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Remboursement PGE : jusqu’ici, ça va !

Caroline Ridet
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administratif avec calculatrice

Fermeture de la parenthèse du « quoi qu’il en coûte ». Maintenant, il faut rembourser… le prêt garanti par l’État. Si on n’assiste pas à un « sauve qui peut » général, la pente se durcit pour les entreprises et notamment les TPE, légion dans l’après-vente auto (96 % de la filière). Mais elles ont aussi des atouts que d’autres n’ont pas…

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Le 30 juin dernier, le PGE a cessé d’être distribué par les banques et la quasi-totalité des entreprises ayant souscrit ce prêt ont commencé à le rembourser, selon la Fédération bancaire française. On parle d’un total de 700 000 emprunteurs pour une enveloppe de 140 Md€. Les TPE pésent 90 % des bénéficiaires pour 52 Md€. Sur les PGE souscrits en 2020, 44 % ont commencé à être remboursés à l’issue de la première année (en 2021) et 56 % démarrent en 2022, selon la Banque de France. Et bonne nouvelle, à peine 3 à 4 % des emprunteurs risquent de ne pas pouvoir honorer leur dette. Pas de grosses difficultés de remboursement attendues à l’horizon par les organismes bancaires, sauf que les charges de remboursement, avec le cumul des dettes sociales, peuvent représenter jusqu'à 9 % du CA de 2019 selon la Cour des comptes.
 

Trésorerie plombée par le remboursement

Pas bon pour les trésoreries. Et notamment celles TPE. Car la pression des échéances de cette dette « de survie » alourdit le taux d’endettement et ferme la porte de nouveaux financements. D’autant que viennent se surajouter l’inflation et la crise en Ukraine. Certes, les demandes de médiation du crédit n’ont pas explosé cette année, mais 56 % d’entre elles font suite à des refus d’octroi de nouveaux crédits et pour 19 %, à une demande de restructuration de PGE. Cependant, la situation reste sous contrôle. Et de fait, si on constate une remontée des défaillances à 30 000 entre juillet 2020 et juin 2021 selon l’indicateur trimestriel d’Altares, on est encore loin des plus de 50 000 annuellement constatées en temps normal. À noter que ce sont les entreprises de moins de trois ans créées sous le « champignon » Covid (record de 2,6 millions de créations depuis trois ans) qui ont le plus déposé (93 % des défaillances sur cette année glissante, selon Altares). Mais vu le niveau du ticket d’entrée de l’activité garage, elle n’a sûrement pas attiré beaucoup de ces nouveaux « naufragés » Covid dans ses rangs…
 

L’après-vente résiste mieux

Dans ce contexte toutefois, beaucoup d’entreprises vont être contraintes de stopper tout investissement ou de geler les embauches pour passer la vague. Compliqué en cette période où l’activité est encore porteuse. Un après « quoi qu’il en coûte » qui commençait à se sentir chez les garagistes, à en croire les distributeurs qui notent une accélération des difficultés à se faire payer les factures. Et pourtant, sans ce paysage en demi-teinte, l’écosystème auto, et notamment les « TPE garages », devrait s’en sortir plutôt mieux. En premier lieu parce que les ateliers n’ont jamais été totalement à l’arrêt pendant les confinements. Ils ont en outre surperformé sur 2021 (+ 13 % d’activité vs 2020 pour les ateliers selon CNPA/Solware, comme pour les distributeurs selon Feda/Xerfi). Ils ont ensuite attaqué 2022 quasiment au même niveau de performances que 2019. Sur les six premiers mois de l’année, les garages engrangent encore + 5,4 % comparé à la même période de l’année porteuse 2021, pendant que les distributeurs décrochent + 12 %. Côté défaillances, rien d’étonnant donc qu’avec un + 32 % de défaillances sur le deuxième trimestre 2022, le commerce et la réparation auto souffrent moins que les activités de détail (+ 73 % des difficultés).
Reste maintenant à voir comment le secteur va terminer cette d’année 2022 bousculée par l’inflation, les ruptures, la baisse de l’usage auto et les risques de récession de l’économie globale pour 2023.
 

Caroline Ridet
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