produit en marque distributeur. Du reste, l’écart entre les deux dernières catégories est telle que lorsqu’une marque secondaire fait une promotion, on s’aperçoit que les ventes des produits d’appel ou de marque distributeur chutent sensiblement.

Internet, ses humeurs et ses rumeurs
Côté Internet, la guerre des prix fait rage puisque sur un produit-type (un 205/65 R 15 T, analysé à partir du site Rezulteo-pneu) on constate que les "Pure Players" le vendent en premium entre 75 et 80€ et que les professionnels disposant d’un site de ventes en ligne l’affiche au même prix. De même, sur une marque secondaire, l’écart de prix est même en faveur des spécialistes avec une offre de 70/72€ contre 75/80€. Ce qui fait dire à Régis Audugé que «la vente de pneumatiques par Internet, ce n’est pas encore la grande révolution»...

Mais les pratiques y sont parfois agaçantes, tels ces récurrents discours alarmistes de pure players évoquant chaque année une "probable" pénurie :  «Nous sommes dans un rapport qui ressemble à la Bourse. La pénurie est devenue une pratique marketing », s'agace R. Audugé. Autrement dit, il est parfois utile aux fabricants de jouer cette carte pour équilibrer les stocks et, même parfois, pour forcer un peu la distribution à faire son métier, c’est-à-dire de rester capable de répondre immédiatement à la demande du client.

Bonne tenue du rechapé PL
Enfin, n’oublions pas les 2 millions de pneumatiques poids lourds, dont la moitié en neuf et l’autre en rechapé. Les professionnels du syndicat en distribuent de l’ordre de 85%. Même constat de crise qu'en VUL : le neuf est en baisse de 3,6% (pneus été à -2,1% et pneus hiver à -51%, pour -0,2% en "toutes saisons"). Côté rechapé, les marché est à +5,9% dans l’ensemble dont +6,2 pour l’été, -14,3 pour l’hiver et +9,6 pour le toute-saison.

Philippe Lamigeon
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