Les grandes lignes de la marketplace Covéa et Groupe Faubourg se dévoilent

, mis à jour le 09/09/2025 à 15h30
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Call center Aniel Marketplace

Alors que le coût des sinistres automobiles explose, l’association de Covéa et du Groupe Faubourg autour d’une nouvelle place de marché dédiée aux pièces de carrosserie dévoile ses ambitions. Entretien croisé avec Philippe Rondeau, directeur expertise & solutions indemnisations de l’assureur, et Maël-Yann Le Capitaine, directeur général adjoint du Groupe Faubourg et futur président de la marketplace.

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Quels constats ont précédé cette alliance entre vos deux groupes autour de ce projet ?

Philippe Rondeau : SRA montre chaque année l’inflation du coût des sinistres, portée surtout par l’envolée des prix des pièces. Dans la facture d’un garage, la pièce représente désormais plus de 50 %. Nous agissions déjà sur la main-d’œuvre et la peinture, mais il nous manquait un levier sur la distribution des pièces. C’est ce que nous avons trouvé avec Aniel Marketplace.

Maël-Yann Le Capitaine : Nous cherchions un partenaire industriel, pas seulement financier. Avec Covéa, nous avons rapidement trouvé une approche commune et humaine. Cette marketplace est une véritable co-construction.

Quel sera exactement le périmètre de la future plateforme ?

P. R. : Une co-entreprise a été créée entre Covéa et le Groupe Faubourg. La marketplace ne sera pas réservée aux ateliers agréés Covéa : elle restera ouverte à tout le marché. Nous voulons doubler le volume de pièces issues de l’économie circulaire (PIEC) utilisées par nos carrossiers d’ici 2030.

M.-Y. L.C. : Aujourd’hui, plus de deux millions de PIEC sont déjà disponibles sur la plateforme. L’objectif est de simplifier les flux, d’augmenter les volumes et d’élargir l’offre avec les vendeurs de pièces neuves. D’ailleurs, les premiers échanges montrent que les distributeurs accueillent favorablement ce projet, qui leur ouvre l’accès à des réseaux agréés qu’ils n’atteignaient pas toujours.

Quelles implications pour les carrossiers ?

P. R. : Nous privilégions d’abord la réparation avant le remplacement, puis les PRE et enfin le neuf. Mais quand le remplacement est inévitable, l’idée est que les carrossiers agréés disposent d’un guichet unique, avec une meilleure disponibilité des pièces et un prix mieux maîtrisé. Cela facilitera aussi la gestion administrative, car davantage de volumes transiteront par une plateforme commune.

M.-Y. L.C. : Pour les carrossiers, cela veut dire moins de temps perdu à chercher une pièce et plus de fluidité. L’idée est de rendre l’achat de pièces aussi simple que possible, quelle que soit leur origine.

Quelle place pour les pièces de qualité équivalente certifiées (PQEC) ?

P. R. : Aujourd’hui, les PQEC concernent encore peu les véhicules Renault, Peugeot ou Citroën, et nous œuvrons principalement en France, où le cadre réglementaire reste limité. Mais si la loi évolue et nous donne plus de liberté sur la pièce neuve, nous irons clairement dans cette direction. Nous avons déjà des échanges avec Mapfre, maison-mère de CESVIMap, équivalent espagnol de CESVI France, qui suit de près le développement de la PQE en Espagne.

M.-Y. L.C. : La marketplace a vocation à intégrer les PQEC dès que leur disponibilité et leur encadrement légal le permettront. Pour les carrossiers comme pour les distributeurs, ce sera une alternative supplémentaire, certifiée, qui viendra compléter l’offre actuelle en PIEC et en pièces neuves.

La marketplace sera-t-elle évolutive ?

P. R. : Oui. Nous allons suivre de près la production de pièces issues des centres VHU que nous avons sélectionnés. Et si la réglementation sur les PQE évolue, nous irons dans cette direction.

M.-Y. L.C. : Un nouveau nom sera dévoilé fin 2025, car Aniel Marketplace va changer de dimension. L’idée n’est pas de bouleverser du jour au lendemain, mais d’accompagner la filière pas à pas, en renforçant l’offre et la fiabilité de la plateforme.

Y aura-t-il une ouverture à d’autres acteurs ?

P. R. : Nous construisons d’abord avec le Groupe Faubourg, mais nous n’excluons pas que d’autres assureurs puissent rejoindre le projet. L’intérêt de la filière est d’avoir une marketplace robuste, utile à tous.

Rédacteur en chef adjoint de Zepros Après-Vente Carrosserie, Romain couvre l'actualité des acteurs de la réparation-collision, du constructeur au réparateur, de l'assureur à l'expert en passant par l'équipementier et le distributeur.
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