Autodistribution : 60 ans… et toutes ses dents

Si Autodistribution a bien l’intention de festoyer avec ses adhérents, ses clients et ses partenaires durant toute cette année 2022 qui marque ses symboliques 60 ans (voir encadré ci-dessous), pas question d’en déduire une quelconque retraite, aussi méritée serait-elle. Il faut reconnaître que le groupement affiche un dynamisme digne de ces 30 Glorieuses durant lesquelles il voyait le jour et grandissait.

Pour le confirmer, Autodistribution a choisi les locaux de sa filiale de distribution Autodistribution Armorique à Saint Brieuc pour faire le bilan des deux derniers années d’activité. Elle était aussi venue y souligner les effets de sa gouvernance et présenter in situ ses récentes (r)évolutions, sujets sur lesquelles nous reviendrons dans un prochain article.

Côté chiffres, tout va visiblement bien pour les 390 points de distribution VL et 220 points de service PL. Prenant pour référence son chiffre d’affaires “pré-covid” (1,408 Md€ en 2019 au seul périmètre de ses activités de distribution traditionnelle VL+PL), Autodistribution constatait certes un recul de -4,3 % en 2020 (1,348 Md€), mais suivi d’un rebond de +13,3 % en 2021 (1,528 Md€). Soit une moyenne de +8,5 % sur deux ans…

Mieux : cette fois au seul périmètre du VL, Autodistribution finissait 2021 à +15,5 % sur 2020 et à +11,7 % par rapport à 2019, quand le baromètre Feda suivant toute la profession des distributeurs de pièces VL estime 2021 à +13,1 % Vs 2020 et +5,5 % “seulement” par rapport à 2019. Sans oublier en outre que les bons résultats d’Autodistribution ont participé notoirement, en leader français qu’il est, auxdits chiffres de l’ensemble du secteur…

Même satisfecit pour l’activité PL du groupement. En 2021, AD Poids Lourds finissait l’année à +7,5 % par rapport à 2020 (dont +8,8 % en négoce pièces et +5,8 % en ateliers PL), soit pas loin du double du marché (respectivement +4,5 % et +3,7 % pour l’ensemble du secteur selon la Feda).

Par rapport à 2019, son -0,6 % 24 mois plus tard (dont +2,3 % en négoce et -4,5 % en atelier) pourrait certes paraître terne. Mais qui se compare se console : c’est tout de même 6,5 points de mieux que les -7,1 % constatés par la Feda pour l’ensemble de la distribution et réparation indépendantes PL (dont -5,5 % en négoce et -9,4 % en atelier).

Comment le groupement a-t-il enjamber 2020 et 2021 avec l’agilité d’un “même pas mal” presque frondeur ? Rien de miraculeux ni probablement de facile, rappelle Jérémy de Brabant, directeur général BtoB de PHE, la holding d’Autodistribution. Quand les rideaux de beaucoup d’entreprises de distribution s’abaissaient en mars 2020 avec la même brutalité que le 1^er confinement ligotait l’économie, les filiales et les indépendants d’Autodistribution décidaient collégialement de rester ouverts dès les premières heures du black out.

La décision « nous a fait gagner des parts de marché », se félicite-t-il, convoquant pour preuve cette progression 2020-2021 d’Autodistribution qui, avec +8,5 %, excède largement l’évolution générale d’un marché qui se contente généralement de +2 à +2,5 % par an. Le marché ayant lui aussi horreur du vide par nature, les distributeurs du groupement ont effectivement su capter en 2020 des prospects esseulés tout en maintenant les livraisons des clients, fidèles comme occasionnels.

Après avoir ainsi ouvert et renforcé des comptes-clients, Autodistribution a voulu prolonger en 2021 cette dynamique du “départ lancée” pour consolider les dividendes de la prise de risques de 2020. Le plan “Offensive 2021” et son explicite baseline “La Grinta continue” sont venus consolider le terrain conquis. Ces +11,7 % enregistrés en VL de fin 2019 à fin 2021 ont irriguer tous les compartiments du business, détaille Frédéric Gaillard, DG des activités de distribution VL : activité magasins à +5,5 %, pros livrés en pièces à +15 %, dont +22 % dans les réseaux sous enseignes (AD, Autoprimo, Staff Auto…) et +14 % chez les autres réparateurs.

Il fallait bien sûr du stock pour servir la demande, rappelle Jérémy de Brabant qui remercie les actionnaires de PHE d’avoir toujours su soutenir et financer l’importance de ce carburant consubstantiel au métier de la distribution, en VL donc comme en PL (voir « AD Poids Lourds en ordre de marche »). Une priorité qui permettait de traverser 2020 et 2021 en s’affranchissant au mieux des ruptures d’approvisionnements d’une supply chain mondiale malade du Covid-19 et maintenant surinfectée par les effets délétères de la guerre d’Ukraine.

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Cette promesse du stock, le groupement la grave en 2022 dans sa communication BtoB « Oui, j’ai ! », pour continuer d’exhiber fièrement son taux 2021 de 98,1 % de disponibilité en fortes rotations et la disponibilité de ses 2,2 millions d’articles.

Et en attendant que PHE sorte ses résultats 2021 vers avril, J. de Brabant va accepter de confirmer que le groupe sera à la hauteur des performances de sa filiale Autodistribution. Oui, le groupe belge D’Ieteren est bien en train d’acheter un ensemble qui a franchi la barre symbolique des 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021…