
La Feda dresse ses lignes d’actions pour la transition

Faire entendre sa voix dans le combat des mutations en cours, à l’unisson avec l’écosystème tout en assumant ses spécificités, c’est l’axe stratégique des distributeurs de pièces qui entendent bien compter dans le débat public. Leur fédération a donc construit un vadémécum en seize propositions couvrant cinq enjeux vitaux de la filière automobile.
Dans les pas de la CGF (Confédération des grossistes de France) qui a tiré la sonnette d’alarme par la voix de son président, Stéphane Antiglio, également président de PHE, la Fédération des distributeurs de pièces (Feda) s’engage dans le combat pour une mutation fiable (acceptable) de la filière. « Les grossistes sont un maillon central et indispensable entre les équipementiers et les garages pour assurer la maintenance du parc roulant. Nous sommes impliqués dans les mutations environnementales, sociales, réglementaires… », insiste Alain Landec, le président de la Feda. S’il n’est pas question de remettre en cause les grands enjeux de transition écologique, « beaucoup des transitions nécessaires à ces mutations ont été mal pensées », martèle le président. D’où la volonté de « retrouver une boussole de bon sens, afin de proposer une transformation industrielle et sociétale mieux accompagnée, et plus réaliste dans ses délais et ses contraintes » via ce chemin balisé en cinq actes et seize propositions contribuant à « favoriser une mobilité sûre, abordable et durable ».
Vers un verdissement acceptable
En premier lieu, la décarbornation doit se faire dans des délais et avec des contraintes acceptables. Et notamment pour le parc d’utilitaires de livraison, qui doit bénéficier « d’une trajectoire adaptée ». Plus largement, la Feda plaide pour la reconnaissance du mix énergétique dépassant la seule option de la fée électrique en ligne de mire. Et dans la foulée, la vignette Crit’Air doit être réinventée en prenant en compte le niveau de pollution et le poids du véhicule, avec pour objectif le report à 2040 de la fin de production des versions thermiques. Et dernier axe de ce chapitre "vert ", la Feda milite pour une relance du concept d’éco-entretien, mais dans une version simplifiée.
Viser une mobilité sûre et abordable
Au cœur du sujet, donner les moyens à l’après-vente, distributeurs et réparateurs, d’assurer la maintenance du parc passant par la sauvegarde d’un maillage fin, mais également par la capacité de disposer, et donc fournir, l’ensemble des pièces et services couvrant l’ensemble du parc. Il faut ainsi graver dans le marbre l’obligation pour les constructeurs et les équipementiers de fournir les pièces pendant vingt ans. « Sachant que la nature a horreur du vide, la tendance à la rupture sur certains organes (notamment sur la technologie diesel) va pousser la montée en puissance de pièces de qualité douteuse ! » Et dans ce chapitre, la Feda soutient la mise en place d’un indice de réparabilité et de durabilité auto porté par l’association Hop ! Un accès « non discriminatoire » aux informations techniques rentre dans le package des demandes, « car cela ouvre l’accès aux prestations de maintenance prédictive, de diagnostic avancé, à distance… En somme, la clé pour assurer la maintenance de demain. » Une pause réglementaire dans la sophistication des équipements auto contribuerait également à ré-enclencher une mobilité abordable.
Libérer les énergies
En droite ligne avec la CGF, le cinquième axe de revendications concerne la simplification de la vie des entreprises en stoppant la superposition d’injonction réglementaires (facturation électronique, filières REP, déclaration RSE…) « Nous demandons donc qu’il n’y ait pas de nouvelles normes sans une réelle étude d’impact et de consultations en amont des acteurs concernés. ». « Les grossistes doivent être en ordre de marche, au niveau national mais aussi dans les territoires. Et pour peser, nous devons partager un discours structuré sur des enjeux clairement énoncés accompagnés de solutions », conclut Alain Landec.