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MANN HUMMEL
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MANN HUMMEL

Les startups de la mobilité freinent mais n’arrêtent pas

Léa Cuissard
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TR Observatoire des startups 2025

Après une année 2023 remarquable, l’écosystème français et européen de la Tech n’a pas continué sur cette lancée en 2024. Olivier Hanoulle (Roland Berger), Julie Sadaka-Entringer (responsable Moove Lab à Mobilians) et Clément Guillemot (directeur des programmes du Moove Lab ViaID) ont dévoilé la seconde édition de l'Observatoire des startups françaises de la mobilité. 

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Avec les incertitudes politiques qu’a connues la France en 2024, les business et les investissements subissent des coûts. La contraction des levées de fonds a touché la plupart des secteurs, et celui des transports n’est pas épargné. Malgré 1,2 Md€ de levées de fonds, il reste en berne. L’écosystème a subi des contractions en valeur (- 38 %) et en volume (- 31 %). Mais il reste dans le top 5 des domaines qui génèrent le plus de revenus. De plus, le secteur arrive à maturité : le cycle des nouvelles mobilités qui a commencé il y a dix ans se consolide, notamment par la dynamique des fusions-acquisitions. Fait significatif, tous les marchés européens ont été touchés par cette contraction, à l’exception de l’Allemagne. Mais le top 4 ne bouge, avec à la première place le Royaume-Uni (2,1 M€), puis la France (1,2M €), l’Allemagne (993 000 €) et la Suède (359 000 €). La France reste première de l’UE, avec un marché qui n’est plus porté uniquement par la région Ile-de-France. Quatre autres régions y contribuent : Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Occitanie. Elles représentent près de 40 % des montants levés en 2024.

Les startups passent la seconde

L’augmentation des levées de fonds (+ 6 %) du monde automobile a été possible grâce à un secteur devenu robuste et mature et la progression des Late Stage, ces startups avec les levées de fonds les plus importantes.  Les startups en période de développement, les Early Stage soutenu par Moove Lab, connaissent une contraction importante en valeur mais modérée en volume. Les levées de fonds sont au même niveau qu’en 2019 (125 M€), Stellar (connectivité avancée pour véhicules) est celle qui en a levé le plus (9,3 M€). Les startups Growth Stage, qui se développent et sortent de la phase de Early Stage, connaissent d'importantes contractions, témoignant de la difficulté de passer d’un statut à l’autre (- 59 % par rapport à 2023). Les levées de fonds représentent 73 M€ en 2024, dont GreenSpot (solutions de de rechange VE) qui a levé 30 M€. Enfin, les Late Stage connaissent une hausse de 68 % par rapport à 2023, avec 599 M€ de levées de fonds, dont 304 M€ par Electra (bornes de recharge rapide). 

Les défis à relever pour la suite

Les startups de la mobilité doivent se préparer pour de nouveaux enjeux d’avenir qui pourraient être autant de booster pour leur activité. Ainsi, elles vont devoir intégrer l’impact de l’IA, qui redéfinit les modes opératoires et les processus de création de valeur. Autre opportunité : le développement des startups industrielles qui s’appuient sur l’électrification des véhicules (fabrication, recyclage, reconditionnement de batteries et infrastructures de recharge). Même dynamique porteuse dans le domaine de la distribution d’énergie, en phase de consolidation, qui connaît une croissance importante des investissements malgré une stagnation des ventes VE. Malgré un écosystème contrasté en 2024, marqué par un contexte économique morose et un accès au financement difficile, les entrepreneurs de la mobilité restent optimistes pour 2025. 

Léa Cuissard
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