
J.-P. Moyet (Distri Cash) : « L’heure est à la consolidation »

Le premier distributeur de pneumatiques TC4 de France entend faire une pause sur la croissance externe pour consolider ses huit plateformes, son business Pièces avec DCA et sa franchise Global Auto Pièces. Cette dernière pourrait d’ailleurs être l’amorce de la création d’un futur réseau de réparation…
Jean-Philippe Moyet : En effet, il y a deux ans, l’augmentation des volumes toutes activités confondues s’est faite sans diminution des marges ni explosion des charges, et sans inflation artificielle. En 2024, nous avons encore bénéficié de cette tendance avec une croissance de 18 % sur la pièce et de 17 % sur le groupe, sans variations ni à-coups. En revanche, nous sommes en dessous de nos objectifs sur 2025 (+ 6 %) et les premiers mois de l’année ont rarement été aussi aléatoires, avec une apothéose en mai et juin où le marché s’est effondré. Ce qui est perturbant, c’est cette irrégularité, entre le maintien de cette situation chaotique plusieurs mois de suite avant de remonter, comme des montagnes russes. Cela heurte notre profession de stockiste sur un marché déjà complexifié avec des références qui ont explosé. Nous sommes dans l’imprévisibilité permanente, accentuée par une géopolitique tout aussi instable et rejaillissant sur le comportement des consommateurs.
J.-P. M. : Par segment, le premium a légèrement augmenté, nous avons travaillé nos stocks et nos offres, face à un Budget qui explose encore. C’est une vague sur laquelle nous surfons depuis toujours. Il fait partie de notre activité. La demande du consommateur est très forte sur ce segment de prix, comme par ailleurs sur les autres marchés de consommation courante.
- 625 M€ dont 90 M€ sur la pièce
- 6,4 millions de pneus écoulés
- 11 marques en distribution exclusive
- 13 000 clients
- 575 collaborateurs
- 1 000 000 pneus en stock
- 28 sites en France (Distri Cash et DCA)
- 140 000 m2
J.-P. M. : Non. Le marché premium reste dominant en France, quoi qu’on en dise. Il y a une vraie demande de la part de certains consommateurs pour des produits moins chers. Nous devons répondre à cette demande et je ne comprends pas comment ces mêmes consommateurs accepteraient de payer un Budget plus cher. L’argument social des manufacturiers – qui brandissent des fermetures d’usines sur le sol européen, laminées par la vague chinoise – est un leurre politique pour barrer la route à une concurrence urticante et maintenir des prix hauts. Les manufacturiers premium vont très bien financièrement.
J.-P. M. : Nous détenons huit plateformes (60 000 références, 40 équipementiers) dont la plus récente s’est posée à Toulouse après Lyon, Rennes, Lille, Paris, Bordeaux, Marseille et Rennes. Nous avons énormément investi dans cette activité avec une plateforme ouverte tous les ans depuis huit ans. Nous allons consolider ce business pendant les deux prochaines années et améliorer nos stocks, travailler sur la profondeur de gamme et nos produits, nos plans de transport pour améliorer le cut-off… L’heure est à la consolidation. Nous reprendrons nos implantations en 2026, comme pour nos magasins Global Auto Pièces.
J.-P. M. : Nous devrions terminer l’année avec dix magasins dont certains appartiennent aux co-actionnaires, avec l’ambition d’annoncer fin 2026 jusqu’à dix-sept magasins… Le service, la proximité, la souplesse et l’ancrage local sont toujours notre mot d’ordre et les modalités financières n’ont pas varié : 150 000 € d’investissement et une capacité d’emprunt supplémentaire, du foncier, une petite équipe (un responsable, un commercial, un vendeur au comptoir et un livreur), un stock de 5000 références, des livraisons deux fois par jour, l’appui sur un catalogue de fournisseurs, nos plateformes Distri Cash et DCA, (point mort d’une affaire à 700 000 € pour un CA moyen raisonnable autour des 1,2 M€). Ces implantations en Global Auto Pièces pourraient faire une belle passerelle pour développer un réseau de garages accolé à cette enseigne. À voir après 2026 !
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