Au cœur du redémarrage de la filière VI : constructeurs, équipementiers et carrossiers
La relance de l’économie du véhicule industriel après deux mois d’activité en berne est attendue pour la fin d’année et le début 2021, confirme l’OVI*. « Les conditions d’une reprise en fin d’année existent, sous réserve toutefois des impacts différés et encore difficilement mesurables de cette crise d’une origine et d’une violence inédite », affirme son directeur, Jean-Michel Mercier. Le redémarrage des ventes de VI repose d’abord sur la capacité des constructeurs, équipementiers et carrossiers industriels à rétablir leurs productions et livraisons… Il dépend ensuite d’autres facteurs, comme les effets dans le temps des plans de soutien et de relance des investissements, du marché VO, de l’application des politiques de transition énergétique, etc. Hors filière VI, les ventes seront impactées par l’état financier des utilisateurs de poids lourds et leur rebond.
Ainsi, bien que connaissant des situations très disparates, BTP et TRM sont menacés par l’effet ciseaux de la hausse de leurs coûts de revient, parallèlement à une baisse de leur activité entraînant une pression sur leurs prix. Ainsi, chez les transporteurs, si les spécialistes des transports de produits médicaux et alimentaires ont traversé une période de surchauffe, 80 % des entreprises ont subi un arrêt partiel ou total en début de confinement… Ces deux secteurs en ressortent donc globalement fragilisés, avec une baisse de leur capacité à investir. Sanction : à fin avril, les ventes cumulées de VI ont chuté de 39,2 % pour les plus de 3,5 tonnes et de 39,8 % sur les plus de 16 tonnes. Le mois suivant, les immatriculations de tracteurs ont diminué de moitié… La France signe ainsi un triste record européen devant ses voisins.
Gros rebond en vue
Les prévisions d’immatriculations 2020 sont donc revues avec une forte baisse de 30 à 35 % par rapport à l’année dernière. Initialement, un ralentissement des ventes de VI correspondant à un équilibrage du marché (d'environ 10 %) avait été prévu après les bons résultats 2019. Mais cette baisse a été transformée par le confinement en récession historique de même ampleur que la crise de 2009-2010.
Toutefois, alors que le PIB français devrait plonger de 10 % cette année, la reprise est déjà amorcée. Certains secteurs ont même retrouvé leur niveau d’avant-crise, indique la Banque de France. Car contrairement au précédent de 2009, un fort rebond est attendu dès l’année prochaine, avec retour au niveau initial à la mi-2022… A condition de ne pas se laisser dépasser par une nouvelle crise sanitaire d’ici là.
*Observatoire du véhicule industriel (de BNP Paribas).