L’inflation rebat les cartes sur le marché de la pièce de peau

« L’évolution technologique de la pièce engendre une augmentation toujours plus forte du panier moyen, notamment à cause des équipements de sécurité passive : pare-brise et optiques, en particulier, avec Adas et LED. Les optiques à plus de 1 000 € sont presque monnaie courante. Aujourd’hui, cela renchérit la réparation, demain ça l’empêchera peut-être », déplore Stéphane Holt, directeur général de Cora Automotive, filiale d’Autodistribution spécialisée dans la pièce de carrosserie. Celui-ci reconnaît toutefois qu’il est difficile d’avoir une idée exacte de la valeur du marché français, toutes catégories de pièces de robe confondues. Car pièces de réemploi (PRE) et de qualité équivalente (PQE) grossissent en termes de part de marché. « Très peu d’acteurs vendent des pièces de qualité équivalente certifiée (PQEC). Chez Cora, elles pèsent 15 % des ventes, ce qui correspond à environ 30 M€ de CA, mais il n’est pas certain que le marché réel pèse ne serait-ce que le double. Pour la pièce de réemploi PRE, présente dans un dossier d’expertise sur sept, la part est plus élevée. Mais la pièce neuve d’origine représente encore 92 % du marché », ajoute-t-il.

L’inflation incontrôlée, en tout cas, a définitivement poussé de nouveaux joueurs autour de la table : les assureurs. Après Axa avec Alpha Scale, plateforme digitale d’approvisionnement désormais solidement structurée et ouverte à toutes compagnies et mutuelles, Covéa vient lui aussi de mettre la main dans l’engrenage. Le groupe mutualiste, leader de l’assurance auto en France, vient d’investir dans Aniel Marketplace, filiale du Groupe Faubourg spécialisée dans la carrosserie, afin de donner naissance à une nouvelle place de marché. Une façon pour Covéa de pousser son réseau de réparateurs agréés à l’usage de toujours plus de PRE puisque les recycleurs partenaires du groupe y seront vendeurs, ainsi que ceux déjà sur Aniel Marketplace. Mais aussi une manière de maîtriser davantage la hausse du coût des pièces neuves, car Covéa entend bien convaincre des partenaires en la matière de s’inscrire sur la future place de marché commune aux deux groupes.