Repris, Muller Automotive revit et mise sur l’export

Romain Thirion
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L'usine Muller Automotive de Chartres a été inaugurée en 2019 pour les cent ans de la marque Muller.

Le fabricant français d’équipement de garage et de contrôle technique, repris il y a un an, entend développer son activité hors d’Europe et prévoit de nombreuses nouveautés en 2023.

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Séparé du groupe Actia depuis un an, la marque Muller revit sous le nom de Muller Automotive puisqu’elle a vu son chiffre d’affaires progresser de 15 % au cours de l’exercice 2022, conclu sur un chiffre de 22 M€. Histoire de renouer avec sa riche histoire, commencée en 1919 sous la houlette de ses fondateurs, Messieurs Bouteiller et Muller. Depuis son usine certifiée ISO 9001 de Chartres (27), inaugurée en 2019 à l’occasion de son centenaire et qui inclut également un centre de formation et toutes les équipes administratives et de R&D, l’entreprise n’a rien perdu de son savoir-faire. « Nous sommes revenus à l’essence de la marque, toujours très aimée de nos clients et reconnue dans le secteur automobile. Nous tenons également à rappeler l’origine française de nos produits avec le drapeau tricolore sous le logo Muller Automotive », déclare Benoît de Maynadier, P-DG de la société et l’un de ses deux actionnaires avec Boris Lévine.

En effet, 90 % de la production de l’offre contrôle technique est produite à Chartres. « 80 % de la valeur ajoutée des produits Muller Automotive au sens large est d’origine française. Ainsi, même si nous avons surtout une activité d’assembleur dans notre usine de Chartres, 60 % des pièces et composants de nos équipements, moteurs compris, sont produits dans un rayon de 400 km », détaille Fabrice Marin, directeur d’exploitation de l’entreprise. À l’exception de l’acier et des vérins hydrauliques des ponts, ainsi que du matériel informatique des appareils de mesure des gaz, fabriqués en Asie, Muller Automotive met à contribution d’autres champions d’origine française. Tels que le fabricant de moteurs Leroy Sommer, aujourd’hui filiale du Japonais Nidec.

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Stock Muller Automotive Chartres

Focus sur le contrôle technique

Historiquement lié au métier du contrôle technique, Muller a toutefois repris les actifs de FOG et distribue l’intégralité des pièces détachées de la marque. Et entend commercialiser l’ensemble de ses solutions de levage sous le nom de FOG, qui compte aujourd’hui trois ponts 2-colonnes, cinq ponts 4-colonnes, un pont basse-levée, un pont à prise sous-caisse et deux ponts à prise sous-roues. Objectif visé : 5 M€ de CA. En-dehors de cette gamme et des stations de recharge de clim’ Ecotechnics, distribuée en exclusivité, Muller Automotive compte bien se concentrer sur son offre contrôle technique. Celle-ci pèse 70 % du CA de l’entreprise en incluant le service après-vente.

Même si Muller Automotive continue également de proposer démonte-pneus et équilibreuses, « notre métier, c’est le contrôle technique et nous allons le défendre et défendre notre activité, y compris hors d’Europe », confirme Benoît de Maynadier. D’autant qu’à l’international, contrairement à la France où tous les centres de CT suivent le protocole de l’OTC, Muller Automotive est en mesure d’équiper les centres de contrôle technique étrangers de son propre système informatique de gestion : le VIMS, conçu en interne par les équipes du directeur R&D Jean-Paul Rolland. Côté matériel, l’entreprise produit également des stations mobiles dédiées au contrôle technique VL, PL et deux-roues. « L’export pèse aujourd’hui 30 % de notre CA et nous visons les 50 % », ajoute le P-DG.
 

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Mullet Muller Automotive

Assumer le positionnement haut de gamme

Qui dit production française dit coût de production élevé et matériel de qualité. Aussi Muller Automotive reconnaît-il pleinement le positionnement tarifaire élevé de ses produits. « Nous avons la volonté de nous positionner sur le segment haut de gamme et de vendre au-dessus du prix moyen du marché, car la durée de vie et la solidité des produits Muller est éprouvée et reconnue de longue date », insiste Benoît de Maynadier. Les bancs de géométrie étant l’exception à cette règle sachant qu’il s’agit encore d’un marché de conquête, où le renouvellement est important. « Il se vend environ 2 500 bancs de géométrie en France chaque année. Or, entre 5 000 et 10 000 ateliers utilisent un appareil de géométrie qui a plus de vingt ans ! », déplore le P-DG. Tout en se félicitant du marché que cela ouvre à Muller Automotive.

En France, toutefois, l’entreprise ne désespère pas de convaincre certains de ses clients – et notamment certains réseaux – de remplacer purement et simplement leur matériel vieillissant plutôt que de recourir au SAV. « Nous avons des partenariats de renouvellement d’équipements réguliers avec certains réseaux, ce qui leur permet de retrouver de la garantie, mais avec d’autres, nous faisons beaucoup d’après-vente et de commerce de pièces », reconnaît Benoît de Maynadier. Faire changer lesdits réseaux de paradigme est donc l’un des combats de long terme pour Muller Automotive.

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Salle de tests Muller Automotive

Être plus visible

Afin de s’offrir davantage de visibilité, Muller Automotive a placé au centre de ses priorités la présence sur les salons professionnels. D’abord Equip Auto Lyon, en septembre prochain, ainsi que Solutrans 2023, toujours dans la Capitale des Gaules en novembre. Sans oublier Automechanika Dubaï, en octobre prochain, afin de satisfaire aux ambitions export de l’entreprise. Côté digital aussi, la société entend être plus visible. C’est pourquoi elle a remis en place un portail web Muller Automotive, ainsi que deux site distincts : l’un dédié à l’espace client, qui inclut des notices d’utilisation, l’autre à l’espace pièces, qui comporte la grille de tarifs professionnels, les disponibilité de produits et le suivi des commandes.

Pour les chiffres de Muller Automotive, lire aussi : Reprise des actifs de Fog par Muller Automotive

Romain Thirion
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