Patrick Cholton : « Éclairer les entrepreneurs dans leurs investissements »

Romain Thirion
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CHOLTON Patrick FFC

La Fédération Française de Carrosserie a mis les petits plats dans les grands pour animer le Village de la Carrosserie sur Equip Auto 2022. Son président nous en dit plus.

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Quelles sont les grands piliers du Village Carrosserie et Peinture cette année ?

Patrick Cholton : Comme lors des précédentes éditions, nous avons rassemblé la plupart de nos adhérents équipementiers sur un seul et même lieu, ouvert à tous. L’idée n’est pas seulement de donner de la visibilité au métier mais de leur permettre de faire du business, car Equip Auto reste un salon professionnel. Nous voulons sensibiliser les carrossiers aux nouvelles technologies et à la bonne gestion énergétique et des produits compte tenu de l’augmentation des prix des matières premières, des pièces, de la peinture. Nous voulons aussi les sensibiliser à la pertinence de la cession de créance et du recours direct. Notre outil dédié à la cession de créance, Tribu, a multiplié par quatre, voire cinq, le nombre de ses utilisateurs en quatre ans. Quant au recours direct, il sera au cœur de nos Rencontres de la filière automobile.

Quel est l’état d’esprit des professionnels de la carrosserie ?

P. C. : Nous voulons toujours leur faire voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, et cette édition d’Equip Auto a tous les ingrédients pour cela. Oui, certains carrossiers sont inquiets mais malgré nos enquêtes auprès de nos adhérents, il est très difficile de quantifier le nombre d’entreprises en danger face à l’inflation actuelle. Un dirigeant est toujours très prudent dans ses déclarations lorsque son entreprise est en difficulté, d’autant que la crise actuelle peut peser lourd… De plus, des événements saisonniers comme les nombreux épisodes de grêle des derniers mois ont pu occasionner des retards dans les expertises et le paiement des carrossiers. Sur l’énergie, la hausse de prix dépasse parfois les résultats de l’entreprise : certains carrossiers passent de 50 000 à 180 000 € de facture annuelle d’énergie actuellement. Aussi, avec nos partenaires, nous devons les éclairer dans leurs investissements. Par exemple, passer d’un toit en tôle à un toit vitré au-dessus de leur atelier pour travailler à la lumière du jour et ainsi faire baisser la dépense d’électricité. Et les aider à revoir leurs contrats.

La formation est-t-elle évoquée sur le salon ?

P. C. : Bien évidemment, la formation et l’emploi feront partie des discussions que nous aurons sur le stand. Notre responsable formation sera présent durant toute la durée du salon. Nous sommes aussi en première ligne de la formation initiale avec notre CFA de Villeneuve-la-Garenne (92). Les 130 jeunes qui en sortent chaque année sont tous embauchés. Les recruteurs souhaiteraient que nous en formions 300 par an mais nous n’avons, hélas, ni la place, ni le nombre de professeurs suffisant pour cela. La formation fait partie de nos combats premiers avec L’Union des métiers de la mobilité (U2M), notre structure commune avec le Syndicat du Pneu et l'UNIDEC, qui réunit les professionnels des écoles de conduite. Quant aux jeunes qui visiteront le Mondial de l’Automobile qui se tient en même temps qu’Equip Auto, la PFA – dont la FFC est associée à la gouvernance – se chargera de les sensibiliser à l’attrait de nos métiers.

Romain Thirion
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