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Véhicule électrique : pas de retour en arrière

Jérémie Morvan
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VE_recharge

Transmis aux « électro-sceptiques » de la mobilité : selon la dernière enquête d’opinion réalisée par Ipsos pour le compte de l’Avere-France*, les utilisateurs de véhicule électrique (VE) sont 93 % à s’en déclarer satisfait. Et les deux tiers (64 %) s’en disent tout à fait satisfaits. La moitié des répondants considèrent que leur VE répond en tout point aux mêmes usages qu’un véhicule thermique équivalent, soit une hausse de 15 % par rapport à la précédente enquête réalisée en 2020.

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Quatre ans après cette dernière, l’Avere-France a souhaité refaire un point sur la perception des Français quant au VE et son utilisation. Car le contexte a beaucoup changé depuis : lorsque le parc de VE n’était que de 430 000 unités en 2020, il atteint un million de véhicules en 2024 – et 1,7 million en y intégrant les véhicules hybrides rechargeables. Preuve de l’engouement des consommateurs pour ces nouveaux véhicules, le récent succès du leasing social. En termes d’infrastructures de recharge, lorsque seules 29 000 bornes étaient ouvertes au public il y a quatre ans, leur nombre a atteint plus de 127 000 à la fin mars…

L’essayer, c’est l’adopter

Pour cette seconde enquête, le panel a été refondu pour disposer d’une représentativité plus précise encore de la population française : lorsque la première comportait une petite moitié de Franciliens, celle-ci s’est attachée à prendre davantage en compte les utilisateurs de VE habitant des petites villes mais aussi des ruraux. Les questions sont peu ou prou restées les mêmes. Mais avec des évolutions parfois très nettes mettant en évidence l’adoption toujours plus importante des VE par un nombre grandissant d’automobilistes. Ainsi, 14 % des répondants disposent d’un second VE dans leur foyer. Ceux qui disposent également d’un second véhicule, mais thermique cette fois, répondent à 73 % que le VE est devenu leur véhicule principal !

Que ce soit pour effectuer des trajets quotidiens ou plus ponctuels, une nette majorité indique utiliser systématiquement son VE avec respectivement 65 et 56 %. Une proportion qui atteint 48 % pour les départs en vacances (et 63 % si l’on ajoute ceux qui disent l’utiliser souvent) ; une part des répondants en hausse de 15 % par rapport à la précédente étude. Ce type de trajet montre que les utilisateurs de VE sont encore assez divisés sur la question. Reste que les tenants de l’utilisation d’un véhicule thermique souvent voire, systématiquement, lors de grands départs (51 %) ont perdu 12 % entre les deux enquêtes… Si elle a longtemps constitué l’un des freins à l’achat d’un VE, cette enquête vient démontrer que la question de l’autonomie des VE n’en est plus une !

Offre et comportements arrivés à maturité

Les raisons du passage à l’électrique étaient déjà connues. Mais ici aussi, le contexte a légèrement changé, principalement dû aux perturbations géopolitiques qui ont fortement impacté le prix des carburants fossiles. Si le choix d’opter pour un VE repose sur des considérations environnementales ou des préoccupations économiques – à égalité dans les réponses avec 33 % chacune –, la première baisse de 13 % tandis que la seconde gagne 6 %. Le budget auto des ménages est d’autant plus mis sous pression avec l’inflation qu’il n’est pas extensible ! D’ailleurs, sans aide à l’achat d’un nouveau véhicule (bonus, prime à la conversion…), 48 % des personnes sondées n’auraient pas opté pour un modèle électrique… Preuve de l’impérieuse nécessité de continuer à soutenir les ménages dans la transition énergétique du parc, note l’Avere. À noter également : 14 % des répondants ont mis en avant la qualité de conduite comme principale raison les ayant poussés à acquérir un modèle électrique.

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Infrastructures : bien mais peut mieux faire

L’enquête note aussi l’attente encore forte des utilisateurs de VE quant aux infrastructures publiques, encore mal perçues par ces derniers. S’ils sont 63 % à recharger le plus souvent leur véhicule à leur domicile (+ 8 % par rapport à la dernière étude) contre 37 % sur le lieu de travail, sur un parking ou une borne en voirie, ou encore sur le réseau routier, le niveau de satisfaction reste très (trop) modéré ! Seuls 47 % se disent satisfaits contre 34 % d’insatisfaits. Deux choses permettent toutefois de relativiser ce dernier point : non seulement ce dernier taux était de 68 % il y a quatre ans, démontrant donc une amélioration certaine dans ce domaine, mais 19 % des répondants – soit une personne sondée sur cinq – ne se prononce pas sur la question ! Entre méconnaissance et mauvaises expériences… Car parmi les principaux griefs mis en avant par les utilisateurs, l’opacité des conditions tarifaires est mentionnée par 50 % d’entre eux (ils préfèrent majoritairement une tarification au kWh et payable par carte bleue), suivie de bornes trop souvent en panne (38 %). Quant au maillage, il est encore perfectible : 91 % des sondés jugent en effet important voire essentiel d’augmenter le nombre de points de recharge dans leur département. Toutefois, ils sont 65 % à s’accorder sur le fait que le nombre de bornes disponibles a augmenté. Il y a donc encore du mieux à fournir sur le réseau des bornes publiques ! Mais la priorité serait la qualité du service plutôt que le nombre de bornes, estime l’Avere, qui souhaite voir le taux de disponibilité passer de 80 % actuellement à 95 % à terme.

* Étude réalisée sur Internet du 16 novembre 2023 au 21janvier 2024 auprès d’un échantillon de 1033 personnes issues d’un fichier de propriétaires de véhicules électriques

Jérémie Morvan
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