Data, flottes, technologies… Clepa met l’Aftermarket face à ses défis
Les lames de fond en approche vont balayer la filière après-vente sur leur passage si cette dernière ne se prépare pas ! C’est en substance le message récurrent du Clepa lors de ses rencontres annuelles avec les équipementiers européens. Et la dernière édition de l’Aftermarket Conference n’a pas échappé à la règle, avec un seul mot d’ordre : pour être prêt, il faut anticiper !
D'ici 2030, 15 % des voitures particulières appartiendront à des flottes dont 62 % seront des véhicules électriques à batterie (BEV), ce qui accélérera d’autant l'électrification du parc, estime le cabinet Boston Consulting Group. « Le futur volume du marché de la réparation et de l'entretien, des pneus et des accessoires sera déterminé par le pourcentage global de véhicules appartenant aux flottes, ainsi que par la proportion de BEV au sein de ces flottes », a ainsi indiqué BCG. Ajouté à l'essor des véhicules connectés – et des données générées – équipés des nouvelles architectures électriques et électroniques (E/E), la transformation du secteur – industrie, après-vente et parc circulant – est sans précédent ! L’Aftermarket n’a donc pas d’autre choix que « se préparer aux défis de l'entretien de ces véhicules au cours des prochaines décennies, aux nouvelles technologies, aux nouveaux acteurs du secteur et à l'augmentation de l'activité des flottes », a clamé Frank Schlehuber, Senior Consultant Market Affairs de CLEPA, lors de la 14e édition de l’Aftermarket Conference (Afcon), à laquelle participe Zepros Après-Vente Auto. En clair, le marché de la rechange indépendante doit obligatoirement intégrer ces technologies abondantes des véhicules pour ne pas voir échapper leurs parts de marché au profit des constructeurs ou de nouveaux acteurs encore dans l’ombre. L'Association européenne des équipementiers automobiles clame d’ailleurs toujours la nécessité d'une législation sectorielle pour « garantir un marché de services dynamique basé sur un accès équitable, égal et compétitif pour tous les fournisseurs de services ».
Cybersécurité et droit de propriété
Enfin et surtout, la cybersécurité est naturellement au cœur des réflexions, avec le rôle de l'OBD et les mises à jour logicielles. Ce point nécessitera une « intervention réglementaire supplémentaire pour garantir un niveau de jeu équitable », indique Mark Nicklas, chef de l'unité Mobilité à la direction générale du marché intérieur de la Commission européenne. Cette dernière concocte une proposition de règlement spécifique au secteur pour compléter la loi européenne sur l'utilisation des données embarquées. Ce qui suppose par ailleurs d’équilibrer la protection des droits de propriété intellectuelle et celui sur « les secrets commerciaux » des industriels (constructeurs et équipementiers).