Le CNPA prône l’entretien éco-responsable
Mercredi 20 février, le Conseil National des Professions de l’Automobile (CNPA) a donné le coup d’envoi d’une campagne d’information nationale sur le thème de l’entretien éco-responsable. Objectif : permettre aux professionnels de sensibiliser leurs clients au fait qu’un véhicule bien entretenu est un véhicule plus sûr, qui consomme moins -et donc pollue moins- et un véhicule qui dure aussi plus longtemps. Ou comment allier économies, pour favoriser le pouvoir d’achat des consommateurs, et écologie pour une mobilité durable et surtout effective pour les automobilistes à l’heure où le "carbashing" aurait plutôt tendance à les complexer. Voire les culpabiliser...
Elle se destine aux quelque 10 000 agents, réparateurs indépendants et carrossiers adhérant au CNPA, qui recevront début mars un kit comprenant une lettre explicative de la démarche de l’organisation professionnelle, une affiche ainsi que des leaflets détaillant les diverses solutions existantes pour un bon entretien, synonyme de coûts d’utilisations contenus. Les professionnels pourront s’ils le souhaitent commander des leaflets au nom de leur entreprise pour une communication plus personnelle avec leurs clients.
Plus que de l’éco-entretien
«Le leitmotiv de cette campagne est de donner aux professionnels des argumentaires face à des clients automobilistes qui se croient souvent surinformés, mais en réalité sont perdus – tant en matière de motorisations à l’heure du choix d’un nouveau véhicule qu’en matière d’entretien», explique Philippe Debouzy, président des agents et indépendants au CNPA. Elle constitue le point de départ d’un mouvement plus global au CNPA destiné à promouvoir le rôle de conseil des professionnels auprès de leurs clients automobilistes pour qu’ils conservent toute leur mobilité.» Des professionnels qui gèrent 57% du parc roulant et représentent 82% des adhérents de l’organisation syndicale…
Ce rôle de conseil porte donc tout autant sur le choix d’un nouveau véhicule, voire sur l’ajout de dispositifs d’économies d’énergie (comme des boîtiers éthanol homologués), que sur son bon entretien pour éviter des pannes onéreuses et la surconsommation de carburant.
A ce titre, l’entretien éco-responsable ne doit pas s’apparenter à l’éco-entretien. «Le CNPA n’a rien à vendre, déclare Philippe Debouzy. Nous souhaitons apporter aux professionnels et à leurs clients une démarche globale ; l’éco-entretien n’est qu’un outil (NdlR : entendre une prestation au process normé destinée à retrouver les performances d’origine -ou approchant- du moteur), qui s’intègre d’ailleurs d’autant plus facilement dans la démarche d’entretien éco-responsable que le CNPA est membre de l’Association Eco-Entretien !»
Faire savoir un savoir-faire
«Nos artisans sont un peu des Monsieur Jourdain de l’après-vente : ils pratiquent l’entretien éco-responsable sans le savoir, explique Yves Riou, responsable du pôle contrôle, maintenance et réparation au sein du CNPA. Ils ont de tout temps possédé ce savoir-faire qui consiste à réaliser toutes prestations sur les véhicules de leurs clients, de la plus simple à la plus technique, tout en préservant leur pouvoir d’achat, notamment par le biais de pièces de réemploi si nécessaire. Restait à le faire savoir…»
Ce faire savoir s’adresse d’ailleurs tout autant aux automobilistes qu’aux Pouvoirs Publics. «La prime à la conversion, qui portait initialement sur la vente de 500 000 VN à faible émission de polluants sur toute la mandature présidentielle a tellement bien fonctionné que 300 000 véhicules ont d’ores et déjà été écoulés par ce biais, explique Francis Bartholomé, président national du CNPA. S’il est question d’une possible reconduction du dispositif, son financement n’est pour l’heure pas assuré. Ne serait-il pas plus pertinent d’agir sur le parc roulant au travers d’un entretien plus encadré ? C’est ce que nous prônons au CNPA depuis la rédaction du Pacte de Mobilité, officialisé lors de nos Etats Généraux en 2015. A ce titre, l’entretien éco-responsable constituerait une sortie intelligente de la prime à la conversion.»
A bon entendeur…