L’Europe veut des véhicules zéro émission

Muriel Blancheton
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Recharge VE

100 % des émissions de CO2 réduites à zéro pour les véhicules neufs dès 2035 ! La décision de l’UE validée par ses vingt-sept Etats membres ce mardi 29 juin dans le cadre du Plan Climat signe la fin du moteur thermique neuf dans treize ans au profit du moteur électrique. Objectif : atteindre les objectifs de neutralité carbone à horizon 2050. Mais derrière le terme zéro émission, l’UE laisse la porte ouverte à d’autres technologies, à condition de prouver leur efficacité énergétique…

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L’automobile est émettrice de 15 % des émissions de CO2 en Europe, et ce qui lui est imposé est un défi industriel qui renverse la vapeur : passer du thermique au tout-électrique d’ici 2035 pour réduire de 55 % ses émissions de CO2 sur le VP et les VUL en 2030 et de 100 % en 2035. Mais selon Agnès Pannier-Runacher, la ministre française de la Transition énergétique et présidente de séance au Conseil des ministres européens, les treize prochaines années doivent permettre une transition « planifiée et accompagnée ». C’est aussi une nécessité face à une concurrence chinoise féroce en matière de véhicules électriques. Ces derniers sont en effet un cheval de Troie pour la Chine qui va pouvoir ouvrir en grand les portes européennes jusque-là fermées avec ses thermiques. 

Afin de répondre aux demandes de l'Italie et de l'Allemagne, une clause de revoyure est adoptée pour 2026, sous-entendant un réexamen des objectifs corrélés avec les progrès technologiques à venir. Ainsi, quelques aménagements restent possibles, ne fermant pas définitivement la porte aux thermiques mais sous conditions, comme l’étude de faisabilité des carburants de synthèse (production de fuel à partir de CO2 issu des activités industrielles en utilisant de l'électricité bas-carbone), ou la continuation des motorisations hybrides rechargeables, si elles prouvent qu’elles permettent de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules. Enfin, les ministres européens de l'Environnement ont renouvelé de cinq ans l'exemption des obligations en matière de CO2 accordée aux constructeurs produisant moins de 10000 véhicules par an (amendement Ferrari). Reste que ces mesures doivent encore être négociées avec les eurodéputés… 
 
En attendant, sur le terrain, certains pays de l’UE activent toujours leurs leviers financiers pour pousser l’achat de véhicules électriques, comme la France qui vient d’ailleurs d’annoncer la prolongation du bonus écologique de 6000 € (celui-ci devait être de 5000 € au 1er juillet 2022). 

Muriel Blancheton
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