La concentration des groupes de distribution prend encore de la vitesse. Dernière opération en date, celle du groupe Pigeon (135 M€ de CA en 2018), basé en Nouvelle Aquitaine, acquis par son voisin Eden Auto. « Désormais, la taille critique à atteindre ces prochaines années pour les groupes est de 1 Md€ de CA », estime Jacques-Henri Rieme. L’associé-fondateur de la banque d’affaires Financière Monceau pose le contexte dans lequel il est intervenu pour accompagner la cession actée en juillet. « Nous avons été mandatés par le vendeur. Le groupe Pigeon avait un cahier des charges précis. Nous avons sollicité une trentaine de candidats dont la stratégie était de faire de la croissance externe, de distribuer les mêmes marques, d’avoir des velléités sur un même territoire tout en ayant des capacités financières. » Eden Auto remplissait ces conditions.La Financière Monceau a suivi le groupe Pigeon pendant un an, et indique être désormais en mesure de procéder à ce type d’opération en trois mois. « Nous avons adapté le processus. Nous connaissons désormais les besoins. » La banque d’affaires travaille déjà sur d’autres dossiers dans ce secteur d’activité. Un scénario rappelant celui de la cession du groupe Métin à Gueudet l’an passé. Le cédant avait mandaté le cabinet d’avocats Carler. Il existe 150 groupes réalisant plus de 100 M€ de CA en France. Ils vont devoir se concentrer et sortir de leurs bases locales pour faire face à des mastodontes étrangers dépassant déjà le milliard d’erous. À l’instar du Suisse Emil Frey, qui a investi en France en rachetant PGA, puis dans le groupe Bernard à hauteur de 40 % du capital.Hélène Lerivrain