Réparabilité des véhicules : le combat porté à Bruxelles
L’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) et dix organisations interpellent l’Union européenne pour réformer les règles de réparabilité des véhicules. Dans une lettre ouverte, les cosignataires poussent le dossier de la durabilité auto à Bruxelles.
En avril dernier, HOP a lancé une pétition pour demander aux candidats aux élections européennes de traiter urgemment la question de la durabilité automobile. 4 300 personnes ont signé la pétition à ce jour.
Nouvelle étape de cette action de lobbying alors que les députés européens doivent prochainement se prononcer sur le texte du règlement européen relatif aux exigences de circularité applicables à la conception des véhicules et au traitement des véhicules hors d'usage (VHU). Une formidable opportunité pour faire entendre sa voix et militer pour l’intégration de dispositions protégeant le droit à la réparation des automobilistes et plus précisément sur la réparabilité automobile.
D’où cette lettre ouverte qui, outre HOP, mobilise des ONG (dont Right to Repair Campaign ou encore la FIA), des acteurs de la réparation comme Fixit Europe, et des organisations de l’après-vente européennes (Figiefa, Mobilians, Insurance Europe).
Le moment est d’autant mieux choisi que « le secteur automobile européen fait face à de nouveaux acteurs [exta-européens] qui négligent la réparabilité et la durabilité. Les pratiques d’irréparabilité se répandent dans le secteur : batteries irréparables, pièces indémontables ou non disponibles, etc. »
Les nouvelles technologies particulièrement visées
En ligne de mire les constructeurs (chinois) de véhicules électriques en phase avec la tendance de la "fast fashion" appliquée à l’automobile, avec des voitures moins chères mais peu réparables mais aussi et surtout de leurs batteries (40 % de la valeur du véhicule) pour le coup basées sur des technologies non réparables !
Au sommaire des demandes des cosignataires :
• Instaurer des garanties de réparabilité des batteries,
• Imposer des normes de réparabilité : des pièces démontables et disponibles pendant au moins 20 ans, une mise à disposition des informations nécessaires à la réparation pendant au moins 20 ans,
• Lutter contre la menace d’obsolescence logicielle : interdire les verrous logiciels qui font obstacle à la réparation/réemploi des pièces, et maintenir les logiciels pendant au moins 20 ans.
En clair, en mettant des règles du jeu encadrées, les signataires veulent non seulement protéger l’écosystème, mais aussi les réparateurs face au risque de « coûts explosifs de réparation ».