Les Espagnols IDAP et Recalvi s’allient et créent Nexus Iberia

C’est au congrès du groupe Serca que Gaël Escribe, P-DG de Nexus Automotive International, a annoncé la naissance de Nexus Iberia (source : Postventa). Une déflagration sur le marché ibérique que la naissance de ce mastodonte regroupant ces gros acteurs. Le capital de la nouvelle société est détenu à 40 % par IDAP – regroupant Serca (612 M€ de CA en 2025) , AGR (Andel et Grupauto, 310 M€ en 2024), Aser (145 M€), Urvi (115 M€), Holy-Auto (75 M€) et Autoparts Ibérica (20 M€) –, à 40 % par Recalvi  (250 M€ de CA 2024) – aujourd’hui membre d'IDAP –, et à 20 % par Nexus Automotive International. 

Au total, la nouvelle entité affiche 1,4 Md€ de potentiel chiffre d’affaires et un pouvoir d’achat estimé à 500 M€. Un réel "game changer" sur ce marché ibérique qui n’est finalement qu’au début de sa consolidation. Dans ce contexte d’un business qui se mondialise, qui se tend avec des marges qui se font peau de chagrin, et surtout sur lequel les opérations d’acquisition par des conquistadors venus d'ailleurs s’accélèrent, les acteurs espagnols considèrent qu’il est urgent d’organiser la résistance en regroupant leurs forces !

Et de fait, la marché ibérique est depuis longtemps à l’abri des grands mouvements de conquête des consolidateurs US (LKQ, GPC/AAG) et du plus discret mais tout aussi efficace Parts Holding Europe. Et pourtant, c’est par le Français qu’a démarré la « campagne d’Espagne », avec ses premières acquisitions en 2019, consolidées en 2024 avec la création de Parts Holding Iberia qui a généré en 2024 un CA de 1,2 Md€ (562 points de vente en Espagne et 27 au Portugal). En 2022, c’était au tour du consolidateur américain GPC de s’intéressait à ce marché via sa filiale européenne Alliance Automotive Group qui s’offrait le groupe Lausan, alors leader du marché, puis les groupes Gaudi et Soulima (Portugal). Et en 2025, AAG fait l’acquisition de Recambios Colón. Bien que l’empreinte ibérique d’AAG soit encore faible (sous la barre des 500 M€), ce dernier achat a eu l’effet d’un avertissement pour le groupe Serca auquel était allié Recambios Colón… et qui perdait ainsi un maillon à 50 M€ ! 

Du côté de Recalvi, détenu par Chema Rodriguez, l’approche est différence. Il s’agit de bénéficier de conditions “internationales“ mais aussi des briques de services déployées par Nexus. Un environnement global qui devrait être plus “protecteur" pour un groupe qui veut poursuivre sa croissance externe au national. Une façon également de consolider ses bases, avant une possible cessation de ses activités à potentiellement LKQ, avec qui le groupe fait déjà du commerce. Reste que la situation actuelle du leader européen rend le patron de Recalvi prudent, comme il l’a expliqué à notre confrère Postventa : « Je ne sais pas si, dans trois ou quatre ans, ils seront disposés à investir sur le marché ibérique. Nous ne pouvons pas compter uniquement sur LKQ le moment venu pour rechercher un partenaire industriel. Nous devrons donc explorer d'autres pistes. » Nexus Iberia est donc un tremplin pour préparer l’avenir.