PPG dévoile sa vision de la formation des peintres

Après la signature du partenariat avec le Garac d’Argenteuil en décembre dernier, PPG a inauguré son tout nouveau centre de formation francilien, situé Quai des Grésillons à Gennevilliers (92), ce 18 janvier. Cet emménagement signe la fin de la présence de la division Refinish France du fabricant américain au Port de Gennevilliers, où l’entreprise était installée depuis de longues années mais dont les équipes administratives étaient déjà parties. « L’accessibilité du centre à pied depuis l’arrêt Les Grésillons du RER C, la proximité d’hôtels, l’interconnexion avec nos outils digitaux et le nombre de surfaces vitrées pour plus de visibilité étaient au cœur du cahier des charges du centre », témoigne Julien Bauer, responsable technique et formation France de PPG Refinish. Dans ces nouveaux locaux, PPG procèdera donc aux formations liées à la réparation-collision, à la peinture poids-lourds et à l’industrie.

Le laboratoire intègre ainsi les trois marques automobiles du groupe – PPG, Nexa Autocolor et MaxMeyer – ainsi que la marque Selemix dédiée au secteur industriel. Concrètement, le nouveau centre intègre un atelier de 450 m² ainsi qu’un Digital Lab doté d’outils connectés à l’écosystème digital composé de PPG Linq, de la machine de préparation robotisée MoonWalk, du spectrophotomètre DigiMatch et du logiciel de visualisation des teintes en 3D VisualizID. Un stock des peintures premium VL et PL du groupe ainsi que plusieurs espaces de convivialité et salles de réunion complètent le plateau. Le nouvel établissement complète le maillage de centres de formation de PPG en France. Trois en propre – Marseille (13), Marly (59) et donc Gennevilliers – et deux en partenariat : Lyon (69) et le technocentre CESVI de Jaunay-Marigny (86). Autant de points de chute pour les 25 techniciens que la division Refinish compte dans l’Hexagone ainsi que pour leurs clients distributeurs et les usagers carrossiers.

Le centre accueille des formations des collaborateurs internes, mais aussi des sessions dédiées aux techniciens des distributeurs partenaires PPG et aux peintres chaque semaine depuis son ouverture en septembre dernier. L’objectif du fabricant étant de former plus de 1 000 stagiaires dans l’ensemble de ses centres en France en 2024, contre près de 900 en 2022 et environ 650 en 2023, l’année ayant été amputée d’un trimestre entier en ce qui concerne le site de Gennevilliers compte tenu de son déménagement. « Notre objectif est aussi de faciliter l’accès à la formation en tant qu’industriel, fabricant Premium, sachant que notre but est de former d’abord les peintres. Nous avons mis en place en 2023 une plateforme digitale qui permet de traiter toute la partie administrative de l’inscription à la formation jusqu’à la facturation, qui est certifiée Qualiopi », poursuit Julien Bauer.

Pour Jérôme Zamblera, vice-président Automotive Refinish de PPG EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), « la formation est LE défi commun à tous les pays d’Europe car il s’agit, pour tous les professionnels de la carrosserie, de leur préoccupation numéro un. Car cela impacte leur capacité à recruter d’une part, et à conserver leur personnel qualifié d’autre part ». Aussi la mission que PPG s’est fixée via ses centres de formation est multiple : participer à la montée en compétence de tous les acteurs de la chaîne de valeur, délivrer des contenus techniques adaptés à chaque peintre et chaque organisation, reproduire les conditions réelles de l’atelier et enfin, développer, tester et démontrer les innovations de PPG avant leur mise en marché. Par ailleurs, PPG profite depuis cinq ans de ses nouveaux environnements de formations et de ses équipements innovants « pour former à des solutions complètes, sous des angles spécifiques au besoin de chacun, plutôt qu’à des produits », explique Sara Fanciano, business directrice EMEA Sud du fabricant. 

Client de longue date des produits PPG au sein de la Carrosserie ODS qu’il a fondée à Gennevilliers en 2002, Olivier de Stefano était invité par le fabricant de peinture lors de cette inauguration. Et il confirme la pertinence de faire sortir le peintre de son entreprise pour le former, malgré les contraintes en termes de ressources humaines et de productivité que cela implique pour l’entreprise. « Il est plus intéressant de faire venir un peintre dans un centre de formation comme celui de PPG. Un environnement différent qui l’oblige à repenser et à changer plus facilement ses méthodes de travail et son comportement. Parce que dans son atelier habituel, le compagnon retrouve trop vite ses habitudes », relève le carrossier. Habitudes qui, hélas, ne sont pas toujours bonnes et qui peuvent le devenir de moins en moins si le pli de la formation continue n’est pas pris par les peintres et les entreprises qui les emploient.

Face à une nouvelle génération de peintres plus volatile et en quête permanente de sens, « leurs aînés dans le métier, qui se sont adaptés à chaque fois aux nouveaux procédés et produits, deviennent les meilleurs ambassadeurs de l’innovation au sein de l’atelier. Ils peuvent également témoigner de leurs anciennes conditions de travail et de l’énorme évolution que connaît la profession, argument-clef pour assurer la pérennité de la filière », témoigne Frédéric Richard, directeur de la communication de la Fédération française de la carrosserie (FFC). Une organisation professionnelle qui dispose de son propre CFA à Villeneuve-la-Garenne (92), dirigé par Olivier François, et dont PPG, via sa fondation, est partenaire pour la formation initiale des jeunes peintres.

Un accord similaire à celui passé avec le Garac, dont le directeur, Laurent Roux, était également au rendez-vous ce 18 janvier. « En carrosserie, l’orientation devient de plus en plus choisie que subie. La vraie problématique est d’identifier les jeunes qui ont une vocation. Ensuite, les conditions de travail, la rémunération mais surtout l’excellence de la formation font qu’ils voudront continuer à exercer le métier », souligne-t-il. D’où l’importance que place également PPG dans la formation initiale via des partenariats comme ceux qui le lient, en France, avec la FFC et le Garac.

« Nous avons également un partenariat du même type en Allemagne, deux en Suisse, un en Italie ainsi qu’un autre en discussion… Nous espérons clore 2024 entre quinze et vingt partenariats avec des écoles spécialisées en carrosserie en Europe. Nous ne sommes qu’en deuxième ligne par rapport à ces établissements mais notre travail est de leur mettre à disposition nos équipements, nos produits, nos solutions et même nos équipes. Nous ne souhaitons pas nous substituer aux organismes de formation diplômants mais nous avons pour vocation à soutenir financièrement et par la participation de nos techniciens les centres de formations diplômants à travers nos différents partenariats », confirme Jérôme Zamblera.