Banc d'essai Zepros Auto : contrôler les émissions d’un véhicule diesel
Soumis à des normes de plus en plus strictes, les émissions polluantes des véhicules, et notamment celles des diesel, doivent être contrôlées avec des outils adaptés et des procédures précises et rigoureuses. Les nouvelles normes ont imposé de nouveaux matériels. Zepros a testé pour vous l’ensemble du nouveau système de contrôle des gaz Bosch comprenant l’opacimètre dernière génération BEA 070 associé à l’analyseur cinq gaz BEA 750 et à l’outil de diagnostic KTS 515.
1) Préparation du véhicule
Une procédure de contrôle de pollution, notamment pour un véhicule diesel, impose que le véhicule soit mis en condition :
- Le moteur doit être à sa température normale de fonctionnement (environ 80°C). Celle-ci est transmise soit par l’outil KTS 515 branché sur la prise OBD, soit par une sonde prenant la température d’huile. Cela se fait en passant par le puits de jauge ou en mesurant la température du bloc-moteur, par du rayonnement infrarouge. En dernier recours, si la configuration du véhicule ne permet pas de procéder à ces mesures, la température normale de fonctionnement du moteur pourra être décelée en se basant par exemple sur le fonctionnement du ventilateur de refroidissement.
- Les accessoires et options qui influent sur la fréquence de rotation du moteur au régime de ralenti, comme la climatisation par exemple, ne doivent pas être actionnés, sauf instructions contraires du constructeur, du matériel de contrôle ou des prescriptions réglementaires.
- La ligne d'échappement du véhicule doit être étanche. Cette vérification peut être réalisée en obstruant partiellement l'échappement alors que le moteur tourne au ralenti. Aucune fuite significative ne doit être constatée.
2) Enregistrement du véhicule
À l’écran de la station, enregistrer les informations du véhicule. Dans le cadre du contrôle technique, le matériel étant relié via OTC-LAN à la base documentaire de l’UTAC, il suffit de saisir le numéro d’immatriculation pour que toutes les informations du véhicule soient rapatriées, y compris la valeur de référence des émissions polluantes lui affairant. Généralement, cette valeur est affichée sur une plaque située aux côtés des autres plaques du véhicule. Hors circuit du contrôle technique, cette valeur doit être saisie par le technicien.
3) Accélération libre, calibrage des valeurs
Cette opération permet de qualifier et d’enregistrer les valeurs de base du test à réaliser. L’opérateur effectue une accélération du moteur tournant au régime de ralenti et à sa température normale de fonctionnement. Pour cela, il actionne rapidement, mais sans brutalité, la commande de l'accélérateur en moins d'une seconde et en la maintenant. Simultanément, il suit à l’écran les indications renvoyées par l’opacimètre jusqu’à obtenir le régime de coupure de l'alimentation. Cette position est maintenue jusqu'à ce que le régime maximal du moteur soit atteint et que le régulateur entre en fonction. Les valeurs retenues sont :
- Régime de référence : régime moteur maximum atteint lors de la première accélération.
- Temps de montée : temps entre la détection de l’événement et 90 % du régime maximum atteint lors de l'accélération libre.
- Durée des modes d’une accélération :
a) La durée d’enfoncement de la pédale (dp) ne doit pas excéder 1 seconde.
b) La durée de maintien au régime maximum (dx) doit être comprise entre 0,5 et 1,5 seconde.
c) La durée entre deux accélérations (dral) est de 5 secondes pour les véhicules légers et de 10 secondes pour les véhicules lourds.
- Critère de temps de montée en régime du moteur : le temps de montée en régime doit être inférieur à 2,5 secondes pour les véhicules légers et 4 secondes pour les véhicules lourds.
4) Déroulement de la mesure
r suit les informations guidées par la station pour réaliser au moins trois accélérations où sont retenues : la mesure de l’opacité au régime moteur, mesurée à l’accélération et surveillée le temps de montée en régime – 3 secondes minimum de maintien de régime – puis celle de la décélération.
- si la valeur Delta de différence de mesure (opacité et vitesse d’accélération) est inférieure à 25 %, la mesure est validée et prise en compte. Elle est signalée « OK » à l’écran.
- Si Delta est supérieure à 25 %, une nouvelle mesure doit être effectuée. Sept essais peuvent être réalisés pas plus. Et :
5) Rapport d'essai
Le contrôle étant terminé, un rapport d'essai de contrôle du véhicule est délivré. Imprimé sur un ticket de réception, il fait part du jugement en conformité avec la réglementation en vigueur (véhicule non conforme pour notre essai) et recense l’ensemble des informations véhicule, jour et heure du contrôle et l’ensemble des valeurs.
Avis de pro
Pascal Sigrist, directeur technique chez IDLP à Fresnes (94) et de l'association Diéséliste de France :
« Ce type de matériel permet de vérifier si le moteur est pollué, « défapé » ou non. Partant de ce principe, il devient indispensable chez les réparateurs qui font de la mise au point moteur, mais aussi pour préparer un véhicule au contrôle technique ou pour le remettre en conformité après un refus. Cela permet d’apporter la preuve au client que tout est OK pour le représenter. L’avantage avec le BEA 750 de Bosch que nous venons de tester : homologué UTAC et de ce fait OTC-LAN, le process comme les règles appliqués pour un contrôle sont identiques, donc fiables. Son utilisation reste simple et relativement intuitive. »
Martial Burat