Les Tesla mises sur le banc de touche par des assureurs américains
Des coûts considérés comme exorbitants poussent de nombreux assureurs US à préférer dédommager financièrement les propriétaires plutôt que d'assumer les réparations. Guerre des nerfs entre Elon Musk, avec sa propre offre assurantielle Tesla Insurance, et les « historiques » de l’assurance ?
Plus de 50 000 $ pour une collision frontale et 43 000 $ pour réparer une collision latérale : autant dire que la facture de frais de réparation refroidit de multiples assureurs américains qui, même pour des chocs mineurs, trouvent leur intérêt à déclarer les véhicules accidentés en « perte totale » à indemniser les propriétaires pour in fine les radier, selon une enquête de l’agence de presse Reuters. Ces véhicules à faible kilométrage ainsi « rachetés » par l’assureur sont ensuite mis aux enchères pour une valeur de 60 000 à 80 000 $... et s’ils ne trouvent pas d’acquéreurs, ils finissent à la casse !
L’aiguillon Tesla Insurance
Elon Musk a admis que le la mise directe en VEI était un problème pour l’image de la marque et assuré des changements dans la conception et le logiciel qui devraient permettre de réduire les coûts de réparation et donc les primes d’assurance.
Et de fait, le trublion patron de Tesla a bousculé le monde assurantiel en lançant sa propre assurance en 2019… pour contrecarrer les primes « scandaleuses » des assureurs traditionnels ! Et c’est évidement sur la technologie qu’il s’appuie pour changer le paradigme et gêner la concurrence.
Sa botte secrète : Tesla Insurance collecte les données du véhicule et les scores de sécurité du conducteur pour ajuster le montant de la prime. Ainsi, à conduite agressive, prime élevée.
Pas dit qu’il gagnera le bras de fer engagé avec le monde « traditionnel », mais Tesla Insurance annonce la captation de 17 % des conducteurs américains de Tesla et une croissance continue de 20 % par trimestre depuis le lancement de son offre.
Normalisation des coûts en France
« Nous ne sommes pas dans la situation décrite aux USA. En France, il semble qu’il y a beaucoup plus de réparabilité sur une Tesla qu’aux US », assure un carrossier agréé.
Pour lui, avec le gonflement du parc de VE dans l’Hexagone, la réparation-collision d’une Tesla se normalise. En clair, les tarifs de réparation-collision sur une Tesla sont en ligne avec les modèles électriques des autres marques de catégorie équivalente. « Cela est vrai en comparant les tarifs constructeurs, mais l’est moins pour un carrossier indépendant qui subit un forte pression de l’assureur sur son tarif MO », relativise le professionnel. Et vu la course aux coûts des assureurs, on comprend qu’ils tentent de minimiser les 25 à 30 % de plus sur un chantier collision d’un VE ! Explication du professionnel : la généralisation des ADAS sur les VE « qui pèsent lourds dans l’opération », mais aussi une large utilisation pour les carrosseries. Enfin, le professionnel note que la plus grosse difficulté pour traiter les modèles Tesla est aujourd'hui l'approvisionnement en pièces, particulièrement erratique.