Contrôle technique renforcé : «la responsabilisation de tous» selon Autovision

Romain Thirion
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A l’occasion d’une rencontre presse sur le site d’Actia, dans l’Eure-et-Loir (27), Bernard Bourrier, président d’Autovision, a livré sa vision du prochain renforcement du contrôle technique ainsi que des démarches de pré-contrôle technique et d’Eco entretien. Le tout venant apporter du business à l’ensemble de la filière des services de l’automobile et responsabiliser l’ensemble de la chaîne, et ce, jusqu’à l’automobiliste lui-même.
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Alors que la première phase du renforcement du contrôle technique voulue par directive européenne 2014/45/EU approche à grands pas, puisqu’elle entrera en vigueur le 20 mai prochain, les grands acteurs du contrôle technique, des fabricants d’équipements jusqu’aux réseaux, ont tous leur vision personnelle de la situation.
L'indispensable responsabilisation
Et pour ce qui est de Bernard Bourrier, président de la branche Contrôle technique du CNPA et du réseau Autovision, celui-ci estime que cette première étape d’une réforme en trois temps (2018, 2019 et 2022) va «responsabiliser l’ensemble de la chaîne, du contrôleur technique à l’automobiliste en passant par le réparateur».«Cette évolution du contrôle technique rappelle à l’utilisateur la nécessité d’entretenir son véhicule, car le vieillissement et le manque d’entretien du parc engendre des risques pour tous les usagers de la route», insiste-t-il. Dans le réseau Autovision, manifestement, l’on semble adopter ce point de vue également, si l’on en croit Nicolas Hurtaud, responsable du centre d'Aytré, en Charente-Maritime (17). «L'évolution du contrôle technique et de ses degrés de vigilance doivent être perçus comme un progrès pour la sécurité et l'environnement, affirme celui-ci. En tant que contrôleurs, notre rôle est de faire accepter la contre-visite trop souvent considérée comme une sanction.» Et le contrôle technique, comme un impôt déguisé...
Un arsenal de supports pour les centres Autovision
Pour faire comprendre la réglementation et accompagner ses clients dans un contexte de ruée vers les centres de CT, Autovision a donc mis le paquet et conçu plusieurs supports de communication très didactiques et voulus rassurants :
  • une infographie pour décrypter la nouvelle réglementation et notamment les trois niveaux de défaillance ainsi que les nouveaux points de contrôle ;
  • un flyer donnant des exemples concrets sur les différents niveaux de défaillances et quelques conseils ;
  • une plaquette mettant en évidence ce qui change, ce qui ne change pas et les bénéfices de la réforme ;
  • et au dos de cette dernière, une charte engageant les contrôleurs Autovision vis-à-vis de leurs clients.
Le nouveau rôle du contrôleur
Au travers de cette charte apparaît effectivement cette «responsabilité» évoquée par Bernard Bourrier, qui engage le contrôleur. «A partir du 20 mai, le contrôleur devra statuer sur le risque mécanique des défaillances constatées, rappelle François Herbourg, responsable formation d’Autovision. Son rôle d'interface entre le Ministère et l'automobiliste est renforcé. Il lui est accordé plus de pouvoir dans les prises de décision, plus d'autorité dans le jugement, mais en contrepartie il est exigé de lui plus de rigueur, de qualification et de discernement.» Et comme le veut l’adage, «un grand pouvoir implique de grandes responsabilités», Autovision insiste donc sur la responsabilisation de ses contrôleurs.Aussi, ceux-ci ont-ils également adapté leur activité pour faire face à l’afflux de clients : baise de la tarification pendant les heures creuses, forfait avec pré-visite incluse, adaptation des heures d'ouverture, RDV en ligne… Autant de solutions mises en place par les affiliés Autovision pour faire face au pic d'activité et satisfaire la demande. Car, pic il y a, selon Bernard Bourrier : +5% d’activité au quatrième trimestre 2017 et déjà +15% au premier trimestre 2018, d’après les calculs du réseau de contrôle technique.
La maintenance, nerf de la guerre
«Cette réforme est la réforme de la maturité», estime Bernard Bourrier. Et c’est à l’ensemble de la filière entretien-réparation qui doit se montrer mature, donc. «La tendance est à un moindre entretien de son véhicule, reconnaît-il. Il était difficile de trouver la bonne façon de l’inverser ; or, un véhicule bien entretenu ne pose aucun problème au contrôle technique et ne risque pas de contre-visite, réforme ou pas réforme. Il faut insister sur ce point.»Le dirigeant et responsable syndical encourage donc l’ensemble des acteurs du secteur, qu’ils soient contrôleurs ou réparateurs, à insister sur l’entretien régulier du véhicule par son propriétaire, et à ne pas hésiter à rappeler le coût conséquent que peut représenter la réparation ou le remplacement d’un équipement s’il est endommagé au point d’être signalé comme défaillance majeure ou critique.
Pas besoin de pré-contrôle ?
D’où un avis tranché quant au pré-contrôle technique de la part de Bernard Bourrier. «L’entretien régulier du véhicule fait déjà office de pré-contrôle technique, et il est admis que le CT a un effet redistributeur de l’ordre de 1,2 à 1,5 milliard d’euros dans les ateliers d’entretien-réparation, estime-t-il. Le pré-contrôle technique n’est, en soi, que la préparation d’un véhicule pour le CT mais si le véhicule est entretenu régulièrement, il n’en a pas besoin. Les garages peuvent s’éviter de devoir investir dans les mêmes équipements que les centres de CT.»En somme, pour le dirigeant d’Autovision, cette première partie de la réforme permet au contrôle technique «de reprendre son rôle central dans la politique de maintenance du parc».
Romain Thirion
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