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T. Tabiasco (AAG) : « Nous avons redoublé d’efforts pour minimiser l’impact du retard de First »

, mis à jour le 23/07/2025 à 14h51
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Thomas Tabiasco

Une migration logistique bousculée mais de nouveau sur les rails, un maillage d’usines de démontage de plus en plus Hi-Tech et In Situ ou encore la transformation en rendez-vous ponctuel du salon FAB…Thomas Tabiasco, le directeur général d’AAG France, égrène les sujets forts qui font l’actualité de son groupement. 

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Comment Alliance Automotive Group a traversé 2024 ?

Thomas Tabiasco : En 2024, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 967 M€ (filiales et plateformes), en légère progression de +0,6 % par rapport à 2023, dans un contexte d’inflation faible et sans acquisition à intégrer. En y ajoutant les ventes directes réalisées avec nos distributeurs indépendants, nous franchissons le cap des 1,2 Md€. Depuis janvier 2025, notre croissance atteint 2 %, un rythme que nous espérons bien maintenir jusqu’à la fin de l’année, malgré un marché sous tension, en particulier sur les segments Poids Lourds et carrosserie. Si nous n’observons pas de défaillances majeures chez nos principaux clients réparateurs, nous notons une augmentation des situations financières fragiles (+10 % de défaillances par rapport à l’an dernier), souvent liées à des remboursements de PGE devenus trop lourds pour des garages déjà en difficulté.

Une année 2024 particulièrement difficile, entraînant un retard global d’un an sur le projet

Un point sur votre plateforme First s’impose…

T. T. : La migration de nos plateformes logistiques a débuté dès janvier 2025. Celle de Sainte-Geneviève-des-Bois (pièces VL) a été transférée au premier trimestre, suivie de Saint-Amand (carrosserie) au deuxième trimestre. Cet été, le transfert de Blois est en cours pour une reprise complète d’ici la fin de l’année. Après des débuts complexes, nous avons corrigé les dysfonctionnements opérationnels liés aux premières migrations. Aujourd’hui, nous assurons un niveau de service supérieur à celui d’avant, tant pour nos filiales que pour nos adhérents indépendants. Malgré une année 2024 particulièrement difficile, entraînant un retard global d’un an sur le projet, nous avons redoublé d’efforts pour en minimiser l’impact. First va nous permettre d’améliorer significativement notre taux de service, la gestion des retours, la profondeur et la largeur de gamme, ainsi que d’étendre nos horaires de livraison. En carrosserie, nous proposerons une offre complète incluant peinture, para-peinture, pièces de choc (via SAS) et toutes les pièces mécaniques associées.

Le point sur la PIEC et sur la 6e usine Back2Car dont l’ouverture est prévue en 2026 ?

T. T. : Cette activité affiche une belle dynamique avec une croissance à deux chiffres, signe que notre stratégie porte ses fruits. Nos partenariats avec les assureurs se renforcent, garantissant un flux régulier de VHU. Le marché reconnaît notre savoir-faire : respect des délais de collecte, plus de 20 pièces extraites par véhicule… La 6e usine Back2Car, prévue à Égreville (77) en 2026, portera notre capacité de traitement plus de 40 000 VHU par an, avec nos sites de Niort, Amiens, Saint-Quentin, Nemours et Clacy-et-Thierret. Et ce n’est qu’un début : nous projetons déjà d’implanter de nouvelles unités, notamment dans le sud de la France.

Une nouvelle édition du FAB est envisagée

Pensez-vous que la MDD puisse gommer les marques Premium à terme ?

T. T. : Non, les marques premium restent indispensables dans un marché où les véhicules deviennent de plus en plus technologiques. La MDD n’a pas vocation à remplacer les équipementiers, mais à compléter leur offre, notamment pour répondre à la pression sur le pouvoir d’achat. Notre marque NAPA couvre aujourd’hui 50 familles avec 8 000 références. Positionnée sur le segment médian, elle ne concurrence pas les marques premium, mais les accompagne. Nous visons 15 % du chiffre d’affaires en 2028 (contre 10 % actuellement). Pour répondre à une demande d’entrée de gamme, plus marginale, nous lançons cette année Fahren (freinage et filtration), avant d’élargir la gamme l’an prochain.

Y-aura-t-il un deuxième FAB en 2026 ?

T. T. : Gardons le suspens... Le succès de la première édition, fin 2024, nous encourage : 176 exposants, un objectif de 8 M€ de CA atteint dès le jour J, puis dépassé. Une nouvelle édition, réunissant à nouveau Groupauto, Précisium et Pièces Auto, est envisagée. D’ici là, nous serons présents à Equip Auto.

Aucun des modèles purement digitaux et focalisé sur le prix n’a su s’imposer durablement

Craignez-vous un impact de l’instabilité économique et politique mondiale sur votre business ?

T. T. : Le climat d’incertitude, alimenté par les tensions géopolitiques, pèse autant sur les entreprises que sur les consommateurs. Toutefois, à ce jour, nous n’avons constaté aucun impact significatif sur notre écosystème français. Nos fournisseurs restent fiables, et notre chaîne d’approvisionnement n’a pas été affectée. Le fait d’appartenir au groupe américain GPC, exposé lui aussi à ces enjeux, nous donne une capacité d’anticipation et de résilience renforcée. Depuis cinq ans, nous avons traversé plusieurs crises majeures – Covid, crise logistique mondiale, conflit en Ukraine – qui nous ont amenés à sécuriser nos approvisionnements et à protéger davantage nos clients, notamment via une gestion rigoureuse de nos stocks.

Sentez-vous la pression de plus en plus grande des sites de e-commerce ?

T. T. : Nos distributeurs Groupauto, Précisium et Pièces Auto en parlent ouvertement : les achats en ligne progressent. Nous avons déjà connu ces vagues avec Oscaro ou Otop, qui nous ont challengés sur les prix. La concurrence est bien réelle, mais nous refusons de réagir dans la précipitation. Notre force réside dans la qualité de service : la fiabilité des livraisons, la gestion des retours et surtout la proximité. Aucun des modèles purement digitaux et focalisé sur le prix n’a su s’imposer durablement. Nous, nous serons toujours là dans cinq ans.

EN CHIFFRES

Groupauto :
375 distributeurs
1850 réparateurs

Precisium :
305 distributeurs
580 réparateurs

Pièces Auto : 
250 dont 55 franchisés

Muriel, rédactrice en chef Zepros Auto, couvre l’après-vente, VO, équipementiers et suit les révolutions auto : électrification, digitalisation, IA. Elle pilote aussi les événements Zepros.
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