Les distributeurs rationalisent pour négocier le virage

Caroline Ridet
Image
Entrepot stock + femme

Si les leaders de la distribution se sont mis en mode pause en matière de croissance par acquisitions, ils continuent de renforcer leurs positions en gonflant leur panier d’offres. Pour y parvenir, ils doivent cependant faire avec les ruptures persistantes. Certains affinent aussi leur organisation pour se mettre en configuration d’avenir. 

Partager sur

Et c’est le bon moment pour commencer à se réinventer car si la conjoncture 2023 a été porteuse, encore soutenue en partie par l’inflation, on entre en 2024 dans les vrais chiffres non artificiellement gonflés voire pour certains en déflation ! « La stabilité de notre marché nous permet d’investir sereinement pour l’avenir. Pour performer, il faut cependant disposer des bons services qui nous différencient », décrit Laurie de La Motte (Odis-Toledif). Car si l’activité se maintient, « elle ne nous porte pas naturellement. Notre croissance vient bien plus de la prise de pdm. Cela étant dit, l’activité reste correcte en croissance », note Stéphane Drouillard (Emil Frey IAM).

Une adaptation aux ruptures d’appros…

Cette quasi-normalisation tarifaire permet de passer ce premier écueil… Mais reste encore les ruptures de livraison des fournisseurs toujours d’actualité. « Les ruptures d’approvisionnement sont de nouveau compliquées chez certains équipementiers… qui sont toujours désorganisés. Aujourd’hui, un fournisseur est satisfait quand il affiche 80 % de taux de service ! », relève Laurent Brutinel (Agra/Sfac). Pour débloquer ce frein, les distributeurs ont (ré)appris à se faire stockistes dans la période post-Covid, aidés par les groupements qui jouent leur rôle de tampon. « Le fait de surstocker, chez Logisteo comme chez nous dans nos magasins, nous a permis de ne jamais être confrontés à des ruptures », remarque Thierry Talbot (Autodistribution Talbot).

… qui implique des process optimisés

Cependant, les pros doivent aussi repenser leur gestion des achats pour s’adapter aux faiblesses logistiques des équipementiers. « La problématique de l’équipementier est que face à la baisse des volumes en première monte et la rationalisation des sites de production, les volumes de l’aftermarket doivent être planifiés bien plus qu’auparavant. Les commandes de dernière minute livrées sous les quinze jours ne peuvent plus fonctionner. La flexibilité n’est pas forcément le point fort de ces industriels. Quand on programme bien avec un système de prévision à long terme et des forecasts poussés, cela se passe bien », insiste Laurent Attal (LKQ France). Un process de commande cadencé semble donc le joker gagnant. De fait, on sent chez ces leaders la volonté d’accélérer leur transformation, d’être « plus processé » car leur impératif est aujourd’hui de gagner en efficience à la recherche de plus de rentabilité, mais également dans la nouvelle optique (pour certains) de gagner leurs galons RSE. Un impératif de performance pour être en mesure des se préparer aux changements technologiques à venir.

Caroline Ridet
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire