
Une pièce issue de l'économie circulaire banalisée mais pas encore rentable

La PIEC, nouveau levier pour les concessionnaires pour (re)capter le business SAV de leurs ateliers… Une évidence, à condition d’être patient en termes de rentabilité.
65 % des automobilistes savent ce qu’est une pièce provenant d’un échange standard (remise à neuf aux normes constructeurs) ou une pièce d’occasion prélevée sur un véhicule hors d’usage (VHU), relève l’étude Opteven/ Yougov, ajoutant que 36 % déclarent avoir déjà utilisé des pièces issues de l’économie circulaire. Des statistiques correspondant aux propres constats de Sébastien Groisne, le coordinateur Pièces et Services du Groupe Vauban (marques Stellantis et Toyota, implanté en Ile de France). « Ils savent que l’échange standard va baisser le cout de leurs réparations en mécanique, ou en carrosserie si la pièce d’origine n’est pas disponible ou plus fabriquée. Au sein du groupe, nous faisons une proposition systématique », indique-t-il lors d’un Webinar Opteven/ Infopro Digital. La PIEC serait donc un nouveau levier pour les concessionnaires pour (re)capter le business SAV de leurs ateliers. Un phénomène qui se serait même « banalisé » après le Covid, lorsque les constructeurs ont cherché à compenser les carences en pièces notamment électroniques. « Aujourd’hui, nous avons à disposition en échange standard un catalogue plus étoffé (vannes, calculateurs…), que nous pouvons utiliser sur des véhicules sous garantie ». Un bel élan encore freiné cependant par la faiblesse de la rentabilité en échange standard sur les achats constructeurs, même avec des niveaux de remises similaires avec la pièce neuve.
Surcout administratif
« Nos marges sont logiquement plus faibles, même en euros, sur des pièces moins chères par nature. En carrosserie, la rentabilité est toujours difficile de calculer car il y a des couts indirects à prendre en compte, même en achetant très bien les pièces, comme la mise en œuvre de la pièce d’occasion (redressage de portes, déshabillage des pièces…), et tout dépend de la négociation avec l’expert ! », estime le coordinateur, qui pointe une problématique supplémentaire pesante. Celle du surcoût administratif (gestion des retours, cout de la carcasse…), exigeant une « vigilance et des compétences nouvelles pour récupérer le cout de la consigne. Le bilan économique est difficile mais nous ouvrons la voie. L’économie circulaire demande de la patience. Chercher des pièces demande du temps, avec tous les aléas inhérents selon l’état de cette pièce. C’est donc forcément plus couteux qu’une pièce neuve, achetée sur Amazon par exemple ! ».
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